L’annonce du décès du président du Parti Populaire Européen entraîne comme de coutume un cortège de déclarations d’estime de l’ensemble de la classe politique. Qu’en penser ?

Wilfried Martens est décédé à l’âge de 77 ans. Homme politique belge (démocrate-chrétien flamand), il reste celui qui y a occupé le plus longtemps le siège de Premier ministre. C’était de 1981 à 1992. Et depuis le 10 mai 1990, il occupait la présidence du PPE au Parlement européen.

De l’observation de ces années d’engagement politique de W. Martens, on peut en tirer la conclusion qu’il illustre parfaitement les trahisons et les hypocrisies du courant démocrate-chrétien en Belgique mais aussi en Europe.

C’est lorsqu’il était l’un des hommes les plus puissants du CVP (parti populaire chrétien) que ce parti a entamé son recentrage qui s’est accompagné d’un abandon de toutes les références catholiques et de toutes les valeurs familiales, et ce alors que la Flandre avait la réputation non sans raison d’être encore très conservatrice et catholique. Rendez-vous compte : c’est alors que les partis démocrates-chrétiens francophone et néerlandophone étaient au pouvoir et que Wilfried Martens était Premier ministre que le Parlement a autorisé l’avortement en Belgique!

Ce sont encore, plus tard, des parlementaires démocrates-chrétiens flamands qui apporteront l’appoint nécessaire pour permettre l’approbation du projet de loi autorisant le « mariage » homosexuel en Belgique !

Dans sa vie privée, Wilfried Martens n’illustrait pas plus l’adhésion aux enseignements du christianisme : deux fois divorcé et trois fois marié devant l’Etat civil, il n’incarnait pas un modèle d’homme politique chrétien.

Dès lors, on ne s’étonnera pas plus que le Parti Populaire Européen qu’il présidait et qui est toujours à ce jour le plus important groupe parlementaire au Parlement européen ne recherche en aucune façon à donner une impulsion chrétienne à la politique européenne ou à freiner l’offensive anti-familiale qui se trame dans ces institutions européennes. Seuls quelques parlementaires isolés de ce groupe agissent avec courage au service du bien commun mais sans obtenir aucune solidarité de leurs collègues, bien au contraire.

L’utilisation de l’adjectif « chrétien » dans l’expression « démocratie chrétienne » devant caractériser un courant politique est une imposture.

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