Le dernier bilan quant aux réserves de métaux sur notre chère boule bleue montre que le monde industriel tel que nous ne connaissons en a encore pour une cinquantaine d’années tout au plus. Deux données sont disponibles : les réserves en fonction de la consommation actuelle et celles tenant compte d’une augmentation annuelle de 10 % par an sur 10 ans (et non, + 10 % sur 10 ans ne fait pas 100 % d’augmentation mais 159 %…)
Le métal qui est le plus menacé est l’antimoine, qui sert aux alliages. Il n’en existe plus que pour 12 ans ou 4 ans de réserve. Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 76 %, devant le Tadjikistan et la Russie (4 % chacune).
En seconde position, l’étain, dont nous avons déjà parlé céans. Il n’en existe plus que pour 17 ans ou 6 ans de réserve. Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 45 %, devant l’Indonésie (20 %) et le Myanmar (10 %).
En troisième position, le plomb. Il n’en existe plus que pour 18 ans ou 7 ans de réserve. Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 50%, devant l’Australie (13,5 %) et les Etats-Unis (6,5 %). A égalité avec le plomb, l’or. Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 15 %, devant l’Australie (9 %) et la Russie (8 %). Toujours au même niveau, le zinc. Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 38 %, devant l’Australie (11 %) et le Pérou (9,5 %). Le strontium a les mêmes réserves, un peu plus importantes (19 ans) en perspective haute. Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 75,5 %, devant l’Espagne (14 %) et le Mexique (7 %).
En septième position, l’argent. Il n’en existe plus que pour 21 ans ou 8 ans de réserve. Actuellement, le Mexique en est le premier producteur mondial avec 21 %, devant le Pérou (14 %) et la Chine (13 %).
En huitième position, le nickel, dont nous avons déjà parlé céans. Il n’en existe plus que pour 35 ans ou 13 ans de réserve. Actuellement, les Philippines en sont le premier producteur mondial avec 17,5 %, devant la Russie (13 %) et le Myanmar (12 %).
Trois minerais occupent la neuvième place. Pour le tungstène (utilisé pour les ampoules), Il n’en existe plus que pour 36 ans ou 14 ans de réserve. Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 79,5 %, devant la Russie (7,5 %) et le Canada (3 %). Le bismuth sert pour les alliages. Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 41 %, devant le Mexique (28 %) et le Japon (17%). Le cuivre a les mêmes réserves, un peu plus importantes (37 ans) en perspective haute. Actuellement, le Chili en est le premier producteur mondial avec 31 %, devant la Chine (9 %) et le Pérou et les Etats-Unis (7,5 % chacun).
Deux minerais occupent la 12e place. Le bore, utilisé notamment dans le textile ou la fibre de verre mais aussi comme conservateur alimentaire, en a encore pour 40 ans ou 16 ans de réserve. Actuellement, la Turquie en est le premier producteur mondial avec 32 %, devant les Etats-Unis (24 %) et l’Argentine (13,5 %). La fluorite, qui en a pour 41 ans de réserves en perspectives hautes, est connue pour son utilisation – très décriée – dans le dentifrice. Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 58 %, devant le Mexique (18 %) et la Mongolie (5,5 %).
A la 14e place, le manganèse, avec des réserves pour 43 ans (hautes) ou 17 ans (basses), utilisé pour des alliages avec le fer. Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 29 %, devant l’Afrique du sud (25 %) et l’Australie (14 %).
Au 15e rang, le sélénium, avec des réserves pour 45 ans (hautes) ou 18 ans (basses), utilisé non seulement en pharmacie mais aussi pour la fabrication des photocopieuses. Actuellement, le Japon en est le premier producteur mondial avec 23 %, devant l’Allemagne (20 %) et la Russie et la Belgique (7 % chacune).
En 16e, le rhénium, avec des réserves pour 53 ans (hautes) ou 20 ans (basses), utilisé dans l’aéronautique. Actuellement, le Chili en est le premier producteur mondial avec 63 %, devant les Etats-Unis (18,5 %) et la Pologne (11,5 %).
En 17e, le cobalt, nécessaire aux alliages, avec des réserves pour 57 ans (hautes) ou 22 ans (basses). Actuellement, la République Démocratique du Congo en est le premier producteur mondial avec 59 %, devant la Chine (6,5 %) et le Canada et l’Australie (5 % chacun).
En 18e, le fer, dont nous avons parlé ici (https://medias-presse.info/fin-de-lembellie-du-fer/60459/), avec des réserves pour 60 ans (hautes) ou 23 ans (basses). Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 45 %, devant l’Australie (22 %) et le Brésil (10 %).
En 19e, le molybdène, avec des réserves pour 66 ans (hautes) ou 25 ans (basses).Il sert pour durcir les alliages mais aussi pour les semi-conducteurs. Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 41,5 %, devant les Etats-Unis (22 %) et le Chili (16,5 %).
En 20e, le rutile, avec des réserves pour 79 ans (hautes) ou 31 ans (basses).Il n’est pas un métal mais un cristal très proche du titane. Actuellement, l’Australie en est le premier producteur mondial avec 43 %, devant les Etats-Unis (19 %) et l’Ukraine (14 %).
En 21e, le bauxite, avec des réserves pour 107 ans (hautes) ou 41 ans (basses). C’est le minerai qui fabrique l’aluminium. Actuellement, l’Australie en est le premier producteur mondial avec 30 %, devant la Chine (25 %) et le Brésil (13,5 %). La France est au 25e rang avec 0,02 % de la production mondiale.
En 22e, la potasse, dont nous avons parlé ici, avec des réserves pour 110 ans (hautes) ou 43 ans (basses). Actuellement, le Canada en est le premier producteur mondial avec 29 %, devant la Russie (19 %) et le Belarus (16 %).
En 23e, l’ilménite, avec des réserves pour 131 ans (hautes) ou 51 ans (basses) et est comme la rutile un minerai proche du titane. Actuellement, le Canada en est le premier producteur mondial avec 21 %, devant l’Australie (11 %) et quatre pays ex-æquo, la Chine, le Vietnam, l’Afrique du sud et le Sénégal (9 % chacun).
En 24e, les platinoïdes (c’est-dire notamment platine et palladium), avec des réserves pour 176 ans (hautes) ou 68 ans (basses). Actuellement, l’Afrique du sud en est le premier producteur mondial avec 50,5 %, devant la Russie (28,5 %) et le Canada (8 %).
En 25e, le graphite, avec des réserves pour 208 ans (hautes) ou 80 ans (basses), qui sert dans l’électronique mais aussi pour fabriquer des crayons à papier. Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 85 %, devant l’Inde (5 %) et la Turquie (3,5 %).
En 26e, l’iode, avec des réserves pour 237 ans (hautes) ou 92 ans (basses) et qui sert dans le luminaire. Actuellement, le Chili en est le premier producteur mondial avec 61 %, devant la Russie (30,5 %) et les Etats-Unis (4 %).
En 27e, le vanadium, utilisé dans les alliages, avec des réserves pour 250 ans (hautes) ou 96 ans (basses). Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 60 %, devant la Russie (22 %) et l’Afrique du sud (15 %).
En 28e, les phosphates, dont nous avons parlé ici, avec des réserves pour 261 ans (hautes) ou 100 ans (basses). Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 49 %, devant le Maroc (13 %) et les Etats-Unis (11 %).
En 29e, le magnésium, indispensable en médecine, avec des réserves pour 307 ans (hautes) ou 118 ans (basses). Actuellement, la Chine en est le premier producteur mondial avec 77,5 %, devant la Russie et la Turquie ex aequo (5,5 %).
Et fermant la marche, le lithium, dont nous avons parlé ici, avec des réserves pour 400 ans (hautes) ou 154 ans (basses). Actuellement, l’Australie en est le premier producteur mondial avec 65 %, devant le Chili et la Chine ex aequo (9 %).
Rappelons simplement aux Cassandres que selon les prédictions du Club de Rome de 1960, toutes les ressources minières de la terre étaient sensées être épuisées en 2010…
Hristo XIEP
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