Il y a eu de nombreuses adaptations cinématographiques de l’éruption du Vésuve en 79 après Jésus-Christ et la destruction de la ville de Pompéi. Cette fois-ci, c’est le réalisateur britannique Paul William Scott Anderson qui s’attaque au sujet pour un budget de 100.000.000 de dollars. Au casting, nous retrouvons Kit Harington de Games of the Throne et Emily Browning. Le film a été tourné en partie en studio et en partie en plein air à Pompéi même.
Le point faible du film est sans conteste le scénario en lui-même avec une histoire trop prévisible, classique et des dialogues peu recherchés. On retrouve d’ailleurs quelque ressemblance dans l’histoire de Gladiator avec l’amitié qui se forme entre Milo et Atticus. Milo voit toute sa tribu massacré par les Romains. Emmené comme esclave, il devient un redoutable gladiateur. On comprend donc dès le départ qu’on va retrouver les deux chefs romains, responsables du massacre, et que Milo va chercher à se venger. Il ne faut donc pas s’attendre à du nouveau, même si bien sûr on suit les péripéties des héros en se demandant s’ils vont s’en sortir de cette catastrophe. On est plongé en partie dans les intrigues, les ambitions d’un sénateur prêt à tout pour arriver à ses fins. Il n’y a donc pas de place ni de pitié pour les hommes honnêtes qui pensent au bien de la cité tout comme pour ceux qui s’opposent au pouvoir romain. Le thème de la liberté est donc sous-jacent mais ce n’est pas nouveau. On peut donc trouver l’action parfois trop lente car après tout ce qu’on attend, c’est la catastrophe et elle tarde un peu à arriver mais une fois qu’elle est là, on n’a guère le temps de souffler malgré quelques passages d’accalmie.
En revanche, le film excelle dans sa recherche de la précision historique et les images sont époustouflantes. Près de 30 décors ont été construits pour le film, comprenant les rues de Pompéi, la villa de Severus, l’amphithéâtre ou encore le forum. Le seul décor des rues de la ville a nécessité à lui seul 13 semaines de conception. Le chef décorateur Austerberry a expliqué s’être inspiré des peintures murales, reproduites sur des toiles du XIXème siècle faites pendant les fouilles. De même plus de 3 000 tenues complètes ont été réalisées pour le film. Tous les bijoux ont été conçus sur mesure pour les acteurs et un département unique a été mis en place pour la seule création des armures en cuir. On a donc la recherche de la minutie et du détail, ce qui est assez louable pour un film qui pourrait avoir la tentation de tout miser sur la catastrophe naturelle pour en mettre plein la vue au spectateur. Notons que le détail est poussé à la distinction quant au statut de la cité de Pompéi, qui semble faire partie d’une colonie romaine et non de l’empire romain en lui-même. On a vraiment l’impression d’être dans l’ambiance de l’époque, ce qui donne un véritable cachet au film.
Les scènes du cataclysme nous donnent l’impression de vivre une fin du monde, ce qui de fait a été ressenti par les gens de l’époque comme tel. Le film s’ouvre sur une phrase de Pline qui se termine ainsi : « Beaucoup élevaient les mains vers les dieux ; d’autres, plus nombreux, prétendaient que déjà il n’existait plus de dieux, que cette nuit serait éternelle et la dernière du monde. » Là encore, le réalisateur a tenu à rendre le plus vrai possible avec l’utilisation de vraies projections de cendres sur certaines scènes. On reste effrayé devant la puissance de la nature qui balaye tout devant son passage en plusieurs phases d’ailleurs et devant laquelle les hommes sont totalement impuissants. On plonge dans l’horreur tout en étant obligé de reconnaître une certaine beauté. Horreur parce qu’alors les pires instincts de l’homme se réveillent pour tenter de sauver sa peau alors que l’on sait qu’ils n’ont aucune chance de s’en sortir au fur et à mesure que les possibilités se referment. Beauté devant les jets de feux qui s’apparentent à un feu d’artifice, les vagues du tsunami. Les effets spéciaux sont époustouflants, d’autant plus avec la 3D.
Si on peut reprocher au film son manque d’originalité du scénario et des dialogues, on ne peut en revanche que louer la qualité des décors et sa recherche de la précision historique. Pompéi est tout simplement grandiose et puissant. La catastrophe naturelle est superbement bien rendue même si le film se doit de rester dans les critères de ce genre de film. Pompéi ne pourra manquer de plaire aux amateurs de péplums et de films catastrophes.
NB : si l’envie vous prenait de le voir au cinéma, privilégiez le 3D !
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