Le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, le cardinal Müller, a été interrogé par le vaticaniste Fabio Marchese Ragona, de la télévision italienne Tgcom24, dans le cadre de l’émission dominicale « Stanza Vaticane ».
Après avoir commenté la semaine du pape François, le cardinal Müller est revenu, à la demande du journaliste, sur l’affaire des dubia exprimés par quatre cardinaux romains, Walter Brandmüller, Raymond Leo Burke, Carlo Caffarra et Joachim Meisner, à propos de l’Exhortation sur la famille, Amoris laetitia, et la correction formelle du pape envisagée dernièrement par le cardinal Raymond Burke.
Le cardinal allemand a affirmé que
« en ce moment une correction du pape n’est pas possible parce qu’il n’y a aucun danger pour la foi. »
Gerhard Müller a également fait part de sa désapprobation concernant la publication de ces dubia qui dévoilent au grand jour la mésentente profonde qui règne au sein de la Curie romaine sur les positions innovantes, ultra-libérales et révolutionnaires, de Jorge Maria Bergoglio en matière de discipline sacramentelle et de pastorale matrimoniale.
« Chacun, a dit le cardinal Müller à Tgcom24, surtout les cardinaux de l’Église romaine, a le droit d’écrire une lettre au pape. Je suis étonné parce que celle-ci en revanche est devenue publique, contraignant ainsi le pape à dire oui ou non. Cela ne me plaît pas. Ainsi qu’une possible correction fraternelle ou formelle du pape » a-t-il continué « me semble bien éloignée, dans cet agenda. Cela n’est pas possible en ce moment parce qu’il ne s’agit pas d’un danger pour la foi comme l’a dit Saint Thomas : dans ce cas c’est possible, les évêques ou aussi le pape pourraient recevoir des paroles de correction fraternelle.»
Le préfet chargé de défendre la foi, qui passe aussi par le respect de l’accès aux sacrements, a ajouté :
« Mais nous sommes très loin d’une correction et je dis que c’est un dommage pour l’Église de discuter de ces choses publiquement. Parce que « Amoris laetitia » est très claire dans sa doctrine et nous pouvons interpréter toute la doctrine de Jésus sur le mariage, toute la doctrine de l’Église durant 2000 ans d’histoire. » « Mais ce qui est nouveau avec le pape François, a conclut le cardinal Müller, c’est de discerner la situation de ces personnes qui vivent une union irrégulière, c’est-à-dire contraire à la doctrine de l’Église sur le mariage, et d’aider ces personnes à trouver un chemin pour une nouvelle intégration dans l’Église clairement selon les conditions des sacrements, du message chrétien sur le mariage. Mais moi je ne vois là aucune contraposition : d’un côté nous avons la doctrine claire sur le mariage, de l’autre l’obligation de l’Église de s’occuper de ces personnes en difficulté. »
Le langage du cardinal Mûller est tout… sauf clair et limpide. Son explication embrouillée se moque de la signification des mots et de la réalité de la situation : Amoris laetitia n’est pas claire sur la doctrine sacramentelle puisque si tel était le cas les dubia des 4 cardinaux n’existeraient pas ni les multiples interprétations contradictoires qui pullulent sur les sites épiscopaux.
Sacrements et pastorale ne s’opposent pas seulement lorsque la pastorale respecte la doctrine, qu’elle est subordonnée à l’enseignement constant de l’Église catholique. Quand au nom de la pastorale, on définit une nouvelle catéchèse, ce qui est le cas d’Amoris Laetitia qui évoque la possibilité pour des personnes adultères en état objectif de péché mortel de recevoir les sacrements, le danger pour la foi est bien réel quoi qu’en en dise le cardinal préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi : cette pastorale s’oppose à la doctrine traditionnelle sur l’indissolubilité du mariage, relativise la notion de péché, évacue la nécessité de porter sa croix pour se sanctifier et faire son salut. Cette Exhortation très subjective du pape François, puisqu’elle permet, dans certains cas laissé au discernement du curé, aux « divorcés-remariés » d’avoir accès aux sacrements, est une attaque directe aux 2000 ans d’enseignement catholique sur le mariage et une protestantisation des mentalités des fidèles.
Le cardinal Journet disait, dans les années 70 : « La liturgie et la catéchèse sont les deux mâchoires de la tenaille avec laquelle on arrache la foi « . Et il ajoutait : « la crise actuelle est certainement plus grave que celle du modernisme. Un jour les croyants se réveilleront et prendront conscience d’avoir été intoxiqués par l’esprit du monde .«
Cette réflexion est toujours d’actualité : une nouvelle religion depuis le funeste concile Vatican II prend la place, pas à pas, petit à petit, de la religion catholique grâce à l’action progressiste et progressive d’ecclésiastiques modernistes, mondains et apostats, intoxiqués par l’esprit du monde qui les charme et les enchante ! On arrache la vraie foi des catholiques, on la remplace en leur âme et en leur intelligence par une pseudo-religion chrétienne humaniste qui a évacué toutes les contraintes et cela sans que la plupart d’entre eux en prennent conscience, ce qui est là un bien grand drame ! Amoris Laetitia du pape François s’inscrit dans la logique de cette révolution conciliaire et cette instauration d’une nouvelle religion et reçoit la bénédiction du cardinal chargé de défendre la foi, Gerhard Müller !
Les quatre cardinaux des dubia et la vraie doctrine catholique sur le mariage, le péché, les sacrements, sont vraiment en minorité dans la Rome néo-moderniste et néo-protestante…
Francesca de Villasmundo
http://www.video.mediaset.it/video/stanze_vaticane/clip/puntata-dell-8-gennaio_679514.html
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