Le cerveau de l’attentat d’Istanbul, Ahmed Tchataïev, avait le statut de « réfugié » en Autriche. Les terroristes islamistes tchétchènes ont été soutenus par les pays partenaires de l’OTAN contre la Russie, toujours désignée comme l’ennemie à abattre quelles que soient les alliances que cela implique. Les Tchétchènes ont ainsi obtenu en grand nombre le statut de réfugiés en UE même lorsque Moscou demandait leur extradition, comme c’était le cas depuis dix ans, de l’auteur présumé de l’attentat d’Istanbul. La fusillade et les explosions perpétrées le 28 juin dernier à l’aéroport d’Istanbul ont fait 43 morts, dont 13 étrangers, ainsi que près de 150 blessés.
La piste Tchétchène dans la mouvance islamiste
« Les médias turcs affirment que l’attaque terroriste contre l’aéroport Atatürk d’Istanbul a été orchestrée par Ahmed Tchataïev, originaire de la Tchétchénie (Caucase russe). Selon le journal Yeni Safak, un des kamikazes qui s’est fait exploser à l’aéroport s’appelait Osman Vadinov et provenait également de Tchétchénie ou du Daghestan. Les deux hommes sont considérés comme étant liés à l’Etat islamique, tandis que le Comité national antiterroriste russe (NAK) qualifie Ahmed Tchataïev de principal recruteur et instructeur des terroristes envoyés par l’Etat islamique en Europe. » (Source)
En effet, c’est dans l’ Union européenne de la libre circulation des personnes, que le terroriste islamiste tchétchène, Ahmed Tchataïev, a trouvé refuge, alors qu’il fuyait la Russie.
L’individu né en 1980, interpellé en Russie pendant la Seconde guerre de Tchétchénie (1999-2000), y a été emprisonné. Mais des ONG occidentales sont venues à son secours sous le prétexte qu’il n’aurait pas eu en prison un traitement adéquat. Le terroriste prétend que son nom de guerre, « Odnoroukyï » (le « Manchot ») viendrait de tortures subies en prison en Russie. Une affirmation itrès sujette à caution, d’autant plus que Moscou affirme au contraire qu’il aurait perdu son bras droit en manipulant des explosifs. Quoiqu’il en soit, il échappe aux forces russes, et s’installe alors en Autriche où il a reçu le statut de réfugié.
Le statut de réfugié de l’UE équivaut à un sauf-conduit pour les terroristes
Mais « en mars 2008, il est arrêté avec d’autres ressortissants tchétchènes en Suède dans la ville de Trelleborg en possession de fusils Kalachnikov, de munitions et d’explosifs. » (Source)
L’équipée d’ Ahmed Tchataïev ne s’arrête pourtant pas dans une prison suédoise suivie d’une expulsion dans son pays d’origine, comme cela aurait été logique, bien au contraire, nous le retrouvons en Ukraine, peut-être à travailler à la révolution qui se prépare : « Après avoir passé un an dans une prison suédoise, Tchataïev s’est rendu en Ukraine, où il a été interpellé sur la demande des forces de l’ordre russes. Cependant, Moscou n’a pas obtenu son extradition en raison de son statut de réfugié en Autriche. » explique succinctement Sputnik.
« C’est en 2010 qu' »on retrouve l’homme en Ukraine, où les autorités le suspectent de recueillir des fonds pour des organisations terroristes. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Iouri Loutsenko, va jusqu’à exhiber son téléphone portable dans lequel figureraient des photos de victimes d’attentats. » (Source) Mais qu’à cela ne tienne, cette fois-ci c’est Amnesty international qui se soucie de ce pauvre terroriste qui risquerait, selon l’ONG, d’être torturé et il échappe ainsi aux forces russes et va pouvoir poursuivre son équipée criminelle…
Le 19 mai de l’année suivante, il est arrêté en Bulgarie au poste frontière de Kapitan Andréevo, à deux pas de la Turquie. » Voici ce que déclare à cette occasion son avocat bulgare, Vesselin Gueorguiev, en 2011 : « Intelligent, polyglotte, très croyant, l’homme avait une certaine aura. », « Sa seule condition était que je ne sois pas d’origine russe. » (Source)
En effet, son trafic d’armes dans l’UE, bien au-delà des frontières autrichiennes, ne lui ont pas fait perdre son statut privilégié de « réfugié »… Le statut de réfugié autrichien a donc continué de lui servir de bouclier à travers ces incessantes pérégrinations criminelles au-delà des frontières de l’Autriche; son « refuge » lui servant de sauf-conduit partout dans l’Union et au-delà:
C’est encore « un an après [sa sortie de prison de Suède, en 2012 que], Tchataïev est arrêté en Géorgie après un affrontement entre un groupe de combattants et les forces de sécurité locales, dans lequel 14 personnes ont trouvé la mort. » (Source) A l’occasion de ce violent combat, l’islamiste a perdu l’usage d’une jambe. On pourrait croire que cette fois-ci Tchataïev aurait été définitivement mis à l’ombre et neutralisé. Pas du tout!
La Géorgie très liée aux intérêts US est aussi le terrain de prédilection du milliardaire agitateur US Soros, comploteur et ennemi juré de la Russie. Donc après cette bataille rangée en Géorgie qui s’est soldée par 14 morts, Tchataïev a bénéficié étrangement d’une relaxe de la part de la Justice géorgienne, « après quoi il s’est rendu en Syrie où il était chargé, selon Moscou, de l’ensemble de la « destination russe » de l’État islamique. C’est-à-dire qu’il était chargé d’exfiltrer les candidats islamistes de la fédération de Russie vers la Syrie.
« Pendant plus de treize ans, Tchataïev s’est tranquillement baladé à travers l’Union européenne, parfois les armes à la main, a déclaré un haut responsable des services de sécurité russes à l’agence Ria Novosti. Mais aujourd’hui, les attentats d’Istanbul sont la preuve qui manquait à tous ceux qui ont fermé les yeux sur ses actes. Ces droit-de-l’hommistes qui se sont battus pour sa libération sont les complices des terroristes et portent la responsabilité des nombreux morts à l’aéroport d’Atatürk. »
Gageons que Bruxelles et Amnesty International veilleront encore attentivement à ne pas laisser leur protégé tomber aux mains de la justice russe, qui risquerait d’être trop dure avec lui…
L’arroseur arrosé
Le parcours de Tchataïev est symptomatique de la politique d’apprentis-sorciers menée par les partenaires de l’OTAN, dont la Turquie fait partie. Une politique d’apprentis-sorciers très meurtrière.
La France, elle aussi, a accueilli de nombreux « réfugiés » tchétchènes qui ont fui la Russie pour échapper à la justice. Le hasard m’a fait rencontrer, entre autres tchétchènes, une famille à Manosque dans les Alpes-de-Haute-Provence, qui avait fui la Tchétchènie via la Russie blanche, et se retrouvait en France où elle circulait librement mais « clandestinement », dans l’attente d’un statut de réfugiés. Cette famille appliquait un islam radical rigoureux, la mère de famille entièrement voilée, était cloîtrée dans son appartement. Les garçons, polyglottes, suivaient des cours de judo et fréquentaient le collège public en toute clandestinité. Ils ne manquaient pas de faire leurs prières rituelles où qu’ils se trouvent. Cette famille est ensuite partie, paraît-il, en Alsace, où elle aurait rejoint d’autres familles tchétchènes… Les garçons étaient très attentifs à ne rien révéler des raisons de leur situation.
Parmi les islamistes de Syrie, les Tchètchènes sont nombreux aux avant-postes, et se reconnaissent souvent à leurs tignasses et à leurs barbes rousses, ou, comme pour Tchataïev, à des cheveux blonds et des yeux bleus. La présence de Caucasiens russes parmi les islamistes terroristes en Syrie est l’une des raisons qui ont poussé la Russie à intervenir sur le terrain pour les combattre et les empêcher de retourner dans la Fédération. C’est une politique exactement contraire que suivent les autorités françaises envers les ressortissants français parmi les islamistes, puisque loin de les empêcher de rentrer en France, des structures de réinsertion leur sont réservées dans le but de les réintégrer (ou recycler ?) dans la société…
emiliedefresne@medias-presse.info
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