C’est un verdict d’époque plus qu’un verdict juste : le tribunal de Minneapolis a reconnu le 21 avril dernier l’ancien policier Chauvin coupable du meurtre de George Floyd le 25 mai. Le tribunal a donné bien plus qu’une peine, il a mis en place une transformation du système. L’ancien policier risque désormais une peine pouvant aller jusqu’à 75 ans. Immédiatement après la lecture du verdict, Chauvin, qui était libre sous caution, a été arrêté et transféré à la prison d’Oak Park Heights dans le Minnesota où il attendra la décision du juge Peter Cahill qui arrivera dans les semaines à venir. « Aujourd’hui, nous avons fait un pas en avant contre le racisme systémique, qui est une tache sur l’âme de notre pays », a déclaré le président Joe Biden.
C’est donc un verdict capital, un verdict qui sonne « la fin de l’Etat de droit » souligne sur le plateau de l’émission I-Media le politologue et ancien député européen Jean-Yves Le Gallou.
Andrew Baker, le médecin légiste en chef du comté d’Hennepin, qui a été entendu pendant deux heures d’audition, a indiqué que Georges Floyd est probablement mort d’un arrêt cardiaque dû à l’interpellation policière et à une prise de drogue à des doses mortelles, communément appelée ‘overdose’. Des pilules de drogue, mélange de fentanyl et amphétamine, ont été retrouvées à moitié ingérées puis recrachées dans la voiture où Georges Floyd a été interpelé ainsi que dans la voiture de police avec l’ADN de Floyd sur ces pilules. Ce qui tend à prouver que l’Afro-américain a tenté de les avaler avant ou pendant le contrôle de police.
Mais les procureurs ont décidé d’aller contre l’avis des légistes dans le but de démontrer aux jurés que Floyd était mort par asphyxie à cause du genou de Chauvin. Réquisitoire qui a été entendu par les membres du jury, sous pression. StarTribune, le média local, a en effet fait office de délateur hypocrite : car tout en respectant l’anonymat des jurés en ne donnant pas en pâture leur prénom et nom, StarTribune dévoilait leur âge, leur métier, leur occupation et leur lieu de résidence.
« Dans un état de droit, rappelle Le Gallou, le doute bénéficie à l’accusé. Et donc le doute aurait dû bénéficier à Derek Chauvin. Mais nous ne sommes pas dans un état de droit aux Etats-Unis, nous ne sommes plus dans un Etat de droit, et les jurés se sont prononcés sur une pression terrible qui s’exprimait dans les médias, y compris dans les médias qui donnaient leur description, alors qu’en général on protège le jury, l’anonymat du jury. Là, l’anonymat n’a pas été complètement violé mais on a décrit qui ils étaient. »
Depuis l’affaire Floyd, la police, accusée de « racisme systémique » jusqu’au sommet de l’état, par le président Joe Biden lui-même, s’est en partie retirée de grandes villes américaines et le résultat en est l’accroissement de la criminalité. Les meurtres commis dans les grandes villes américaines, New York, Minneapolis, Chicago, Philadelphie, ont augmenté entre 40 et 60%. Et beaucoup des victimes de ces meurtres en sont des noirs tués par d’autres noirs.
Mais l’Amérique des Black Lives Matter peut exulter, elle a obtenu la « tête » du policier Chauvin !
Francesca de Villasmundo
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