« Louer celui qui agit de la sorte, n’est-ce pas entrer en partage avec lui ? »,
Dans le climat actuel de « silence coupable » qui gagne certaines autorités de la FSSPX face aux dérives romaines et à certaines prises de positions hétérodoxes du Pape François, voici un texte de saint Augustin, in Ps 49, n° 25-26, qui est un excellent antidote au libéralisme…
« “Si tu vois un voleur, tu te plais avec lui, et tu fais cause commune avec les adultères. ” (Ps 49, 18). Ne va point dire : je n’ai commis aucun vol, aucun adultère. De quoi cela te sert-il, si tu as des complaisances pour celui qui commet ces crimes ? N’est-ce point là courir avec eux ? Louer celui qui agit de la sorte, n’est-ce pas entrer en partage avec lui ? C’est là, mes frères, courir avec le voleur et entrer en partage avec les adultères. Si tu ne le fais pas en effet, tu vantes celui qui le commet, tu deviens solidaire avec lui, c’est là louer le pécheur dans les désirs de son âme, et le bénir dans ses crimes (Ps 9, 3).
Tu t’abstiens du crime, tu applaudis les criminels. N’est-ce là qu’un léger mal ? “Tu abandonnes ta bouche au mal, et ta langue ourdit la fraude” (Ps 49, 19). Le Prophète dénonce ici la méchanceté, la fourberie de ces hommes flatteurs qui, connaissant le mal qu’on leur dit, non seulement n’osent reprendre ceux qui le disent, de peur de les blesser, mais les applaudissent par un silence coupable.
[…] Tu causes la ruine d’un homme qui étale ses vices avec imprudence, qui ne voit pas même s’ils sont des vices. Et toi qui le sais, tu ne lui dis pas : où vas-tu ? Si tu le voyais marcher dans les ténèbres, et près de l’endroit où tu connais un puits, quel homme serais-tu donc en gardant le silence ? Ne te regarderait-on pas comme l’ennemi de sa vie ? Et cependant, ce ne serait que la vie du corps et non celle de l’âme qu’il perdrait dans un puits. Il s’élance donc dans l’abîme du vice, il étale devant toi sa vie criminelle, tu en vois l’horreur, et tu lui applaudis au dehors, tandis que tu le méprises dans ton âme. Oh ! S’il se retournait un jour vers le Seigneur, cet homme que tu tournes en dérision, que tu ne veux pas reprendre, et qu’il s’écrie : “Qu’ils soient dans la stupeur à cause de leur honte, ceux qui me disent : » Courage ! Courage ! ” (Ps 39, 16). “Ta langue ourdit la fraude ”. »
Peut-être saint Augustin aurait-il ajouté un deuxième crime au vu de la situation actuelle. En plus de ce silence coupable, certaines autorités emploient leur énergie à combattre ceux qui osent encore parler.
Une question se pose alors : lorsqu’un organisme humain se met à combattre ses propres anticorps, destinés à le défendre des agresseurs extérieurs, cet organisme n’est-il pas gravement malade ? A moins d’un an du chapitre général de la FSSPX, la question mérite d’être posée.
Christian LASSALE
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