Un écrivain disait : « Je suis âgé de 2000 ans. Je suis le Livre, je suis la Mémoire ». Enterrés souvent dans des charniers sans croix, évincés des livres d’histoire, oubliés de la mémoire des hommes, nos millions de martyrs crient justice. Un jour viendra où ils crieront vengeance. Je pourrais parler des enfants martyrs des Lucs brûlés vifs dans l’église paroissiale par la vermine républicaine. Je pourrais parler des enfants décharnés et en haillons rampants dans les camps de la mort de la ploutocratie « anglaise » où furent parqués les Boers. Je pourrais parler des enfants du Goulag exterminés par la peste rouge. Je pourrais parler des fillettes hongroises violées dans leurs écoles privées devenues prison par les soudards de Bela Kun (Aaron Cohen), les républicains hongrois. Je pourrais parler des enfants espagnols exterminés avec leurs parents par les républicains et dont les médailles de Baptême furent retrouvées dans le butin du franc-maçon Negrin… Nos martyrs n’ont pas de frontières. Ils peuvent tout aussi bien être Ukrainiens, Biafrais, Cubains, Irakiens, Italiens…
Le nauséabond Churchill, l’un des pires criminels du XXe siècle, psychopathe mariné dans le whisky et fumé à l’opium, avait promis aux Polonais à Yalta l’extermination d’un septième million de civils allemands pour « faire de la place ». Parole fut tenue et les communistes de Pologne vidèrent de leur population allemande certains territoires. Lamsdorf était un camp de la mort dirigé par Ceslaw Gimborski, situé entre Oppeln et le fleuve Neisse, destiné à exterminer la population allemande catholique du canton de Falkenberg. Femmes, enfants, vieillards raflés, parqués, liquidés. Un médecin catholique, un des rares rescapés, le docteur Esser, a témoigné devant l’Histoire.
On ne saura jamais combien de morts il y eut dans ce camp fermé en juin 1946. Les « exercices de nuit » faisaient chaque jour une quinzaine de morts. Ceux du matin, 10 morts. Et quand le taux d’extermination planifié n’était pas atteint, pas besoin d’appareillage compliqué. On fusillait. Le gardien Pawlik tenait à jour son quota personnel de 25 morts quotidiens. Le massacre du 4 octobre 1945 fit 581 morts : 47 fusillés (dont 36 femmes), 40 brûlés vifs (dont 25 femmes), 494 détenus jugés trop blessés pour travailler sont abattus.
On estime le nombre de morts à Lamsdorf à un peu moins de 7000. Les rations alimentaires étaient de 200 à 300 calories par jours, moins d’un tiers de celle d’Auschwitz, moins de la moitié de celle du Goulag.
Il était impossible à Lamsdorf de rencontrer un bébé ou un tout jeune enfant. Ils étaient exterminés dès leur arrivée. Plus exactement, ils étaient la plupart du temps séparés de leurs parents et mourraient de faim et de manque de soin, du moins ceux que Gimborski n’avait pas tués personnellement. Plusieurs bébés furent piétinés à mort par la soldatesque communiste polonaise sous les yeux de leur mère (méthode reprise plus tard par les Soviétiques en Afghanistan) Nous ne nous étendrons pas sur les atrocités commises sur les adultes, les femmes, les vieillards, car le sujet est les enfants martyrs de Lamsdorf.
Il y avait deux catégories d’enfants à Lamsdorf, ceux qui avaient moins de 12 ans, et ceux qui avaient dépassé cet âge fatidique. Les premiers étaient laissés à l’abandon. Pieds nus, squelettiques, ils erraient entre les baraquements, le chapelet ou le scapulaire de leurs parents morts autour du cou. Les enfants surpris à aller prier sur la tombe de leurs parents étaient abattus sur le champ. Les seconds servaient d’esclaves. Les garçons étaient systématiquement battus et les filles violées. A Lamsdorf, pas de chirurgien, pas d’orchestre, pas de piscine, de terrain de foot ou de bibliothèque. Il n’y avait que la mort. Interdiction de se laver, interdiction de se soigner, interdiction de prier, interdiction de parler allemand. La moindre infraction était passible de mort.
Le camp de Lamsdorf, comme le camp de Zgoda où sévit l’abject Salomon Morel, démasqué par le journaliste John Sack et mort en toute impunité en Israël en 2007 ou le camp de Gleiwitz de la sadique Lola Potok sa compagne qui a coulé jusqu’à sa mort des jours paisibles en Australie ferma dans des circonstances curieuses. Un beau jour, les Soviétiques inspectèrent le camp, en furent horrifiés (et pour horrifier les pères du Goulag…), et les 334 rescapés furent libérés et déplacés en future RDA. Pour Gleiwitz, un beau jour, la direction et la majorité des gardiens désertèrent en masse et se réfugièrent à l’Ouest où on les accueillit en héros : les vaincus de 1936-38 prenaient leur revanche avec l’appui américain, entamant un troisième bras de fer se terminant par l’assassinat de Staline en 1953. Mais ceci est une autre histoire…
Un mot sur les dizaines de prêtres et de religieuses exterminés dans le camp, notamment le curé de Neisse dont « la noblesse et la patience défiait les outrages et les blasphèmes des ces brutes communistes. Sa résistance héroïque, son amour du prochain, sa bienveillance et son esprit de camaraderie exemplaire donnèrent du courage à tous les occupants du camp ». Interdit de célébrer la messe, privé de ses ornements sacerdotaux, interdit de donner l’extrême-onction…
A Lamsdorf, un curé moderniste polonais avait pris la place de son confrère allemand. Alcoolique, collaborateur zélé du communisme, ce prêtre dévoyé que l’on retrouvera ultérieurement compagnon de route de PAX et de l’aile progressiste du clergé polonais qui ira jusqu’à l’intérieur du Vatican (l’aile traditionnaliste fidèle à la messe en latin ira jusqu’à la tombe, à commencer par le père Popielusko mort d’avoir refusé Vatican II) refusera d’administrer le moindre sacrement aux mourants allemands au motif qu’ils étaient allemands et, comme le firent hélas tant de ses confrères en 1939, justifia les pires actes anticléricaux et blasphématoires tant que les victimes étaient des prêtres allemands. Quels Prêtres polonais de l’époque décideraient d’apporter le moindre secours aux catholiques du camp ? Pour être parfaitement honnête, les religieuses polonaises furent – elles – souvent admirables, confiant 78 enfants allemands à des familles polonaises pour leur éviter l’extermination et soignant clandestinement les blessés, faisant aussi preuve de compassion pour les femmes et adolescentes allemandes, risquant quotidiennement leur vie pour apporter un bout de pain, un savon, un pansement, une prière. L’histoire a conservé le prénom de l’une d’entre elle : sœur Lucie.
Que la petite bougie de la mémoire ne s’éteigne pas. Chaque 4 octobre, dans toutes les paroisses catholiques, faites célébrer une messe pour les enfants de Lamsdorf. Se souvenir, pour montrer qu’on est autre chose que des catholiques de salon ou de boulevard.
Hristo XIEP
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