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Abbé Beauvais : « Le 14 mai 2017, pour libérer la Patrie, la reconquête passe par l’hommage à sainte Jeanne d’Arc »

L’abbé Xavier Beauvais lance un appel à participer nombreux au défilé d’hommage à Sainte Jeanne d’Arc le 14 mai 2017 à Paris et vous fixe rendez-vous à 14h place Saint Augustin.

LE 14 MAI, POUR LIBÉRER LA PATRIE,

LA RECONQUÊTE PASSE PAR L’HOMMAGE

Ă SAINTE JEANNE D’ARC

« Dieu a voulu dire un jour au monde sa pensée sur la France, écrit l’abbé Joseph Lemann. Il a voulu la dire à la France elle-même. Depuis Clovis et Charlemagne, les nations de l’Europe savaient bien que la France était la préférée ; les souverains pontifes l’avaient donné à entendre dans des éloges qui sont restés célèbres : mais Dieu ne l’avait pas dit lui-même. Or, un jour, l’aveu divin fit explosion et Jeanne d’Arc fut la révélation de la pensée de Dieu. « Ô France, je vais te dire ce que je pense de toi ! ». Et alors appelant saint Michel et ses anges, le Seigneur forme cette merveilleuse créature qui allait être l’expression de sa pensée et de son amour. Tous les dons départis à la femme ont répondu à l’appel du souverain artiste : la délicatesse, la bonté, la douceur, la sensibilité, toutes les nuances exquises dont sont susceptibles la pureté et la magnanimité sont distribuées dans son âme, droite comme une tige de lis et ouverte à tous les héroïsmes. Parce qu’en France on est épris de la bravoure, elle sera brave jusqu’à la témérité. L’esprit français pétille en elle. Par les voix qu’elle entend, elle semble appartenir à quelque demeure éthérée ; et par les conseils qu’elle donne, elle confond l’expérience des vieux capitaines. Comme le cheval ajoute à la beauté humaine et guerrière, le Tout-Puissant l’a fait monter à cheval. Qu’elle était belle alors, message vivant du Dieu vivant! Avec sa cuirasse éclatante, son baudrier d’or, tenant haut sa bannière victorieuse, le visage illuminé par toutes les joies du succès et toutes les grâces d’une pudeur céleste [ … ] Après avoir prodigué à Jeanne d’Arc, libératrice de la France, tous les attraits possibles : attraits de la jeunesse, du charme, de l’innocence, de l’esprit, de la bravoure, du succès, du merveilleux et du prodige, il les rehausse par un suprême coup de pinceau ; trempé dans le pourpre du Golgotha, le pinceau fait d’elle la beauté en douleur, dans une douleur incomparable, une martyre ! Voilà ce que fut Jeanne d’Arc ! Elle fut la révélation de la pensée de Dieu sur la France : par elle, Dieu a dit son amour [ … ] Reconnais, ô France, ce que tu veux puisqu’il t’a fallu une telle libératrice. »

On peut, et il faut admirer chez elle une intuition politique vraiment surnaturelle : pour libérer la patrie, il fallait refaire l’unité et cette unité ne pouvait passer que par la légitimité retrouvée.

Mais sa mission était plus élevée encore. Il faut le reconnaître : Jeanne a été suscitée par le ciel pour rappeler au monde qu’au-dessus de la politique des pouvoirs terrestres, il y a une politique surnaturelle de Dieu. Le sacre royal est d’abord un hommage rendu à la souveraineté divine et au droit de l’Eglise. En rendant ce sacre possible on peut dire que sainte Jeanne d’Arc a continué l’histoire visible de la politique surnaturelle de Dieu dans le monde.

En effet, le sacre n’était pas la simple reconnaissance de l’origine divine de toute autorité, ni même un appel à la bénédiction et l’assistance de Dieu sur la personne royale ; c’était un mandat providentiel qui faisait du roi, l’homme de Dieu. Imposant plus de devoirs qu’il ne conférait de droits, le rite de l’onction faisait de lui un coopérateur du plan surnaturel. Toute pénétrée de la grande idée du sacre, Jeanne d’Arc a donc été la messagère inspirée de la politique divine. Pour elle, le roi de France n’était que le feudataire du Roi du ciel, c’était donc l’autorité du Christ qui était en jeu et son honneur. Le royaume appartient à Dieu qui veut s’en servir comme un instrument de sa gloire. Dieu veut régner sur la terre comme au ciel. En soumettant la royauté française au Christ Roi et à son Eglise, Jeanne a retrempé la vitalité de notre patrie dans l’huile du sacre, ce vieux ciment de la chrétienté ; elle a infusé dans le sang de France la vertu du baume, de la myrrhe et de l’encens. Elle lui a rendu l’âme que nous sentons vibrer en nous aujourd’hui. C’est pourquoi elle apparaît l’étoile de la vocation de la France. Comparez toutes ces beautés avec la noirceur du socialisme et du mondialisme et votre choix sera facile.

La mission de Jeanne d’Arc fut de rendre à la France non seulement son roi mais aussi son âme. Et telle est la raison pour laquelle cette mission perdure aujourd’hui puisqu’elle s’enracine dans le mystère de sa charité.

La vision claire de sa mission, qui consiste à rappeler les droits du surnaturel dans les affaires de ce monde, lui fait dépasser toute prudence charnelle, toute prudence humaine avec une perspicacité, une vigueur et une liberté qui prennent leur source dans son esprit de prière et dans la profondeur de la vie surnaturelle qui unifie son âme. Quel modèle pour nos combats. Bataillant pour l’Eternel, Jeanne a rendu son âme à la France.

Parler de mission de la France, c’est austère, c’est ringard diront certains. La succession des derniers événements, succession précipitée manifeste un échec, presque définitif de notre vocation. Mais Jeanne est un puissant levier d’espérance, car même mise en échec aujourd’hui, le rappel de la vocation de la France, de la mission de la France est rendu plus opportun encore par nos échecs. Pourquoi ? Parce que le plan de Dieu ne change point.

« Regardez-le notre temps, disait Pie XII en l950, avec ses misères et ses angoisses, avec ses erreurs et ses égarements, avec ses soulèvements et ses injustices : ne vous offre-t-il pas une trop fidèle peinture de l’horreur qui menace l’humanité tout entière et chacun des individus qui la composent, dès qu’ils prétendent se soustraire du joug aimable de l’esprit de Dieu ? Seule une France docile à cet esprit divin, purifiée, obéissante à son essentielle vocation, appliquée à valoriser toujours davantage ses plus belles ressources, sera capable d’apporter à l’humanité, à la chrétienté, en toute plénitude, une contribution digne d’elle pour l’œuvre de réconciliation et de restauration. »

Elle est sainte, elle n’est pas seulement Jeanne, elle est sainte Jeanne d’Arc. La sainteté n’est le privilège d’aucun âge, d’aucun sexe, d’aucune profession ni d’aucune manière de vivre. Il y eut, parmi les saints, des rois et des mendiants, des moines et des guerriers, des savants et des ignorants ; les uns, écrivait un prêtre, ont prié au désert, les autres ont agi dans le tumulte du monde ; les uns se sont cachés dans le cloître, d’autres ont attiré le regard des hommes par des actions illustres. Mais quel est le trait commun à tous, qui les fit saints sans les faire semblables, quel est le caractère nécessaire, essentiel, et pour ainsi dire indéfectible de la sainteté ? Ce n’est pas autre chose que le désir ardent et constamment suivi d’accomplir en soi-même la volonté de Dieu. Celui-là est saint qui cherche de bonne foi, de toute son âme et de toutes ses forces quelle est la volonté divine sur lui, et qui, l’ayant connue, n’a plus qu’un désir et qu’une pensée : la faire, en bravant tout, jusqu’à la mort. Sainte Jeanne d’Arc, écrit ce même prêtre, c’est l’histoire d’un cœur d’enfant qui a pris feu dans une lumière d’annonciation. A quatorze ans, elle adopte pour devise : « Messire Dieu, premier servi ». Sa volonté lui apparaît, éclatante de lumière : c’est le rappel de sa royauté dans les affaires du monde.

Nous nous interrogeons souvent sur les chances de nos succès. Nous avons à nous interroger d’abord sur la volonté de Dieu. Qu’il y ait toujours plus de catholiques, que la France renonce au laïcisme, que ses fils retrouvent dans la croix du Christ le principe de leur salut et de leur résurrection, oui, mais ce qui compte avant tout, sous peine de tomber dans un défaitisme qui ne serait que lâcheté, c’est qu’avec la foi, la charité, la vraie prudence il nous appartient d’y travailler.

Le trait le plus caractéristique de sa sainteté, c’est peut-être la surnaturelle ingénuité de son âme, cette vertu d’enfance alliée au chef de guerre dont elle réalise un type inconnu jusque-là. Cette petite paysanne de quinze ans est gouvernée par le culte de la volonté divine ; et le zèle de sa mission la dévore bien plus que la flamme de l’action. C’est ce qui explique sa candeur, sa fraîcheur, sa spontanéité, et c’est ce qui fait en partie sa grandeur ; Jeanne est candide, elle ignore le calcul, elle méprise la diplomatie et la prudence purement politique. Et sa fraîcheur d’âme ne se démentira jamais, pas même face à ses juges.

Chers amis, quand vous sentez défaillir votre foi en la Providence, quand vous êtes tentés de croire qu’on peut impunément refuser à Dieu une place, et la première de toutes, dans notre constitution et dans nos chartes publiques, qu’on peut le traiter lui aussi comme une quantité négligeable, prenez dans vos mains l’histoire de sainte Jeanne d’Arc. Quant vous aurez vu mourir la sainte et ressusciter la France, vous vous écrierez en déposant le livre : je crois en Dieu, qui règne au plus haut des cieux, qui fait et défait les Empires. Je crois en Dieu qui après avoir créé la France en un jour de victoire, l’a baptisée avec Clovis, sauvée de l’invasion orientale avec Charles Martel, préposée à la garde de son Eglise avec Pépin et Charlemagne, formée au culte de la justice avec saint Louis, arrachée au joug des Anglais et préservée de l’hérésie avec sainte Jeanne d’Arc.

« Au nom de Jeanne, nous vous en conjurons, Seigneur Dieu, rendez-nous la patrie, libérez-là du carcan des loges maçonniques qui plongent aujourd’hui notre pays dans une pesanteur suffocante, rendez-nous la liberté, pour pouvoir renaître à l’espérance. »

Jeanne demeure le signe splendide de l’amour de Dieu pour nous, et une des plus exquises visions de l’amour que le cœur de l’homme peut, avec l’aide de la grâce, rendre à son Créateur.

La charité prend sa source dans le cœur de Dieu. Tout le mystère de la charité de Jeanne d’Arc est là. Elle aima Dieu par dessous tout et toute chose en lui : la grâce élargit son cœur aux dimensions du cœur de Dieu.

Il suffit de se souvenir combien elle aima son pays en grande pitié, combien elle aima son roi malgré ses abandons, combien elle aima l’Eglise en dépit de son honteux procès, comme elle aima les pauvres particulièrement et jusqu’à ses ennemis sur lesquels elle pleurait quand ils mouraient sans confession. Or nous savons comment Dieu répond à la charité des saints : en aimant en eux une multitude d’autres hommes, en faisant d’eux des rédempteurs d’âmes, à la suite de Jésus-Christ. Et c’est ainsi qu’en Jeanne d’Arc, Dieu a aimé la France et l’Eglise. Si elle a servi l’unité et la pérennité de l’Eglise, c’est qu’à Orléans et à Reims la France était en Jeanne d’Arc plus encore que dans le roi ; et qu’au procès de Rouen, l’Eglise n’était pas du côté des juges, mais en elle. En Jeanne d’Arc, Dieu a regardé tour à tour et à aimé la France, la vraie France et l’Eglise. Voilà la gloire de Jeanne.

Dans un sermon de pèlerinage, de ces pèlerinages qui nous menaient à Chartres, puis plus tard de Chartres à Paris, l’un des prédicateurs, dans sa conclusion, s’exprimait en des termes que je voudrais reprendre, car il y a tant de belles choses qui ont été dites avant nous qui, avec le temps, se sont dissipées, mais qu’il faut toujours reprendre, car la vérité est éternelle.

Jeanne demeure pour nous, aujourd’hui, et pour les siècles à venir :

– le modèle des combattants chrétiens qui se jettent dans une bataille à la foi « charnelle et spirituelle », « temporelle et éternelle » ;

– le modèle des martyrs qui livrent dans leur chair la bataille de l’éternité ;

– le modèle du chef de guerre de chez nous, conscient de l’éternelle vérité qui veut qu’il n’y ait pas de France sans liberté et pas de liberté sans combat, car sans la liberté il n’y a pas de grâce. Et la grâce est toujours le fruit d’un combat ;

– le modèle de l’honneur chrétien et de l’honneur français, c’est le même. Ă son école nous apprenons que l’honneur n’est pas seulement dans la fidélité ou dans le relèvement, dans l’acceptation de la grâce et de la filiation divine ; mais aussi, mais surtout dans le combat entre le péché et la grâce ! Un combat chevaleresque puisqu’on ne le livre pas dans la haine mais dans la charité. Combat d’honneur éclairé par la charité, car la charité, finalement n’est-elle pas cette tendresse infinie que Dieu a répandue dans la création misérable en la jetant dans la bataille du salut ? Et cette tendresse n’a qu’une crainte : que le chrétien n’ait pas le cœur guerrier et refuse ce combat. Oui, le combat en nous, n’est pas autre chose que le rayonnement de l’amour de Dieu. Aujourd’hui que l’âme de la France est assiégée par les forces occultes, aujourd’hui que l’âme de l’Eglise est aussi assiégée par un esprit malin de démission et de capitulation, sainte Jeanne ne cesse d’implorer pour nous,

– le goût du combat et de l’honneur de Dieu ;

– le goût du combat pour l’honneur de Dieu.

Après tout cela vous ne viendriez pas défiler le 14 mai avec Civitas ?

Votre cœur, autrefois guerrier, se serait-il ratatiné à ce point d’en délaisser l’hommage national et religieux dû à celle qui nous rendra libres ?

Alors à bientôt et en rangs serrés !

Abbé Xavier Beauvais

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