Jeunes padawans, sans vouloir être le Maître Yoda du pauvre, voici quelques conseils à quelques encablures de la fin de l’année scolaire pour ceux qui passent leur bac, leurs examens universitaires ou autres. En filigrane, vous y trouverez des conseils utiles qui pourront vous éviter plus tard de vous gaufrer lamentablement au second tour des Présidentielles (j’accuse personne, je dis ça, j’ai rien dis…). Quand en quinze jours vous devez vous retrouver comme je le fus jadis à devoir passer 8 épreuves écrites de 4 heures et enchaîner 22 oraux, l’essentiel tient dans la rationalisation extrême du rapport investissement/gains. Oui, comme une gestion de portefeuille. « Tout est politique » disait Gramsci, mais « tout est économie » n’est pas faux non plus…
J’ai toujours depuis le Bac appliqué cette méthode et je n’ai jamais raté un examen : diviser les matières à passer en 4 catégories. Ca marche aussi avec les Catégories socio-professionnelles lors des élections.
- En premier, les matières fortes. Pour moi, il n’était même pas concevable d’avoir en dessous de 15/20 dans ces matières. Sans y passer sa vie, des révisions en profondeurs sont nécessaires car la politique n’est pas une bonne copie, mais une copie géniale. En football, cela s’appelle une double victoire contre les promus, au Tournoi des Six Nations, c’est rosser l’Italie, en politique, c’est bien s’assurer de faire le plein chez les CSP les plus acquises. Trump a mis le paquet sur les « petits blancs » qu’on lui disait acquis à 70 %. Résultat, il a fait 82 % et les 12 % en plus lui ont apporté la victoire.
- En second, les matières faibles. Quand on est une tanche absolue en cette matière, toute révision est une perte de temps. Quel intérêt de perdre des heures pour passer de 3 à 6 dans une matière, alors qu’avec ce temps-là, on peut gagner 3 points non pas dans une matière mais dans 5 ? J’ai toujours fait l’impasse totale sur les matières où j’avais eu moins de 6/20 de moyenne dans l’année et je me n’en suis pas plus mal porté du moment où chaque matière sacrifiée est compensée par une matière forte. Un 2/20 coefficient 2 ne m’a même pas couté ma mention. Sans compter d’éventuels miracles. Ma moyenne en philo étant au niveau de la côte de popularité de Hollande (moyenne annuelle : 3,5/20), je n’ai pas ouvert un livre de toute ma période de révision. Résultat des courses : un monstrueux coup de chance au bac avec un sujet sur les droits de l’homme, une belle copie dégoulinante de moraline gauchiste et un 10/20 inespéré. En foot, cela s’appelle – quand on joue le maintien – « mieux vaut perdre une fois 5-0 contre Monaco que perdre 5 fois 1-0 contre Bastia, Nancy, Lorient, Caen et Dijon ». En politique cela s’appelle éviter de courir derrière un électorat qui ne votera jamais pour toi. Trump en a mis plein la figure aux musulmans dans sa campagne, Le Pen non. Pour au final y faire quasiment le même score.
- Viennent ensuite les matières potentiellement rentables. Ce genre de matière où vous avez gentiment tourné à 10 ou 11/20 de moyenne de l’année. Le temps gagné sur les impasses des matières nulles est réinvesti là. L’objectif ? Transformer, disons, un 9-11 en 11-13. Eviter les impasses dans ces matières, forcer un peu sur les parties de programmes que vous maîtrisez et ça peut sourire. Par cette politique, je me suis retrouvé plusieurs fois, alors que l’objectif était d’assurer le 12, à atteindre les 15/20. En football, ça s’appelle « assurer à domicile » Peu importe une éventuelle défaite à domicile contre Monaco et le PSG si on aligne par exemple un bilan de 14 victoires et 3 nuls contre les 17 autres clubs (soit 51 points marqués, coupe d’Europe quasiment assurée). En politique, cela s’appelle attaquer aux marges des électorats potentiellement gagnable. L’électorat de Fillon par exemple… T’as compris Marine ?
- Reste les matières faibles mais qu’on ne peut sacrifier pour cause de coefficient élevé. Il n’y a pas 36 solutions, tout est dans le plan. Pour ces matières, bucher ce qui vous inspire au cas où, et savoir deux ou trois idées générales. Avec un plan en béton, une introduction pertinente et une conclusion de même, et du remplissage pas trop crétin, vous la jouez Jean-Claude Dusse : « Oublies que t’as aucune chance, fonces, sur un malentendu ça peut marcher ! ». J’ai sauvé ma chemise en droit public ainsi : avec un plan excellent et alors que je tablais le 8/20, je m’en suis tiré avec un 9,5/20 et le commentaire du prof : « Je vous félicite d’avoir fait un plan aussi bon avec aussi peu de connaissances… » En football, ça s’appelle bétonner et jouer à 10 en défense contre un club beaucoup plus fort, au pire on perd 1 point, avec de la chance, on marque sur la seule contre-attaque du match et on rafle 3 points mode « hold-up parfait ». En politique, ça s’appelle lancer un appel du pied discret, mais pas au détriment du reste, à un électoral assez éloigné mais pas hermétique. Exemple parfait : la Floride a fait gagner Trump, les hispaniques de Floride ont voté pour lui à 65 %, le triple des autres, et pour cause : ils sont essentiellement Cubains. L’hostilité de Trump à Castro a donné au milliardaire leur vote, et par là l’état, et par là la Maison Blanche…
Il y aurait aussi d’autres choses à dire, notamment sur les conditions physiques et mentales : réviser la nuit de la veille de l’épreuve, c’est aussi intelligeant que de demander à un Hells si sa moto est une Honda. La nuit d’avant, on DORT ! La forme physique, c’est 60 % de la réussite. Même chose, ça sert à rien de culpabiliser. Vous avez fait ce que vous aviez à faire. Le repos que vous avez pris, les distractions éventuelles, étaient nécessaires. Si vous n’êtes pas prêt le jour J, alors assumez-le, vous n’avez pas « merdé » en juin, mais dès la rentrée…
Hristo XIEP
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