Le 6 février dernier a été approuvée, à l’unanimité, par la Congrégation des Saints, la reconnaissance d’un miracle attribué à l’intercession de Giovanni Batista Montini. Maintenant il ne manque plus que l’approbation de François et l’annonce de la date de la canonisation du pape du concile Vatican II, mort il y a quarante ans à Castel-Gandolfo.
Pour faire avancer cette canonisation conciliaire de Paul VI, la Congrégation se base sur une guérison dite « miraculeuse » d’une enfant non encore née, au cinquième mois de grossesse. MPI, plusieurs fois, s’est interrogé sur cette guérison qui peut difficilement être attribuée à un miracle :
« La mère de l’enfant, originaire de Vérone, en Italie, a été priée au sanctuaire des Grâces de Brescia, un lieu de dévotion de Giovanni Battista Montini. Au cinquième mois de grossesse elle subit une rupture du placenta, un fait qui aurait pu compromettre la vie de la maman et du bébé. La maman, qui ne veut pas avoir recours à l’avortement préconisé par le médecin, prie alors, à côté d’une religieuse, au sanctuaire cité. Amanda est née au 6e mois de grossesse et a grandi depuis sans aucun problème grâce donc à l’intercession de Paul VI qui a été « béatifié » par François le 19 octobre 2014.
Mais est-ce un miracle, telle est la question qui se pose ? Puisque un décollement placentaire n’est pas toujours mortel ni pour l’enfant ni pour la mère et peut-être compatible avec la poursuite de la grossesse. Et qu’aujourd’hui un enfant peut tout-à-fait vivre normalement en naissant au 6e mois de grossesse, « miracle » de ce sacro-saint progrès tellement chéri par les progressistes aux commandes au Vatican… »
Mais pour le département médical et les théologiens de la Congrégation des saints, cette pseudo-guérison est considérée comme « inexplicable » et donc « miraculeuse » ! Les évêques et les cardinaux de la dite congrégation ont été, le 6 février, dans le même sens. Le cardinal préfet, Angelo Amato, soumettra leur vote au pape François à qui incombe la décision finale. C’est lui qui annoncera en consistoire la date de la canonisation qui sera célébrée, se dit-il dans les couloirs du Vatican, à Rome, probablement en octobre durant le Synode des jeunes. Un événement symbolique pour la « canonisation » conciliaire du pape qui a voulu « rajeunir » l’Église…
L’hebdomadaire diocésain de Brescia, ville natale de Paul VI, écrit fort à propos :
« Le mois d’octobre pourrait être le bon mois. Du 3 au 28 octobre à Rome se célèbrera la XVe Assemblée ordinaire du Synode des évêques sur les jeunes et viendront au Vatican des prélats du monde entier. Quelle meilleure occasion pour canoniser, après Jean XXIII, devant une portion aussi importante du collège épiscopal, l’autre pontife du concile œcuménique Vatican II ? »
Le pape François lui-même, lors de la « béatification » de Giovanni Montini, avait fait le lien avec le Concile :
« En ce jour de la béatification du pape Paul VI me reviennent à la mémoire ses paroles avec lesquelles il instituait le Synode des évêques : “En observant attentivement les signes des temps, nous nous efforçons d’adapter les voies et les moyens de l’apostolat aux besoins pressants de nos jours et aux nouvelles conditions de la vie sociale.”
Il avait continué en surnommant Paul VI, qui fut indubitablement un progressiste et un moderniste, « le grand timonier du Concile ». Bien mauvais choix que ce surnom : il fait penser immanquablement à un autre Grand Timonier de l’époque qui a voulu, lui-aussi, régénérer son peuple, au nom du Progrès, quitte à exterminer des millions de ses concitoyens chinois…
Que penser donc de cette future « canonisation » basée sur un faux miracle ? Avec Paul VI, c’est tout bonnement le concile Vatican II qui est porté sur les autels par la nouvelle Église conciliaire qui en est issue…
Francesca de Villasmundo
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