Yves Morel a exercé de multiples fonctions dans les services de l’Education nationale. Il est l’auteur de divers ouvrages consacrés à l’étude du système éducatif français et collabore régulièrement à la rédaction de Politique Magazine ainsi que de la Nouvelle Revue d’Histoire.
C’est une intéressante biographie d’Abel Bonnard qu’il nous propose cette fois. Abel Bonnard (1883-1968) est un personnage hors du commun, écrivain de grande qualité autrefois admiré, resté dans les mémoires comme le ministre de l’Education du gouvernement de Vichy.
Enfant naturel, son père n’était autre que le comte Joseph-Napoléon Primoli, descendant par sa mère de Joseph Bonaparte. Ne pouvant épouser le père de son enfant, Pauline Benielli se résolut à un mariage de raison avec Ernest Bonnard, fonctionnaire de l’administration pénitentiaire, qui reconnut Abel et lui donna son nom. Diplômé de l’Ecole du Louvre et ami de Jérôme Carcopino, fait en 1905 son entrée dans les milieux littéraires parisiens, collaborant à divers titres de la presse écrite, du Figaro à la Revue des deux Mondes. L’année suivante, il publie son premier recueil de poèmes. Les publications se suivent.
En 1914, alors qu’il est réformé, Abel Bonnard s’engage volontairement dans l’armée. Promu lieutenant en 1915, il rédige un journal de guerre, est affecté dans la marine en 1916, et termine la guerre comme titulaire de la croix de guerre, de la Légion d’honneur et de nombreuses citations.
Dès 1919, il reprend la plume et multiplie les voyages à travers le monde. En 1924, il fait la connaissance de Charles Maurras. Ses livres rencontrent un véritable succès et il fait son entrée à l’Académie française en 1932.
Durant les années trente, Abel Bonnard apparaît fréquemment à des événements organisés par l’Action française. Il fréquente des écrivains tels que Thierry Maulnier et Lucien Rebatet, devient président des Cercles populaires français à la demande de Jacques Doriot, reçoit la cinéaste allemande Leni Riefenstahl et se rapproche d’Ernst Jünger.
En 1940, Abel Bonnard apporte son soutien au Maréchal Pétain et appelle les intellectuels à « se remettre au travail ». Il écrit désormais dans La Gerbe, Le Petit Parisien et Je suis partout. Il parraine aussi la Légion des volontaires français contre le bolchevisme. En 1942, il devient ministre de l’Education nationale et le demeure jusqu’à la fin du gouvernement de Vichy en août 1944. Commence le temps de l’exil et de la réprobation. Il rejoint d’abord Sigmaringen puis l’Espagne, avant de revenir en France, d’être condamné à dix ans de bannissement et la confiscation de ses biens. Abel Bonnard retourne en Espagne et y meurt le 31 mai 1968.
Il faut retenir de lui sa critique de la République et de son esprit révolutionnaire et relire Les Modérés. Cette biographie vient donc utilement à point pour permettre de redécouvrir Abel Bonnard.
Abel Bonnard, Yves Morel, éditions Pardès, collection Qui suis-je ?, 128 pages, 12 euros
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