L’œcuménisme en marche et en pratique : lors de son voyage en Égypte, le pape François a rencontré le patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, que l’on appelle aussi le pape Tawadros, pour réaffirmer «leur engagement commun sur le chemin de l’œcuménisme » écrit News Va. Afin de célébrer cette entente œcuménique, le pape argentin et le « pape » copte « ont signé une déclaration commune qui marque une nouvelle étape dans le rapprochement entre coptes et catholiques, en incluant le principe de reconnaissance mutuelle des baptêmes. Les deux Églises renoncent donc solennellement à la possibilité d’un deuxième baptême en cas de passage d’une juridiction à une autre » continue le site d’informations officiel du Vatican.

Dans son voyage de retour, au cours de la désormais traditionnelle conférence de presse dans l’avion, Jorge Maria Bergoglio est revenu sur cette déclaration en attaquant l’Église catholique avec un aplomb certain. Il a d’abord commencé par louer Tawadros II :

«c’est un Pape qui fera avancer l’Église, au nom du Christ. Il démontre un grand zèle apostolique. »

Ensuite, sur la question de la reconnaissance mutuelle du baptême (question incluse dans la déclaration commune signée au Caire, ndr) il a expliqué que

«l’unité du baptême avance. C’est une question historique. Au temps des premiers conciles, il n’y avait qu’un baptême. Les coptes baptisaient les enfants dans les sanctuaires, et quand ils voulaient se marier, ils venaient chez nous s’ils épousaient une catholique. On leur demandait la foi, ils ne l’avaient pas, et on faisait le baptême sous condition. Cela a commencé avec nous, eh,  continue-t-il insistant, pas avec eux. Mais aujourd’hui une porte s’est ouverte et espérons de pouvoir surmonter ce problème».

De telles paroles ont de quoi surprendre dans la bouche d’un pontife romain. Mais il faut admettre que François nous a habitué à ne tenir aucun compte de la vérité historique, de la théologie catholique et du simple catéchisme.

Le 11 mai 2013, dans un entretien accordé à l’AED (Aide à l’Église en détresse), Mgr Anba Kyrillos William Samaan, évêque copte-catholique d’Assiout, suite à la visite du patriarche copte-orthodoxe Tawadros au pape François, expliquait combien l’entente œcuménique était parvenue à un tournant positif et rappelait quel était un des obstacles à cette entente, le baptême catholique non-reconnu par les coptes :

« La question de la reconnaissance du baptême catholique pesait particulièrement sur les relations entre les deux Églises en Égypte. Des catholiques se convertissant par exemple à l’Église copte pour pouvoir se marier doivent être rebaptisés. » « Le Pape Chenouda [le prédécesseur de l’actuel patriarche Tawadros, ndlr] avait exigé un rebaptême parce que selon lui, l’unité dans la foi était une condition indispensable pour la reconnaissance du baptême catholique. » Voilà un discours diamétralement opposé à celui du pape François qui n’en rate pas une pour culpabiliser l’Église catholique !

Concernant la validité du baptême, le Catéchisme du concile de Trente stipule que celui-ci

« n’existe que lorsque l’on verse l’eau sur quelqu’un, en prononçant au même moment les paroles instituées par Notre-Seigneur. (…) Ainsi les Pasteurs enseigneront, en termes très clairs et à la portée de tous, que la forme essentielle et parfaite du Baptême est dans ces mots : Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Dans cette forme que nous venons de donner, comme entière et parfaite, il y a des mots tellement nécessaires que l’on ne pourrait les supprimer sans détruire la validité du Sacrement. (..) »

Les Pères de Trente précisent également qu’il y a une manière d’employer l’eau et un moment précis pour prononcer les paroles du sacrement :

« Mais pour produire le Sacrement, il y a une manière d’employer l’eau —manière déterminée par l’Eglise —dont il n’est pas permis de s’écarter. Les Pasteurs auront donc soin de donner la doctrine sur ce point, et d’expliquer en peu de mots l’usage et la pratique de l’Église. Elle admet trois manières de baptiser: ou bien en plongeant dans l’eau ceux que l’on baptise, ou bien en versant l’eau sur eux, ou enfin en les arrosant par aspersion. Mais de ces trois rites, quel que soit celui qu’on suive, il est certain que le Baptême est valide. Mais il faut avoir grand soin d’apprendre au peuple que l’eau doit être versée, non sur une partie quelconque du corps, mais principalement sur la tête, parce que la tête est comme le siège où aboutissent tous les sens intérieurs et extérieurs. De plus, les paroles de la forme du Sacrement doivent être prononcées non pas avant ou après l’ablution, mais dans le moment même où cette ablution se fait et par celui-là même qui la fait. »

Dans le baptême copte, le pasteur immerge par trois fois le baptisé dans l’eau baptismale en prononçant la formule «Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. » Le baptême copte a donc les caractéristiques d’un baptême valide.

Dans l’Église catholique, la question s’est cependant posée de savoir si le baptême sous conditions aux hérétiques qui se convertissent à la religion catholique était obligatoire à chaque fois. A la question « Doit-on conférer le baptême sous condition à des hérétiques qui se convertissent à la religion catholique, quels que soient le lieu d’où ils viennent et la secte à laquelle ils appartiennent ? », le Saint-Office a répondu, dans la ligne de la Tradition, par un Décret du 20 novembre 1878, qui énonce ce qui suit :

«Non. Au contraire, lors de la conversion d’hérétiques, quels que soient le lieu d’où ils viennent et la secte à laquelle ils appartiennent, on doit s’enquérir au sujet de la validité du baptême reçu dans l’hérésie. Si après l’examen fait cas par cas, il apparaît qu’ils n’ont pas été baptisés ou qu’ils l’ont été de façon nulle, ils doivent être baptisés de façon absolue. Mais si, pour des raisons de temps et de lieu et enquête faite, rien n’est découvert, ni pour la validité, ni pour l’invalidité, ou qu’il demeure un doute probable concernant la validité du baptême, ils doivent alors être baptisés secrètement sous condition. Si enfin, il apparaît qu’il était valide, ils seront admis seulement à l’abjuration ou à la profession de foi.  » (cf : Denzinger. Édition 37 )

L’entretien du l’évêque copte-catholique d’Assiout ainsi que ce décret du Saint-Office qui montre toute la sollicitude de l’Église catholique pour toutes les âmes et son respect de la validité du sacrement de baptême même conféré dans une secte hérétique, témoignent suffisamment de la fausseté des assertions du pape François.

Pour faire avancer le culte de l’œcuménisme, ses adeptes sont vraiment prêts à bien des reniements et des trahisons envers leur Sainte Mère l’Église catholique !

Francesca de Villasmundo

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