Comme les pompiers (1.915 agressions en 2015), les médecins connaissent la joie de la France cosmopolite et métissée. Si on en croit Le Parisien dans son numéro du 4 avril, en 2017, pour la première fois, le nombre de médecins agressés a franchi la barre des 1.000 (exactement 1.035 cas recensés par le Conseil national de l’ordre des médecins), les médecins femmes étant les premières victimes depuis cette année (51 % des cas contre 46 % en 2016), comme le déclare le docteur Hervé Boissin, coordonnateur de l’observatoire de la sécurité au CNOM : « Pour certains, elles sont clairement une cible. Il n’y a jamais eu autant de violences. Ce sont des insultes, des crachats, des vols, des agressions sexuelles, des coups. ». Le nombre d’agression est en hausse croissante : 512 en 2009, 920 en 2010 et donc 1.035 en 2017. 61 % des médecins attaqués sont des généralistes, 6 % des ophtalmologues, 3 % des psychiatres et 30 % des autres branches de la médecine.

Si on en croit l’article du Parisien, dans 50 % des cas, l’agresseur est le patient, estimant que la prestation est trop « lente », mécontent de ne pas avoir telle ou telle ordonnance… Dans 15 % une personne qui l’accompagne. Les témoignages sont nombreux. Selon Alain-Michel Ceretti (président de France Assos Santé, puissant regroupement d’associations de patients) : « Être agressé alors qu’on soigne, c’est purement intolérable. Si la mesure du problème n’est pas prise et si rien n’est fait, on va voir des médecins quitter certaines zones, réduire leur présence le soir, ne plus faire de visite à domicile. On se doit de protéger nos médecins.». « C’était vraiment violent. J’étais très marqué mais ma salle d’attente aussi. Les patients étaient traumatisés. Tout le monde trinque dans ces cas-là. La peur s’installe, ce n’est pas serein. Les pouvoirs publics doivent réagir et notamment le ministère de l’Intérieur.» (Dr Hervé Boissin suite à son agression de décembre 2017). Pour parer à cet état de fait, il est question de généraliser la mise en place du système Reporty qui permet de relier à distance les médecins aux forces de l’ordre.

L’étude des départements où la part des agressions de médecins est la plus importante est – disons – instructive…

– Plus de 100 agressions par an : Nord (108), Bouches-du-Rhône (107).

– Plus de 50 agressions :

– Plus de 20 agressions : Haute-Garonne, Hérault, Isère, Loire, Loire-Atlantique, Moselle, Seine-Maritime, Yvelines, Var, Vaucluse, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis.

– Plus de 10 agressions : Calvados, Côte-d’Or, Doubs, Gironde, Meurthe-et-Moselle, Maine-et-Loire, Pas-de-Calais, Paris, Haute-Vienne, Essonne.

– Plus de 5 agressions : Ain, Aisne, Allier, Hautes-Alpes, Aude, Charente-Maritime, Cher, Côtes-d’Armor, Dordogne, Drôme, Eure-et-Loir, Finistère, Gard, Landes, Loiret, Marne, Morbihan, Nièvre, Puy-de-Dôme, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Saône-et-Loire, Seine-et-Marne, Deux-Sèvres, Vienne, Val-de-Marne.

– Au moins 1 agression : Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Ardèche, Ardennes, Ariège, Aube, Cantal, Corrèze, Corse-du-Sud, Haute-Corse, Creuse, Gers, Ille-et-Vilaine, Indre, Jura, Lot, Lozère, Mayenne, Meuse, Oise, Orne, Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales, Rhône, Haute-Saône, Sartre, Savoie, Haute-Savoie, Somme, Tarn, Tarn-et-Garonne, Vendée, Vosges, Yonne, Val-d’Oise.

– Pas d’agression : Aveyron, Charente, Eure, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Haute-Loire, Lot-et-Garonne, Manche, Haute-Marne, Territoire de Belfort.

Hristo XIEP

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