Il y a au moins une chose de sûre, le premier ministre a changé de stature. Il se montre volontariste… peut-être une manière de montrer qu’il est plus efficace que François Hollande. Sa nomination a déjà plus ou moins torpillé sa candidature pour 2017. Face à la fronde des députés PS, il essaye de réunir un plus large consensus pour se montrer comme le réconciliateur national face à l’urgence de la crise.
C’est tout d’abord hier qu’il a annoncé des mesures en faveur des plus modestes pour convaincre les députés socialistes frondeurs de voter son plan d’économies de 50 milliards d’euros. Il s’est exprimé dans une lettre envoyée aux parlementaires de la majorité. « C’est un rendez-vous majeur. Il nous oblige à nous dépasser. Avec courage. » Il tente de mettre les députés face à leurs responsabilités car aucun ne voudrait provoquer une crise de régime et encore moins celle de leur parti. Hollande s’est montré de son côté beaucoup moins élégant dans sa manière de voir ces frondeurs, déclarant qu’ils ne voudraient pas renoncer à leurs indemnités. Si Valls est loin de les avoir totalement convaincus, il s’est montré beaucoup plus compréhensif.
Mais ce n’est pas tout et Valls compte bien sur les bonnes volontés des députés de la majorité, à qui il a aussi écrit: « Je tiens également à vous associer à ma démarche car j’entends que le dialogue soit régulier avec l’ensemble des groupes, sur tous les bancs. C’est la garantie d’un Parlement écouté, entendu et respecté. » Dans ce même courrier, il appelle à agir pour l’intérêt supérieur du pays parlant d’une feuille de route impérative: « C’est avec courage que nous agirons pour la confiance, pour la croissance, pour l’emploi. » On comprend bien qu’il cherche à jouer sur le thème de l’unité nationale. Pourtant, la grande majorité des députés de l’opposition ont annoncé qu’ils voteraient contre.
Pour quelqu’un qui a agi de manière répressive contre les opposants à la loi Taubira ou contre les Bonnets Rouges, il est plutôt cocasse de le voir tenter de mener une politique de réconciliation nationale qui semble, malgré tout, mal partie. Les écologistes voteront contre et les députés du FDG actent du « virage libéral », parlant de « gauche morte ». Les centristes vont s’abstenir. Pour la réconciliation nationale, on verra plus tard.
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