Le cardinal Brandnmüller reparle des fameux dubia soulevés par Amoris Laetitia et écrits au pape François.

Le prélat allemand les a à nouveau évoqués lors d’un entretien avec le vaticaniste allemand Armin Schwibach, pour l’agence autrichienne Kath.net.

L’exhortation Amoris laetitia continue à faire débat. Ainsi après la « Profession des vérités immuables sur le mariage sacramentel  » des trois évêques du Kazakhstan, à laquelle ont adhéré deux prélats italiens, Mgr Luigi Negri, archevêque émérite de Ferrara-Comacchio et Mgr Carlo Maria Viganò, nonce apostolique aux États-Unis, l’ancien cardinal, ami de Benoît XVI, a remis sur la table les questions toujours non résolues des dubia.

Le pape François a peut-être répondu aux dubia des cardinaux Carlo Caffara, Walter Brandmüller, Raymond L. Burke et Joachim Meisner, mais de façon indirecte, en publiant dans les Acta Apostolis Sedis une lettre envoyée à l’épiscopat argentin dans laquelle il les félicitait de leurs normes pastorales, interprétatives du chapitre VIII d’Amoris Laetitia, permettant la communion aux soi-disant « divorcés-remariés ».

Dans ce récent entretien, le cardinal Brandmüller a rappelé les points centraux des dubia adressés au pape qui sont au nombre de cinq et y répond à la place du pape argentin qui s’y refuse :

« 1. Les personnes vivant dans un état d’adultère habituel peuvent-elles recevoir la sainte communion ? 

2. Existe-t-il des normes morales absolues qu’il faut respecter « sans exception » ?

3. Est-il encore possible d’affirmer qu’une personne qui vit habituellement en contradiction avec un commandement de la loi de Dieu, comme par exemple celui qui interdit l’adultère (cf. Mt 19, 3-9), se trouve dans une situation objective de péché grave habituel ?

4. Un acte intrinsèquement mauvais peut-il devenir  un acte « subjectivement bon » en raison des « circonstances » ou des « intentions » ?

5.  Peut-on agir de manière contraire aux « normes morales absolues » connues «  qui interdisent des actes intrinsèquement mauvais » en se fondant sur la « conscience » ?

Le prélat souligne ensuite que « ces cinq questions appartiennent au fondement de la Foi et de l’enseignement moral » et clarifie :

« Selon ces fondements les questions 1, 4 et 5 » doivent « avoir comme claire réponse un ‘Non’, et les questions 2 et 3 un ’Oui’. »

Le cardinal Brandmüller, rappelait La nuova Bussola Qouotidiana en octobre dernier, en était arrivé à parler d’ex-communication « en relation avec qui pense qu’il peut y avoir des exceptions pour les adultères qui s’approchent de sacrements. » :

« Qui soutient que l’on peut entrer dans une nouvelle relation pendant que le conjoint légitime est encore en vie est ex-communié parce que cela est un enseignement erroné, c’est une hérésie. Quiconque soutient une chose semblable est ex-communié… Ainsi, si quelqu’un pense qu’il peut contredire le dogme défini par un Concile général (par exemple le Concile de Trente), eh bien, il est vraiment très violent. Exactement c’est ce qu’on appelle une hérésie, et cela signifie l’exclusion de l’Église parce que ce dernier a abandonné les fondements communs de la foi. »

Une autre des grandes questions affrontée par le cardinal allemand est celui du dialogue œcuménique avec la religion protestante. Dans cet entretien avec l’agence autrichienne, le prélat rappelle comment Martin Luther avait l’intention « d’abattre trois murs » :

« Le premier mur était celui du sacerdoce basé sur l’ordre sacré ; le deuxième était le Magistère basé sur la mission donnée par Jésus-Christ ; le troisième était l’existence de la papauté. Que ces trois murs aient une solide base biblique n’intéressait pas le colérique moine augustinien. Maintenant qu’il a abattu ces trois murs, Luther voit que l’entier édifice de l’Église papale est tombé. Affirmer que cette destruction totale ‘est un travail du Saint-Esprit’ est une déclaration absolument bizarre qui ne peut être expliquée que par une ignorance totale des textes et des faits historiques ; une ignorance qui est encore plus surprenante pour un évêque. »

Le cardinal Brandmüller envoie là une pique bien méritée à Mgr Galantino, secrétaire de la Conférence épiscopale italienne et proche du pape François, qui avait professé une telle idée ahurissante l’an dernier.

L’année 2018 sera encore, pour le pape François et l’Église officielle, mise sous le signe des contradictions de l’exhortation apostate Amoris Laetitia et des divisions qui s’ensuivent… Telle est le lot du monde conciliaire : passer de contradictions en divisions, de divisions en abdications des principes de la Foi. Seul un retour à la réaliste théologie scolastique et à la saine doctrine traditionnelle, claire et immuable, en tout domaine, pourra mettre un terme à cette perte de Foi, cette apostasie universelle qui n’est plus silencieuse…

Francesca de Villasmundo

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