Hier, dimanche 10 septembre, s’est ouverte en Allemagne, à Munster, la rencontre « Chemins de la Paix : religions et cultures en dialogue » organisée par la Communauté Sant’Egidio. Une rencontre annuelle dans l’esprit des rencontres d’Assise lancées par Jean Paul II en 1986, et qui a pour but de continuer d’encourager le dialogue interreligieux.
Si le pape n’a pu s’y rendre à cause de son voyage en Colombie, il a adressé un message aux nombreux participants parmi lesquels Angela Merkel et le président du parlement européen, Antonio Tajani. Il a répété son leitmotiv : pour un avenir de paix, il préconise de construire des ponts et d’abattre des murs, en favorisant le dialogue entre les religions. Comme à l’accoutumée, ce n’est pas le Christ, le Prince de la Paix, qui est la solution proposée par le pape François mais la prière œcuménique à une multitude de dieux qui se retrouvent uni en un Dieu Unique des religions : « Mais il faut surtout prier, parce que, et je le crois fermement, la prière est à la racine de la paix » est l’exhortation de François auprès des chefs religieux.
Appel repris par le fondateur de la Communauté, Andrea Riccardi, qui souhaite une « unification spirituelle » : « les religions n’ont pas compris que la globalisation est aussi une aventure de l’esprit. » « L’unification spirituelle ne veut pas dire homologation ou uniformité. Mais un grand et profond mouvement de dialogue spirituel et interreligieux qui rend amis, bien que différents. »
Outre Riccardi, d’autres discours ont préconisé l’ouverture dans tous les domaines. Le président du parlement européen, Antonio Tajani, a soutenu l’initiative de Sant’Egidio concernant les couloirs humanitaires qui font venir des migrants en Europe et a aussi exprimé le souhait de voir s’affermer « un islam européen ». Il a souligné l’urgence selon lui de favoriser le dialogue non seulement entre les chefs religieux mais aussi parmi les jeunes.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a également remercié les initiatives de la communauté en faveur de l’arrivée des migrants : « l’accueil humanitaire représente un instrument fondamental de notre politique. Et je remercie de fond du cœur Sant’Egidio pour son engagement dans la création de couloirs humanitaires qui aident les réfugiés à ne pas finir dans les mains des trafiquants».
L’évêque Felix Genn dans son intervention a quant à lui rendu hommage à la chancelière allemande pour ne pas avoir cédé aux critiques et ne pas avoir archivé sa politique sur l’accueil des migrants.
A Munster, il est donc patent qu’invasion migratoire et dialogue interreligieux sont les deux tenailles avec lesquelles on veut changer le monde et révolutionner la sphère religieuse : un seul peuple humain, nomade et déraciné, avec une seule religion, maelström des confessions.
Francesca de Villasmundo
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