Sermon de l’abbé Xavier Beauvais lors de la messe dominicale du camp d’été France Jeunesse Civitas.
Si l’on s’en réfère à l’Evangile, parole de vie par excellence, il y en a un qu’on peut appeler l’Evangile du choix. Et quand on parle d’engagement, on parle inévitablement de choix. Cet Evangile du choix, vous le connaissez tous : Dieu ou Mammon, la chair ou l’esprit, la vérité ou l’erreur, la fidélité ou l’apostasie. Autrement dit, c’est l’Evangile de l’engagement. Parole d’évangile d’autant plus forte aujourd’hui que tout nous pousse à l’indifférence sournoise, sous prétexte de tolérance, de ne plus choisir.
Or disait un Maréchal : « La vie n’est pas neutre, elle consiste à prendre parti ». S’engager c’est donc opter, et c’est risquer. S’engager c’est dire oui, ou c’est dire non. C’est choisir son camp. C’est jouer sa chance pour la perdre ou la gagner. Lorsqu’il s’agit d’une cause ou d’un chef, s’engager c’est donner sa foi, c’est se donner, vie et honneur. Dieu merci, dans la veulerie d’un monde avare et sceptique, l’homme qui s’engage, force encore le respect. Il lui arrive par là de racheter ses erreurs ou ses fautes, parce qu’il donne la preuve d’une franchise, la mesure d’une grandeur devant lesquelles les habiles sont obligés, dans le secret, de s’incliner. Si l’on en cherche la raison, c’est d’abord que le privilège de notre condition humaine est, dans les alternatives, de choisir sciemment, de juger le vrai et le faux, le mal et le bien, d’exprimer ce jugement conforme à la vérité, dût-on par cette netteté peiner des amis, ou provoquer des ennemis. C’est ensuite que, risquer des avantages ou temporels ou secondaires, au service d’un intérêt majeur, témoigne d’un désintéressement qui peut aller jusqu’à l’héroïsme – ô combien valable en politique – d’un amour des objets transcendants qui peut aller jusqu’à la sainteté. Il ne faut pas aller chercher ailleurs la source du prestige propre à l’honnête homme, au soldat ou au martyr, exemples de l’engagement. Inversement, l’homme à l’esprit flottant, bobo, incapable ou cynique, qui ne discerne pas ou qui ne témoigne pas, qui ne cherche que son intérêt personnel au mépris du bien commun, l’homme à la parole ambigüe et au cœur double qui ne veut pas se démarquer, l’homme qui, jouant sur les deux tableaux, refuse de se compromettre, qui n’est ni ami, ni ennemi, qui dans la bagarre qu’est la vie, reste neutre; alors qu’il s’occupe surtout pas des affaires de la cité, nous n’aurions alors, pour citer Roger Holeindre, que des mollusques de la droite molle qui nous ont conduit là où nous sommes, en pleine décadence. Celui-là est à traiter avec mépris. De sa neutralité même nous lui faisons crime, puisqu’il nous a prouvé que pour nous non plus, il ne se compromettra jamais. Ce n’est pas un homme sur qui nous puissions compter. Ce n’est pas un homme. Alors comment se fait-il que si souvent dans l’histoire les catholiques donnent souvent l’impression qu’ils ne s’engagent pas jusque dans les affaires de la cité, qu’ils se réservent et par là se font juger sévèrement par des hommes amis de la franchise et du risque ? Il vaut la peine d’y réfléchir avec humilité et courage et de passer ensuite à l’acte.
Les exemples ne manquent pas dans l’histoire de ceux qui se sont engagés pour les causes les plus sublimes, à commencer par l’exemple et la doctrine de Notre Seigneur Jésus-Christ qui ne souffrent sur ce point aucune équivoque. Pour s’être intrépidement et dangereusement engagé, il est mort en pleine action. La hardiesse avec laquelle il a pris position en face de ceux qu’il devait condamner et qui ne lui pardonneront jamais ses franchises, est un des traits les plus nobles de son caractère.
Depuis la scène des vendeurs chassés du Temple jusqu’à son interrogatoire chez Caïphe, Jésus a dit, a fait ces« œuvres de son Père» qui ne souffrent ni atermoiements, ni ambiguïtés, ni réticences. C’est ce qu’il appelle avoir « rendu gloire à Dieu ». Il a dit aux puissants leur fait; il a méprisé en face de Pilate les atermoiements et les plaidoiries de la dernière heure. Ayant joué sa tête dès la première heure, il alla droit au supplice sans fléchir. Comme il a dit et fait, il a prescrit à ses disciples de dire et de faire. Que votre parole soit « C’est, c’est … ce n’est pas, ce n’est pas ».« Qui met la main à la charrue puis regarde en arrière, n’est pas digne de moi ». « Ne craignez pas ceux qui ne peuvent tuer que le corps ». « Ne pensez même pas à l’avance à vous défendre quand on vous poursuivra». « Comme j’ai été traité, vous serez traités ». L’annonce des persécutions, des haines, la promesse des supplices et de la mort, ôtent à ces conseils de franchise toute incertitude, interdisant toute exégèse de complaisance. « Ce que vous aurez entendu dans le secret, criez-le sur tous les toits ». Voyez, on ne peut imaginer maître et chef engageant ses hommes plus hardiment, plus à fond. Qui est mené par lui est compromis à tout jamais dans une guerre qui ne pardonne pas. « Ce n’est pas la paix que je suis venu apporter, mais le glaive. » L’histoire des premières générations chrétiennes est unique dans le monde pour être 1′ impitoyable conséquence des leçons d’un maître qui joua sa cause et la destinée des siens comme il avait joué sa vie.
Alors quand de ces hauteurs héroïques, on descend aux paliers où nous vivons, on se demande si ce qui différencie le chrétien moderne du chrétien primitif, n’est pas précisément la peur de s’engager, toute peur de s’engager.
D’une part nous avons perdu cette fermeté abrupte qui fit du christianisme une doctrine et une vie si parfaitement inconfortables, heurtant de front le monde, ses hypocrisies et ses lâchetés. Devant le peuple, ou devant les docteurs, devant les hommes de loi ou de guerre, devant des gouvernants, des autorités politiques, qui d’entre nous parle comme saint Jean Baptiste à Hérode, comme saint Pierre et saint Jean devant le Sanhédrin ? ou comme le Christ devant Pilate ou devant Satan ? Ni à nos amis ni à nos ennemis nous n’oserions répéter dans leur intransigeance les paroles si fortes du sermon sur la Montagne, crainte de soulever leur effroi ou leur colère.
La considération semble être devenue la règle d’or. Ainsi la vertu devient-elle le juste milieu qui précisément se réserve à tout engagement dangereux. Ni la folie sublime, ni le scandale impudent. Se tenir à distance les uns et des autres ; ne pas se « compromettre », surtout ne pas prendre parti, se ménager des amitiés dans tous les camps. Tout cela, certains le définissent comme prudence, sagesse morale et vertu. De ces deux trahisons ayons un profond dégoût, chers amis, dans les combats d’aujourd’hui. Reconnaissons que bien souvent nous n’en avons pas le courage, c’est ce qui nous fait perdre tant de batailles. Alors si nous jugeons que notre devoir de laïcs catholiques ne fait aucun doute, nous devons avec notre maître nous engager dans les affaires de la cité, en politique.
Qui risque son âme la sauve, puisque le sûr moyen de la perdre, c’est de ne pas la risquer.
Mais il y a des engagements qui n’en sont pas, mais sont plutôt des compromissions. Faire cause commune avec des ennemis, des partis qui n’ont plus en vue que leur mesquin intérêt personnel ; donner son amitié (qui ne serait pas la vraie) son concours à des entreprises terrestres limitées à leurs intérêts sordides, engager par suite le nom chrétien à des fortunes précaires et sordides, à des complexes impurs comme le sont tant de politiques, n’est-ce point désobéir à notre Maître et abandonner à César ce qui n’appartient qu’à Dieu ? Dès lors, il vous appartient à vous, si vous voulez aider la patrie à renaître, d’être rigoureux et intransigeants dans vos choix, c’est-à-dire se refuser toute collaboration avec des forces, des puissances indignes de notre confiance.
Et précisément, pour s’être engagés en politique pour le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ, avec le Christ, n’accepter en aucune façon de s’engager avec Mammon ou Bélial puisqu’on ne peut servir deux maîtres.
Puisque dans le monde d’aujourd’hui la normalité devient presque impossible, faut-il partir, nous aussi dans le désert de l’inaction, non, il n’est pas permis aujourd’hui de refuser l’engagement au combat politique, au risque d’être infidèle à la mission que Dieu assigne à chacun de nous. Ne soyons pas les apôtres du « tout est foutu ». Lorsqu’un général chrétien, désespéré de voir son pays sombrer dans l’anarchie antireligieuse, soulève la révolte et, par les armes, entreprend de faire triompher l’ordre, qu’il ne conçoit que chrétien, la délicatesse de certaines consciences s’émeut.
Lorsqu’un chef d’Etat, appelé dans un désastre national à sauver son pays, entreprend une révolution nationale qui ne s’accomplit pas dans la suavité, et, par les décrets de son vouloir brise et bannit les malfaiteurs qui s’opposent à son œuvre de salut public, on voit certaines bonnes consciences, même catholiques, jouer les vierges effarouchées.
Quelque soit la majesté de César, l’histoire chrétienne est en pleine harmonie avec l’Evangile pour nous affirmer que jamais le chrétien ne peut consentir à des entreprises mauvaises dans leurs fins et dans leurs moyens. Renoncer alors? Mais renoncer pour sacrifier au politiquement correct, à la pourriture morale comme renoncer au Christ, pour sacrifier aux idoles, est la pire des apostasies, et trois siècles de témoignage, d’engagement de martyrs ont fait triompher sur ce point la sublime protestation des esclaves chrétiens plus forte que les gouverneurs.
Au moment où il allait les quitter, Jésus-Christ engagea ses disciples dans une grande aventure et nous avec. Durant ses adieux, l’angoisse de Notre-Seigneur était évidente. Il allait disparaître. Mais il va les plonger dans le monde au plus fort de la puissance ennemie aux prises avec les hostilités violentes ou sournoises qui s’étaient acharnées contre lui. Déjà ce monde les déteste parce qu’ils ne lui sont pas soumis. Cependant il ne priera pas son Père de les ôter du monde, car c’est trahir la fin même de sa venue et renoncer à la rédemption pour laquelle il va mourir. Il faut qu’ils soient dans ce monde ferment et sel. Il faut qu’ils s’engagent comme témoins. La puissance de Dieu les sauvegardera du Malin. Pureté de la colombe et œil du serpent au milieu des loups. Il nous manque le regard du serpent et par suite la pureté de la colombe. Le regard aigu qui discerne le mal, la pureté d’un cœur intrépide qui n’admet aucune duplicité. Lorsque le bandit assaille la maison où dorment les enfants, le père de famille qui veille met sa charité à briser leur échine, au risque d’être traité de brute par les hypocrites ou les chimériques qui préfèreraient que soient égorgés les enfants.
Ce que la vérité et la justice réclament du catholique légitimement engagé, c’est qu’il apporte dans l’assemblée des hommes la liberté et la franchise d’une parole qui soulèvera peut-être l’impatience ou la colère, mais qui n’entachera en rien son loyalisme.
On voit assez quel abîme sépare cette loyauté d’avec le refus, qui ne s’étant pas engagé sème autour d’honnêtes ouvriers l’ironie ou la méchanceté dans une foule spectatrice trop lâche pour partager les risques.
Il reste au chrétien logique l’une de ses plus belles prérogatives, celle qui le fait s’engager à fond. Et il le peut plus facilement que tout autre.
La tentation de l’âme médiocre la porte à ne jamais s’engager tellement qu’elle ne se puisse au besoin dégager. Ainsi en va-t-il de bien des entreprises humaines, et y compris l’amitié. Seules les grandes âmes s’engagent à fond, c’est-à-dire assez pour ne plus pouvoir échapper aux catastrophes possibles. Ainsi vont-elles au bout de l’amitié, au bout de leurs promesses, engageant elles et tout ce qu’elles possèdent, sans réserve. L’histoire montre que ce sont ces joueurs-là qui gagnent le plus souvent, alors que les trop habiles et trop prudents selon la chair se desservent eux-mêmes en voulant finasser. Mais les catholiques se doivent d’être les plus audacieux puisqu’ils savent qu’en fin de compte, ils ne peuvent pas perdre leur mise. L’ami qui a cru son ami jusqu’au bout pourra avoir été trompé mais il ne sera pas trompé en restant fidèle. Celui qui jouera sa tête la perdra peut-être, mais le Christ nous dit que c’est la plus sûre façon de la gagner. Les hommes les plus blasés ou les plus perfides reconnaissent au grand joueur une noblesse qui leur en impose. C’est vrai des choses de Dieu, mais c’est également vrai des choses des hommes où le chrétien s’engagera par égard à Dieu.
Il faut se préserver de l’illusion funeste et pourtant si commune, de croire que les dépravés qui nous gouvernent ou que ceux qui travaillent en sous-main dans les loges, dévorés par d’insatiables égoïsmes, ont encore l’âme accessible à des sentiments généreux ou tout au moins à des idées de justice, et que vous pourriez un jour obtenir d’eux, à force de patience, pour ne pas dire de petits ou de grands reniements, le respect tout du moins de la loi naturelle. Ils ne connaissent que la peur d’être dépossédés de leurs riches prébendes et ne sont susceptibles que de redouter, en l’admirant d’ailleurs, la force qui les en chasserait.
C’est le manque de force, chers amis, de force chrétienne qui fait encore plus d’indifférents ou d’irréligieux que de persécuteurs, et devient ainsi beaucoup plus dangereux en mettant des foules au service de ceux qui conduisent la bataille contre Dieu.
Il n’y a plus d’hommes dans les milieux sans religion pour cette raison très simple qu’il n’y a pas de force morale. Or, comme on l’a très éloquemment dit : « La force est la grande prérogative de l’homme, le signe de sa royauté et le sceau de sa destinée. La force entre si profondément dans le caractère de l’homme, qu’elle lui a donné son nom : Vir, un homme, cela veut dire la force, l’énergie, le courage, la puissance. Ôtez de la vie humaine le ressort de la force morale, vous avez encore le semblant d’un homme, le simulacre d’un homme, mais vous n’avez plus l’homme; vous avez un être avorté, un je ne sais quoi qui n’a plus de nom dans la langue des peuples, parce qu’il n’y a plus de rang dans la hiérarchie des êtres. Là où chez nous le laïcisme a travaillé les esprits, il n’y a guère plus que des apparences d’hommes incapables de résister à qui paie ou distribue des places. Ce sont des fantômes d’apparence humaine qui composent le gros des bataillons ameutés par les loges contre le catholicisme qui a fait la France. La plainte est générale. De toutes parts on dit: Il n’y a plus de caractère, il n’y a plus que des volontés chancelantes». Et il semble que notre société pourrait s’écrier avec douleur comme le malade de l’Evangile : « Je n’ai pas un homme pour me venir en aide. »
Mais est-ce vrai? Est-ce vrai qu’il n’y ait pas des hommes qui puissent encore sauver la société du danger de mort où ses fautes répétées et toujours nouvelles la mettent?
Un écrivain de génie a tracé un jour un portrait qui semble d’hier parce que vieux plus de cent ans, et pourtant si actuel.
« Dans les crises effrayantes qui agitent notre société il ne manque jamais de se trouver un certain nombre de ces «gens d’entre deux» dont parle Pascal, indécis par timidité, indulgents par calcul, qui ne savent ni ce qu’ils pensent, ni ce qu’ils veulent, parce qu’ils n’ont pas la moindre idée de ce que l’on doit penser et vouloir. La faiblesse de leur caractère et le peu d’étendue de leur esprit les inclinent à croire qu’en toute contestation la sagesse consiste à se tenir également éloigné des opinions et des prétentions opposées, et que toute lutte, quel qu’en soit l’objet, doit se terminer par des concessions mutuelles.
Cette sorte de gens, la plus dangereuse peut être quand il lui arrive d’être au pouvoir, dans les temps difficiles, ne sert qu’à conduire avec moins de bruit les nations à leur ruine. Essentiellement inerte, ce qu’elle craint, surtout, c’est l’action, parce qu’il n’y a pas d’action sans résistance. Elle a peur du mouvement, peur de la force, peur de la vie. En cherchant un repos qui n’existe que dans le tombeau, elle ne veut pour doctrine, que l’indifférence; pour ordre, que ce qui est, le mal comme le bien ; pour justice, qu’une égale protection de ce bien et de ce mal; pour paix, que le silence. Le succès des méchants encourage leur audace et fait illusion sur les principes mêmes. Les bons toujours sacrifiés se lassent de combattre inutilement et saisissent avec joie le premier prétexte qui leur est offert d’abandonner sans trop de honte, une cause longtemps malheureuse. L’intérêt personnel multiplie les défections. Toutes les passions viles se réveillent. Les uns supputent ce que peut valoir ce qui leur reste d’honneur et de conscience, les autres s’endorment entre les débris de l’ordre social renversé, et s’irritent lorsqu’on veut les tirer de le leur sommeil».
Ces attitudes, chers amis, ont des conséquences désastreuses, elles assurent le succès des décadents, des cupides, elles encouragent leur audace, elles désespèrent les bons, multiplient les défections et préparent ou continuent le renversement de l’ordre social. Ce manque de force a beau se parer des noms orgueilleux de sagesse, d’intelligence des temps, d’habilité diplomatique, de libéralisme conquérant, il est plus encore peut être que le mal lui-même, le grand ouvrier de nos innocentes défaites.
Les événements qui se font chaque jour et de plus en plus vite, plus douloureux et plus menaçants pour l’Eglise et la patrie en prolongent sous nos yeux la preuve tristement éloquente.
Puissions-nous en comprendre toujours mieux l’exceptionnelle gravité et forts de la vie intérieure nourrie aux sources de la grâce, passer à l’action. Nous avons été vaincus alors que nous avions tout pour vaincre, uniquement parce que dans l’ensemble nous avons manqué de force, de la force qui veut, de la force qui obéit à des principes supérieurs, de la force qui n’a pas peur de l’effort, de l’engagement de notre personne, de la force qui affronte les périls, de la force qui grandit avec les difficultés qu’elle rencontre, de la force qui ne connaît pas les profits égoïstes, de la force qui ne regarde qu’au triomphe de Dieu, de la force enfin qui travaille à ce triomphe sacré avec une indomptable fermeté, sans jamais oublier que la force vient du ciel.
Alors pour reprendre la formule du vainqueur de Verdun: « Non, ils ne passeront pas, courage, on les aura ».
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