orchestre-rouge

Gabriele Adinolfi, ancien activiste de la mouvance nationaliste italienne, est aujourd’hui un écrivain qui a consacré plusieurs ouvrages au terrorisme des « années de plomb ».

Les Italiens ont nommé « années de plomb » la période de forte activité des groupes terroristes en Europe de l’Ouest, période qui s’étend approximativement  de la fin des années 60 au milieu des années 80.

L’Italie est alors, en Europe occidentale, un pays de premier plan. Son industrie du Nord est la plus productive d’Europe après celle de la Ruhr. Rome et le Vatican restent des lieux d’influence. Et le Sud de l’Italie fait parler de lui par les organisations criminelles qui y sont basées. En outre, rangée dans le camp des vaincus de la seconde guerre mondiale, elle est assez docile aux exigences des Etats-Unis. Les futurs créateurs de la CIA avaient d’ailleurs rapidement pris des accords avec la mafia italo-américaine et fabriquèrent en lien avec Cosa Nostra les réseaux oligarchiques dont l’enchevêtrement volontairement complexe finit par créer une sorte de caste d’hommes d’affaires véreux et de politiciens corrompus à qui les vainqueurs anglo-saxons confièrent la direction apparente d’un pays réduit au statut de filiale. Parallèlement, l’URSS put développer en Italie le plus puissant parti communiste d’Europe de l’Ouest. En somme, l’Italie fut partagée par une sorte de mini-Yalta, avec un parti démocrate-chrétien puissant, mais tenu de tolérer un parti communiste qui, de son côté, s’admettait exclu des responsabilités nationales.

Mais le 12 décembre 1969, une bombe tue 16 personnes à Milan. C’est la première bombe des « années de plomb », qui sert à installer dans l’opinion publique la thèse que la démocratie italienne est menacée par le « terrorisme fasciste » et à justifier parmi l’extrême gauche la constitution des Brigades Rouges.

Ce livre examine les diverses manipulations et intrigues qui se cachent derrière ces « années de plomb » et cette succession d’attentats. Des services secrets de différents pays ont participé à ces manipulations. Gabriele Adinolfi en explique les raisons et montre comment 360 morts et 4.000 blessés ont servi à la mise en place d’un contrôle social indirect.

Une lecture qui fait immanquablement penser à un autre terrorisme qui sévit en ce moment.

Orchestre rouge, Gabriele Adinolfi, éditions Avatar, 166 pages, 19 euros

A commander en ligne sur le site de l’éditeur

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