Terrain vague. Baraquements insalubres. Tentes de fortune. Zone de non-droit. Entassement, promiscuité, saleté, délabrement. C’est Rosarno, le campement de migrants, un des nombreux Calais italiens, dans le sud de la péninsule, en Calabre. Où vivent 500 migrants. Personne ne sait d’où ils viennent, qui ils sont, quel est leur passé. Ils sont divisés en factions rivales qui veulent le pouvoir « absolu » sur le camp. Entre les tentes délabrées, il est absolument interdit pour un Italien d’y mettre les pieds. Pour les carabiniers (les policiers italiens) comme pour les journalistes. Les migrants sont les patrons absolus. Il y a qui vend de la drogue, qui se prostitue, qui, en revanche, pour gagner quelque chose, vend des boissons fraîches ou de l’eau chaude pour la douche.
Les bagarres, les vols dans la petite ville d’à côté, San Ferdinando, se multiplient. Avec leur cortège de violences et de peur.
Hier, mercredi 8 juin 2016, ça été le drame : un carabinier, agressé pendant qu’il essayait de mettre fin à une rixe entre des groupes de migrants a, accidentellement, blessé mortellement un jeune africain violent, Sekine Traore, 27 ans, armé d’un couteau de cuisine. Cela a mis le feu aux poudres : la révolte au camp a éclaté instantanément. Plus de divisions mais union des immigrés contre les Italiens ! Colère, révolte, menaces contre les carabiniers. Les forces de l’ordre ne peuvent plus rentrer dans le campement sauvage, elles ont été ce matin agressées et prises d’assaut.
Beaucoup parmi les manifestants clandestins revêtent des passe-montagne, chapeaux à la visière abaissée, écharpes sur le visage pour ne pas se faire reconnaître. Certains se disent armés, certainement de couteau. Ils sont prêts à tout. Des voitures sont arrêtées et bloquées par un semblant de service d’ordre improvisé par les migrants. Une foule de furieux se dirige vers le centre habité de San Fernando. Les intentions sont tout sauf pacifiques.
L’objectif des clandestins est la caserne des carabiniers et ensuite le centre de la ville. Le but : faire justice pour le jeune malien tué. La police est bloquée, contrôle de loin. La colère monte et les invectives contre les Italiens sont lancées : « Italiens racistes ». « Fuck carabiniers. » Aucune pitié pour le carabinier qui, épouvanté par l’agression qu’il subissait, blessé par un coup de couteau, a été contraint de faire feu pour se sauver. Pourtant ce sont les migrants eux-mêmes qui avaient appelé les carabiniers en renfort afin qu’ils calment le Malien Sekine Traore, agressif avec les autres habitants du camp.
Dans la plaine de Gioia Tauro, en Calabre, les Italiens ont peur et les carabiniers sont dépassés par la violence…
Francesca de Villasmundo
http://www.secoloditalia.it/2016/06/limmigrato-ucciso-colpito-carabiniere-poi-sparo/
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