Personne ne contestera le caractère odieux de l’assassinat du père Hamel, le prêtre égorgé par deux jeunes djihadistes islamistes en mal de célébrité.
En revanche la béatification éclair, et déjà prononcée, par le pape François est source d’interrogations. Le Père Jacques Hamel pourrait, en effet, être déclaré bienheureux dès 2018, en un temps record. Le pape François a donné une dispense pour l’accélération de la procédure de béatification du prêtre français. Pas besoin de miracle, pas besoin de reconnaître l’héroïcité des vertus, il suffira de reconstruire les derniers instants de vie du Père Hamel et de certifier le martyre survenu dans sa paroisse pendant qu’il célébrait la messe. Jean-Paul II et mère Teresa bénéficièrent eux-aussi d’une telle procédure écourtée. Les martyrs de la Révolution française, eux, ont parfois attendu plus d’un siècle avant d’être béatifiés, ce fut le cas du prêtre martyr, le Bienheureux Noël Pinot, des seize Carmélites de Compiègne, mais à l’ère des pontifes conciliaires, il semblerait que c’est d’autant plus expéditif que le candidat est un parfait moderniste.
L’archevêque de Rouen, Dominique Lebrun, a annoncé il y a quelques jours cette décision de François qui n’en est pas à une entorse près envers la discipline canonique de l’Église, même celle si laxiste et libérale de l’église conciliaire ! On peut même se demander quel est l’intérêt de cette procédure éclair puisque l’actuel pontife romain a déjà béatifié… en deux mots : « Exposez la photographie du Père Hamel dans l’église : il est déjà bienheureux » a-t-il dit en effet à Mgr Lebrun, le 14 septembre dernier. En rajoutant : « Si quelqu’un conteste ce choix, dit que c’est le pape qui t’autorise. » Et le tour est joué !
Comme si le pape avait le droit de béatifier, selon son bon vouloir, quiconque ! Avec François, nous sommes vraiment dans le règne de l’autoritarisme le plus total, de la dictature de la papolatrie. Ce n’est pas « l’État, c’est moi » mais « Rome, c’est moi. »
Nous savions déjà qu’il était d’une nullité théologique effroyable, nous savons maintenant qu’il est également d’une stupéfiante ignorance canonique. En aucune façon le pape n’a, en effet, le droit de béatifier quiconque, fusse-t-il un martyr, sans passer par la procédure de béatification adéquate qui nécessite une enquête approfondie et un procès canonique. Tout pape qu’il est, il n’a aucune autorité pour béatifier à sa guise. Mais François outrepasse allègrement le droit canonique de l’Église, cet ensemble des lois et des règlements adoptés ou acceptés par les autorités catholiques pour le gouvernement de l’Église et de ses fidèles. Il agit, au contraire, comme un dictateur qui impose à ses sujets ses vues sans tenir compte des lois en vigueur.
Mais pourquoi s’en étonner ? Depuis qu’il est sur le trône de Pierre, il en fait à sa tête sans aucun respect pour la doctrine. Alors pourquoi respecterait-il le droit ? Ne nous a-t-il pas habitué à agir selon ses goûts personnels, figés dans un gauchisme chrétien post-soixante-huitard ?
Se rajoutent des interrogations légitimes concernant le « martyre » du père Hamel. Peut-on vraiment parler de martyre au sens traditionnel du terme ?
Quand on sait que ce prêtre français de 85 ans suivait toutes les innovations du concile Vatican II, qu’il était un partisan résolu du dialogue inter-religieux avec la communauté musulmane, c’est-à-dire les pourfendeurs de la Sainte Trinité et les négateurs de la divinité de Jésus-Christ, non pour les convertir mais pour trouver une unité dans la diversité des croyances, selon le mot célèbre de Jean-Paul II, qu’il a œuvré à la construction de la mosquée du coin, a-t-il été un témoin, durant sa vie et au moment de sa mort, de la Vérité Trinitaire et de la filiation divine du Christ ?
Faudra-t-il s’étonner si un jour l’Église conciliaire décide de considérer comme « premier miracle » du père Hamel la messe œcuménique et la cérémonie civile inter-religieuse avec musulmans, juifs, chrétiens, et laïcs, qui eurent lieu quelques jours après son assassinat. En l’honneur de ce « martyr » du dialogue œcuménique et du « vivre-ensemble ». Sa mort barbare n’a-t-elle pas eu comme subite conséquence scandaleuse le mélange de religions et de communautés différentes lors des messes dominicales dans les églises d’Europe sous l’impulsion des imams de France ? Où l’on a vu des imams se faire encenser par des prêtres en dhimmitude !
Le Père Hamel durant sa vie et après sa mort peut être considéré comme un témoin du modernisme et de la « vérité évolutive et relativiste » de la Rome conciliaire. Peut-il être en même temps considéré témoin de la Vérité catholique ? Telle est la question que sont en droit de se poser les baptisés, attachés à la Tradition de l’Église catholique et blessés dans leur foi par les dérives progressistes de la Rome actuelle, » néo-moderniste et néo-protestante, qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues ».
Ce qui ne supprime rien à l’horreur de la mort du père Hamel et aux prières ferventes des catholiques pour que son âme soit accueillie dans le Paradis pour chanter la Gloire du seul Dieu Trinitaire !
Francesca de Villasmundo
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