Pour une fois, les évêques de France ne communient pas tous à la même haine du Front National, comme par le passé. Certains, et c’est une innovation sur la scène politique française, ont même osé franchir un tabou et sans appeler franchement à voter Marine Le Pen, ils refusent de pousser leur ouailles dans les bras de Macron.
Si les trois représentants des juifs, des protestants et des musulmans ont appelé « d’une même voix » à faire barrage à Marine Le Pen, la candidate la plus proche du respect de l’identité française et de la souveraineté de la France, ce qui semble les déranger grandement, aucun ecclésiastique français n’a donc signé cette déclaration, l’Église de France étant divisée sur les candidats du 7 mai.
Le pauvre cardinal n’a pas eu le droit de prendre part à la déclaration des trois grandes gueules du matin. Aussi, voulant quand même participer au sacro-saint front républicain, pendant laïc de l’inter-religiosité qu’il pratique dans son diocèse de Lyon, il a donc publié son petit communiqué, a brûlé son petit grain d’encens sur l’autel du politiquement correct avec quelques autres responsables religieux de la région lyonnaise, inconnus au bataillon. Mais bon il a bien fallu faire avec pour donner l’image d’un semblant de « vivre-ensemble »….
« Communiqué des responsables d’églises de Lyon – Mercredi 3 mai 2017
« Nos Eglises à Lyon sont aussi diverses que la société que nous formons. Cette grande diversité, dans notre manière de vivre, de célébrer, de penser et d’agir dans notre monde, ne nous empêche pas d’être très profondément unis en Christ, et constitue pour nous une occasion féconde d’enrichir notre réflexion en nous ouvrant à l’échange, au débat, au partage… C’est ce que nous vivons avec gratitude au sein du Conseil des Responsables des Eglises de Lyon depuis des années. Cette diversité s’exprime aussi naturellement dans les sensibilités, les convictions et les engagements politiques de chacun : il n’existe pas en tant que tel un vote « chrétien » de même, et c’est heureux, qu’aucune de nos Eglises n’est, ni ne sera jamais liée à quelque parti politique que ce soit.
Dans cette période de grande incertitude qui caractérise l’entre-deux tours de l’élection présidentielle, nous constatons un désarroi profond chez un nombre important de nos concitoyens et des membres de nos Églises peinent à trouver une motivation pour s’exprimer par leur vote lors du second tour de scrutin.
Cette situation d’une ampleur inédite n’est pas sans risque car nous ne pouvons pas considérer comme anodine la présence au second tour d’un parti qui, historiquement a toujours été porteur d’un discours nationaliste dangereux dont la mise en œuvre serait désastreuse. Nous croyons que l’Evangile que nous avons reçu et que nous essayons de vivre, nous engage sans cesse à être des « artisans de paix », des « affamés et assoiffés de justice ». C’est pourquoi aujourd’hui nous tenons à rappeler ensemble que nous sommes et nous serons toujours clairement engagés pour que reculent les discriminations, les inégalités, la violence, la xénophobie et toutes les paroles de haine qui fracturent notre société.
C’est ainsi que nous entendons prendre part à la responsabilité commune de construire et servir la société dans laquelle Dieu nous donne de vivre. »
Pour l’Église Catholique, Mgr Philippe Barbarin
Pour l’Église Arménienne Apostolique, Père Isaac Hékimian
Pour l’Église Orthodoxe Grecque, Père Nicolas Kakavelakis
Pour l’Église Anglicane, Révérend Ben Harding
Pour les Églises de la Fédération Protestante de France (FPF),
Pasteur Pierre Blanzat (Église Protestante Unie de France)
Pour l’Église Baptiste, Pasteur Erwan Cloarec«
Francesca de Villasmundo
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