Alain Cocq a finalement décidé de continuer à vivre en reprenant ses traitements.
Handicapé depuis 30 ans, à cause d’une maladie orpheline qui lui fragilise les artères, Alain Cocq, 57 ans, était devenu un militant du « droit à mourir dans la dignité ». Après le refus d’obtenir une injection de barbituriques, comme il l’avait demandé « à titre compassionnel » au président Emmanuel Macron pour abréger ses souffrances, il avait cessé vendredi 4 septembre au soir tout traitement et alimentation, souhaitant par ce geste montrer ce qu’il estime être les fortes ambiguïtés de la loi Leonetti de 2005 sur la fin de vie qui permet d’accompagner médicalement la personne sans pour autant l’aider formellement à mourir. Rappelons que cette loi Leonetti, bien que définie comme une norme contre l’euthanasie, a conduit au meurtre de Vincent Lambert l’année dernière, privé d’hydratation et d’alimentation.
Alain Cocq avait envisagé parallèlement de diffuser sa mort en direct sur Facebook. Le géant des réseaux sociaux n’a cependant pas souhaité être le support d’une telle vidéo, et a décidé de couper le streaming.
Après trois jours et demi sans eau et nourriture, Alain Cocq a fini par accepter d’être hospitalisé en soins palliatifs au CHU de Dijon afin d’être réhydraté et alimenté. Il a confirmé qu’il envisageait un « retour à la maison d’ici 7 à 10 jours », comme il l’a annoncé un peu plus tôt sur son compte Facebook.
Lundi soir, le Dijonnais « souffrait trop » et a été hospitalisé « après une intervention du Samu », avait indiqué Sophie Medjeberg, avocate et vice-présidente de l’association Handi-Mais-Pas-Que, désignée comme mandataire par le Dijonnais pour l’assister dans sa fin de vie. Alain « reprend du poil de la bête. Le combat continue mais d’une autre manière », a-t-elle déclaré mercredi, se disant soucieuse que « ses droits fondamentaux aient été respectés ».
« Le chemin de la libération commence et, croyez-moi, je suis heureux », avait pourtant déclaré Alain Cocq, à la veille de son arrêt des traitements, en faisant savoir au monde qu’à cause de sa maladie il se serait laissé mourir de faim, mais maintenant il a changé d’avis. Cette histoire dévoile de nombreuses vérités cachées par les promoteurs de la mort.
Alain Cocq, qui apparaissait toujours seul et sans famille à son chevet, se battait pour l’extension de la norme dans le sens de l’euthanasie, et avait fait de ce combat sa raison de vivre en rejoignant les militants radicaux de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité. Pourtant, à la toute fin de sa bataille, Cocq a abandonné et a demandé à être à nouveau nourri et hydraté. Ainsi, alors que les partisans bien portants de l’euthanasie l’invitaient à mourir en direct, comme dernière chance qu’il lui restait de pouvoir modifier le droit français, il a décidé de ne pas mourir. Préférant littéralement sa vie de malade à une telle mort :
« Je n’étais plus capable de mener cette bataille. »
Et, si Sophie Medjeberg, qui a soutenu Cocq dans sa bataille meurtrière, a déclaré à la presse qu’elle craignait qu’il ne soit « emmené à l’hôpital contre son gré » (montrant de ne pas avoir été à ses côtés alors qu’il souffrait de l’absence de soutien vital), il a lui-même confirmé que tout s’était passé « avec son consentement » et que « dans 7 jours, 10 au plus je serai à la maison ». Car, a-t-il poursuivi, « il est temps de récupérer un peu et de créer une équipe d’hospitalisation à domicile ».
Cette triste histoire montre qu’en plus du mensonge de la « compassion » nourrie par les promoteurs d’euthanasie, qui utilisent des gens désespérés comme chevaux de bataille politiques et les abandonnent ensuite à eux-mêmes dans les heures les plus difficiles, l’idéologie s’écrase souvent dans la réalité. Cette mort de faim et de soif, la méthode par laquelle Vincent Lambert, et tant d’autres malades anonymes, ont été tués, est une fin terrible. Exactement comme le témoigne la mère de Lambert, Viviane :
« Nous avons été forcés d’assister au crime commis sur Vincent. […] C’était terrible pour nous. Nous sommes choqués et en colère. »
Et que face à la maladie et à la souffrance, l’homme peut décider qu’il vaut mieux vivre, même s’il avait auparavant pensé autrement. Enfin, on comprend que les hommes, en particulier ceux qui veulent l’euthanasie légale, ne craignent pas la souffrance (comme on le dit souvent) mais la mort elle-même, c’est pourquoi ils veulent la vivre inconsciemment et sans y penser. Ce n’est pas un hasard si Cocq, qui l’a vu en face, a changé d’avis.
Ainsi après une bataille pour mourir qui a duré des décennies, en seulement 4 jours, le handicapé Alain Cocq, devant la mort, a décidé qu’il voulait vivre, « récupérer un peu » et « créer une équipe d’hospitalisation à domicile ». Avoir de la compagnie, ce que lui dénie ce monde qui parle tout le temps de solidarité mais qui vit égoïstement, est peut-être là son vrai désir et la vraie compassion…
Francesca de Villasmundo
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