A la télévision, Jeannette Bougrab s’était présentée comme la compagne du dessinateur Charb. Mais la véritable dernière compagne de Charb est une certaine Valérie M. avec qui il entretenait une relation suivie depuis quatre ans.

Or, cette femme ne croit pas à la version officielle de l’affaire Charlie Hebdo. Encore une complotiste ?

Le journal Le Parisien li a posé quelques questions. Morceaux choisis :

Que s’est-il passé le matin de l’attaque ?

« Nous avons passé la nuit chez lui, dans le quartier Montorgueil. Après le réveil, Charb est parti chercher des croissants à la boulangerie. En revenant, il avait l’air soucieux : il m’a raconté avoir repéré en bas de son immeuble une voiture noire aux vitres teintées, de marque Peugeot ou Renault, je ne me rappelle plus précisément. Il n’était pas du genre à s’inquiéter pour rien, mais là, ça le perturbait. Il répétait : « C’est bizarre cette voiture. » (…) J’ai parlé de cet épisode aux policiers qui m’ont entendue, et j’ai écrit à la juge chargée du dossier cet été pour lui rappeler cet élément, mais je n’ai aucun retour depuis. (…)

« A l’automne 2014, la santé financière du journal était catastrophique. Charb me disait qu’il devait trouver 200 000 € avant la fin de l’année pour ne pas fermer boutique en 2015. Les appels aux dons n’avaient pas suffi à redresser les comptes. Il s’est mis à chercher des fonds un peu partout, sans trop en parler à ses copains de « Charlie » parce qu’ils ne voulaient pas les inquiéter. Dans cette quête, il a été mis en relation avec beaucoup de personnes différentes, parmi lesquels des hommes d’affaires, notamment du Proche-Orient, avec qui il passait des soirées. Il n’a jamais voulu me dire qui était l’intermédiaire qui lui permettait de rencontrer ces personnes. Il le désignait simplement en disant « mon contact ». En rentrant de ces soirées, il rigolait en me disant qu’il leur avait fait du charme, que ces gens-là étaient capables de lâcher 100 000 € comme on en dépense 10. Je n’ai jamais su non plus qui étaient ces riches hommes d’affaires.

(…) la veille de l’attentat, Charb m’a dit qu’il avait réussi à trouver l’argent manquant. Je lui ai demandé comment, il m’a répondu : « Mes soirées où je fais du charme à des riches dignitaires, eh bien ça a fini par payer ! » Je n’ai pas cherché à en savoir plus, mais je lui ai dit que cela pouvait être dangereux. Il a ajouté qu’il restait à se mettre d’accord avec les fournisseurs du journal pour régler les factures restantes. Aujourd’hui, je ne peux pas m’empêcher de trouver cette coïncidence troublante. Qui a payé ? Où se trouve cette somme et comment a-t-elle été réglée ? Peut-il y avoir un lien avec les événements du 7 janvier ? Les enquêteurs doivent s’y intéresser. »

 Valérie M. évoque également un « mystérieux » cambriolage…

« Le samedi qui a suivi le drame, je suis retournée avec le frère de Charb et quelques intimes dans son appartement. Nous avons découvert qu’il avait été visité, mis à sac, et des affaires emportées, parmi lesquelles des dessins et son ordinateur portable. Il me paraît indispensable de retrouver cet ordinateur portable qui contient sûrement des informations utiles à l’enquête. Or je m’étonne que les policiers qui ont recueilli mon témoignage n’aient pas eu l’air intéressés par cet élément. Un tel cambriolage, chez un défunt, quelques jours après le drame, ne mérite-t-il pas une enquête approfondie ? »

(…) j’ai le sentiment que la vérité sur l’attentat de « Charlie Hebdo » est encore loin, et je veux faire tout mon possible pour qu’elle éclate. Je m’étonne que les enquêteurs ne cherchent pas à savoir si d’autres personnes ou d’autres intérêts pourraient se cacher derrière les frères Kouachi. On ne peut pas se contenter de la seule thèse du terrorisme islamiste. »

Patrick Pelloux, urgentiste et chroniqueur à « Charlie Hebdo », confirme au « Parisien » que Charb cherchait à renflouer les caisses :

« Il m’avait dit qu’il manquait effectivement environ 200.000 euros dans les caisses. Je sais aussi qu’il se démenait pour trouver de l’argent, même s’il était très discret là-dessus. Il m’a dit qu’il voyait des gens riches, des banquiers, des hommes d’affaires, mais je n’ai pas su qui exactement. En tout cas, il m’avait dit une fois en riant que certaines personnes qu’il voyait n’étaient pas vraiment dans l’esprit du journal, mais ce qui lui importait, c’était de sauver ‘Charlie' ».

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