Rien n’échappe à l’esprit de consommation : le temps du Carême et de Pâques sont devenus pour le cinéma synonyme de lancement de films ayant une connotation religieuse chrétienne.

Le 28 mars dernier, c’est un « biopic » sur Marie-Madeleine qui est sorti en salle en France et en Europe et qui est encore à l’affiche actuellement dans de nombreux cinéma. Production italo-anglaise, le metteur en scène Garth Davis a interprété, à sa manière totalement personnelle, la vie de la sainte. Absolument éloignée des Évangiles… et si collée à la mentalité contemporaine. Le non-respect de l’histoire est si palpable qu’il ne peut être fortuit mais voulu.

C’est une fable féministe, gnostique, foncièrement politiquement correcte, anachronique, où tous les poncifs à la mode défilent sur grand écran pendant environ 2 heures. Le blasphématoire Da Vinci Code semble avoir été en outre source d’inspiration pour ce film lent, poussif et romanesque, où seules les panoramas grandioses sont transcendants.

Marie-Madeleine n’est ni la sœur de Lazare et de Marthe ni la pécheresse qui essuie les pieds de Jésus mais une fille qui se dispute avec son père et son frère pour s’unir aux apôtres, seule femme dans un groupe d’hommes vagabonds, ce qui peut être acceptable aujourd’hui mais certainement pas parmi les juifs de l’époque du Christ. Dans le film elle devient un apôtre, qui se met à baptiser. Concernant les baptêmes ils se font en mer bien que les Évangiles parlent du Jourdain et de lacs. Pendant la dernière cène, Marie-Madeleine est présente, seule femme, et est assise à la droite de Jésus. Dans ce film Marie-Madeleine devient une humaniste émancipée, une proto-féministe, en quête « d’un nouveau chemin de vie » qui va la mener à rejoindre « un nouveau mouvement social mené par le charismatique Jésus de Nazareth » !

La mère du Christ est âgée et, comme dit un critique, « a les sourcils dépilés ». Saint Pierre est noir comme l’ébène. Et Judas se pend à une poutre et non à un arbre. Les Romains sont cruels et haineux, ce sont les SS de l’époque. Jusqu’à la dernière minute, Pierre et les apôtres sont convaincus d’être un groupe séditieux que Jésus doit appeler à la révolte anti-romaine, et dont ils attendent le signal.

Quant au Christ, c’est un barbu d’une quarantaine d’années à l’aspect de guru indien. Aucune des phrases qu’il prononce n’est tirée des Évangiles. Il dit des choses improbables, pseudo-évangéliques, qui n’ont aucun relief. Mais elles fascinent quand même les pauvres pêcheurs de l’époque. Et il baptise lui-aussi. C’est un Jésus tourmenté, voire névrosé, on en sait pas par quoi, qui se laisse aller à des emportements de forcené et qui est sorti manu-militari du Temple.

Ce Marie-Madeleine est à des années-lumière du récit évangélique, bien immergé dans la post-modernité de nos temps apostats…

Un film à proscrire à perpétuité !

Francesca de Villasmundo

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