Dans le quotidien de nos chères têtes blondes, les petits bobos et autres maux enfantins surgissent quotidiennement. Aujourd’hui, toute souffrance doit être cachée ou même annihilée : il devient impossible de supporter une douleur sans se soulager au paracétamol, les handicapés sont, au mieux,  mis à l’écart de la société ou supprimés avant la naissance… L’humanité ne supporte plus la vue de la douleur et de la vraie et « petite » condition humaine. L’orgueil de l’homme sans Dieu, refuse toute acceptation du péché originel et de la souffrance qui en a découlé, comme punition divine.

Pour nous autres, chrétiens, la souffrance a une forte valeur rédemptrice puisque c’est Dieu lui-même qui nous l’a enseignée par sa passion et sa mort. Grâce à cette acceptation de la croix, nous rachetons nos péchés, nous offrons à Dieu notre misère, nous participons à l’œuvre rédemptrice de Jésus-Christ, et nous tentons ainsi de gagner notre ciel.

Alors, à contre-courant de notre époque, nous essayons d’apprendre à nos enfants la valeur de la souffrance, afin de les rendre chrétiens en acte. Nous leur enseignons que la douleur a un sens, grâce à l’apprentissage du catéchisme et de la passion du Christ.

Lorsqu’ils souffriront, il nous suffira de leur proposer d’aider Jésus à porter sa croix, en lui offrant la petite blessure qui suit un accident de vélo, les petits maux de gorge, ou même la douleur d’une piqûre ou d’une opération. Avec leur innocence toute naturelle, ils proclameront, très fiers, au chirurgien : j’ai fait un beau sacrifice pour le petit Jésus, j’ai été très courageux ! Qui sait si Dieu ne se servira pas de ce petit et pur exemple enfantin, pour raviver la foi du médecin.

De plus, même si en premier lieu, l’acceptation de la souffrance est nécessaire en vue d’agrandir leur foi, nous leur rendons service : dans leur vie,  ils auront d’autres peines physiques et morales, et c’est en apprenant à les accepter qu’ils y parviendront adultes : les enfants gâtés d’aujourd’hui, jamais privés, toujours cajolés, ne peuvent être capables de supporter même la contrainte du travail (autre conséquence du péché originel) et se révoltent devant toute forme de souffrance.

Dans le même ordre, les enfants peuvent apprendre aussi à offrir des sacrifices : plus encore que d’accepter les peines envoyées, ils veulent ainsi volontairement souffrir pour le Christ : se priver de dessert, donner un jouet préféré, céder à une demande d’un frère, être puni par injustice et l’accepter. Dans cet ordre, les saints enfants sont de puissants modèles pour nos petits : Anne de Guigné, Guy  de Fontgalland, Saint Dominique Savio, Jacinthe, François et Lucie de Fatima. De bonnes lectures de saints favorisent et nourrissent leur générosité, qui bien souvent est plus grande que la nôtre.

Il est certain qu’aujourd’hui nos enfants sont dorlotés et il est beaucoup plus difficile de leur apprendre l’esprit de sacrifice. Nous sommes dans un monde où nous ne manquons de rien, veillons-nous suffisamment à ne pas les gâter ? Nourrissons-nous suffisamment leur foi d’exemples, de propositions de sacrifice, d’amour de la croix ?

N’hésitons-pas à noter leurs sacrifices à l’aide de gommettes, de projets spirituels, offrons une campagne de sacrifices pour demander une faveur au ciel (conversion, mission en difficulté, pour la France, pour l’Eglise). Par le jeu, l’enfant se donne plus aisément.

Si en France des natures généreuses refleurissent, tout n’est pas perdu, aidons nos enfants à le devenir !

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