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La « bataille » de la messe catholique a été gagnée définitivement

et irréversiblement par Mgr Lefebvre dans les années 80

Quelques extraits de l’entretien accordé par l’abbé Laguérie (Institut du Bon Pasteur) au quotidien Présent.

— Monsieur l’abbé, pensiez-vous revivre un jour une période de chasse aux sorcières (si j’ose cette expression) vis-à-vis du rite traditionnel ?

— Oui et non ! Si l’on considère les causes profondes de la révolution liturgique des années soixante, l’infestation moderniste du brigandage de Vatican II (…), les mêmes causes produisant les mêmes effets : oui ! Malgré la tentative, qu’on peut dire aujourd’hui échouée, sous Benoît XVI, de rendre à la liturgie bimillénaire de l’Eglise ses lettres de noblesse, le personnel de l’Eglise est resté et demeure foncièrement révolutionnaire. « Un mauvais arbre ne peut porter de bons fruits… » Mais à considérer la violence des deux derniers documents romains (Traditionis custodes et les réponses aux dubia), leur mépris de la tradition liturgique, le cynisme des mesures adoptées, la rage même de destruction systémique qui suinte la haine, alors on se dit que le pape ne travaille plus « aux périphéries » mais bien plutôt sur une autre galaxie. (…) Oui : consternation. Nous voilà revenus aux années 70, aux suspens a divinis, au « séminaire sauvage », aux « excommunications ». (…)

— Que pensez-vous de l’objection : « Ne vouloir célébrer que dans l’ancien rite est contester la valeur du nouveau » ?

— Là-dessus, je me dois d’être clair, après une période de silence diplomatique. Je suis de ceux qui pensent que notre refus absolu de la messe de Paul VI n’est ni affectif, ni disciplinaire, ni charismatique, etc. Il est théologal, théologique, dogmatique et moral. Absolu, quoi ! Le péché originel de cette querelle liturgique détestable dans l’Eglise, c’est l’inénarrable et folle audace du pape Paul VI de promulguer un nouvel ordo missae basé sur la recherche des experts, des F… M… et des protestants, et de mettre aux orties (avec des trémolos dans la voix) la messe des pontifes Léon et Grégoire, grands tous les deux. La liturgie catholique ne peut et ne doit être qu’une transmission de l’héritage des Apôtres. Une messe concoctée 19 siècles plus tard ne peut être qu’une ambition prométhéenne, une chimère romantico-libertaire, un populisme de mauvais goût, indigne de l’Eglise de Jésus-Christ. La promulgation du nouvel ordo missae de Paul VI est sans doute légale et valide, mais sûrement pas légitime. Ce qui va être très instructif dans cette crise, c’est le repositionnement d’un chacun : ceux qui survivent par diplomatie ecclésiastique et dos ronds ecclésiastiques vont se noyer. Seuls subsisteront les passionnés de la vérité. Ayant passé ma vie à combattre, je suis heureux de constater que je vais mourir, non comme un retraité, mais comme un soldat. (…)

— Y a-t-il selon vous un risque réel de rupture de transmission du rite traditionnel ? Si oui, quelles en seraient les conséquences ?

Aucun, aucune ! La « bataille » de la messe catholique a été gagnée définitivement et irréversiblement par Mgr Lefebvre dans les années 80. Ce qui est fait n’est plus à faire ! Il y a des dizaines de milliers de prêtres de par le monde qui célèbrent la messe grégorienne et ce ne sont pas les gesticulations de quelque secrétaire romain ou de quelque évêque résidentiel, qui fait des heures « sup », qui y changeront quelque chose. C’est trop tard : nous avons gagné la bataille. (…) Je sais (…) que TOUS les prêtres que je connais (à commencer par moi) ne passeront jamais à cette messe qui a ruiné l’Eglise d’Occident, d’Amérique et d’Afrique. (…) Avec 43 ans de sacerdoce, croyez-vous seulement que j’irai demander quelque permission à qui que ce soit pour célébrer la messe de mon ordination ?

Entretien à retrouver sur www.present.fr pour les abonnés.

Source : Le Forum Catholique

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Onclin
Onclin
il y a 3 années

« alors on se dit que le pape ne travaille plus « aux périphéries », mais bien plutôt sur une autre galaxie » moi je dirais plutôt : « alors on se dit que le pape ne travaille plus ici « aux périphéries » mais bien plutôt à la racine et aux fibres les plus profondes de la foi dans son expression. »

balaninu
balaninu
il y a 3 années

MERCI Monsieur l’Abbé, je puis dire que vous ne décevez pas ceux pour qui la Messe Traditionnelle EST la Messe bimillénaire !

Lionel
Lionel
il y a 3 années
Répondre  balaninu

Mgr Lefebvre fut un vrai « serviteur de l’Église » en terre infidèle!…

Lionel
Lionel
il y a 3 années

La secte néo-protestante qui a investi brutalement l’Église dès les premiers instants du Concile manifeste une hostilité constante et impitoyable vis-à-vis de tout ce qui s’apparente de près ou de loin à l’Église authentiquement catholique. Le confident de Paul VI, Jean Guitton, n’a-t-il pas déclaré à Michèle Reboul (Monde & Vie n°734 du 15 juillet 2004): « l’Église catholique est morte dès le premier jour du Concile, laissant la place à l’Église œcuménique »? Peut-être, mais ce n’est pas la religion que nous avons choisie le jour de notre Baptême et envers laquelle nous sommes engagés. Il y aurait, en quelque sorte, une « rupture de contrat » de la part des Autorités de l’Église…
En définitive, la radicalisation des adeptes de la « secte néo-protestante » clarifie considérablement la situation et les prive d’arguments plausibles; en ce sens, les maladresses incessantes du pape François nous permettent d’y voir plus clair… Nous savons désormais qu’il existe une incompatibilité formelle entre la nouvelle liturgie concoctée par le franc-maçon Bugnini et le rite ancestral et les évêques le savent, car c’est voulu!…
 
Paris, le 15 août 1982

NOTRE CONSTANTE REVENDICATION LÉGITIME 

Depuis la parution dans NOTITIAE n°185 de décembre 1981 du « rapport sur l’enquête du Cardinal James KNOX, ancien Préfet de la Congrégation Sacrée pour les Sacrements et le Culte Divin, concernant l’usage du latin et la Messe tridentine », la question liturgique rebondit. Ne convient-il pas de rappeler brièvement ce qu’en pensaient les Cardinaux OTTAVIANI et BACCI dans leur « bref examen critique de la nouvelle Messe » présenté à Paul VI le 3 septembre 1969? Les deux prélats déplorent notamment que « le nouvel Ordo Missae, si l’on considère les éléments nouveaux, susceptibles d’appréciations fort diverses, qui y paraissent sous-entendus ou impliqués, s’éloigne de façon impressionnante, dans l’ensemble comme dans le détail, de la théologie catholique de la Sainte Messe, telle qu’elle a été formulée à la XXIIème session du Concile de Trente ».
Citant « un périodique connu, destiné aux évêques et exprimant leur enseignement », les Cardinaux OTTAVIANI et BACCI estiment que « l’on veut faire table rase de toute la théologie de la Messe. En substance, on se rapproche de la théologie protestante qui a détruit le sacrifice de la Messe ». Or, ces critiques déterminent parfaitement le motif essentiel de notre attachement à l’ancienne liturgie. Il est donc vain d’évoquer, pour l’expliquer, la nostalgie, ou des considérations d’ordre politique, si tant est qu’elles puissent être objectivement établies. De plus, nous trouvons, à l’instar de nos amis britanniques, que « l’ancien rite consacre plus de temps que le nouveau au recueillement pendant la Messe, que le latin n’a jamais été un obstacle à la compréhension… » et nous ressentons également « le nouveau rite comme étant moins fastueux, moins propice au recueillement et, par dessus tout, au respect dû au Saint Sacrement… » (THE UNIVERSE du 31 octobre 1980). Nous partageons donc entièrement leurs conclusions.
D’autre part, la Congrégation nous prête le sentiment que « ceux qui célèbrent la Messe de Paul VI ne croient pas à la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie » (sic). Cette question revêt une extrême gravité. Elle rejoint l’objet principal de notre motivation, la théologie de la Sainte Messe. « La « cène » est caractérisée, comme étant celle de l’assemblée présidée par le prêtre ; celle de l’assemblée réunie afin de réaliser « le mémorial du Seigneur », qui rappelle ce qu’Il fit le Jeudi saint » écrivent en substance les Cardinaux OTTAVIANI et BACCI, poursuivant : « tout cela n’implique ni la Présence réelle, ni la réalité du Sacrifice, ni le caractère sacramentel du prêtre qui consacre, ni la valeur intrinsèque du Sacrifice eucharistique indépendamment de la présence de l’assemblée. En un mot, la nouvelle définition de la Messe (Institutio generalis, chapitre 2, n°7) ne contient aucune des données dogmatiques qui sont essentielles à la Messe et qui en constituent la véritable définition. L’omission, en un tel endroit, de ces données dogmatiques, ne peut être que volontaire ». Or, nos amis d’outre-Manche jugent « la traduction anglaise de la Messe laide, inexacte et doctrinalement défectueuse… » Certains même souhaitent que « l’on traduise l’ancien rite en anglais » (THE UNIVERSE du 31 octobre 1980). Ce sont précisément les « traductions inexactes et doctrinalement défectueuses », la façon dont elles sont ressenties et interprétées, les comportements, qui nous incitent à penser que certains « catholiques » ne croient pas ou plus à la Présence réelle dans la Sainte Eucharistie. Nous nous indignons que des évêques, au lieu d’observer l’évidence, se plaignent des personnes qui ne font que la constater. Nous réclamons un retour à l’orthodoxie.
Non, nous ne sommes pas de perpétuels mécontents, des aigris nostalgiques et politisés qui, sans motifs sérieux, pour se mettre inconsidérément en évidence, entretiendraient la querelle liturgique. Nous aimons l’Église à laquelle nous avons choisi d’appartenir. Nous avons seulement retenu que « la foi procure la vie éternelle ».