Les autorités militaires suédoises avaient annoncé, en 2014, l’incursion de sous-marins russes dans les eaux de l’État scandinave. Son ministre de la Défense vient de dévoiler qu’il s’agissait de sous-marins suédois et allemands !
L’affaire des sous-marins met le Premier ministre suédois Stefan Löfven sous pression. Le ministre de la Défense Peter Hultqvist vient de démentir l’information diffusée en 2014 selon laquelle un sous-marin russe aurait pénétré dans les eaux suédoises. Il a déclaré sur les ondes de Sverige Radio1 qu’il s’agissait en réalité d’un submersible suédois.
Cette conclusion résulterait de l’analyse de signaux réalisée ultérieurement. Hultqvist fait porter la responsabilité exclusive de la fausse information sur les renseignements militaires suédois. Car le gouvernement s’en serait tenu à leurs informations.
Relevons que les preuves présumant l’incursion des sous-marins russes avaient été invalidées par les militaires suédois dès septembre 20152. Pourtant, gouvernement et autorités militaires se sont accordés pour passer sous silence ces nouveaux éléments pour ne pas perdre la face.
La présence d‘un sous-marin non identifié avait été signalée près du port de Stockholm en octobre 20143. La marine suédoise, mise en état d’alerte, commença des recherches en mer Baltique. Des signaux radio venant de Kaliningrad auraient été enregistrés auparavant. La Russie démentait, de son côté, toute implication dans cette affaire.
Alors qu’elle effectuait des manœuvres au large de Vindbaden, la Marine suédoise avait également annoncé qu’un sous-marin étranger avait été aperçu. Et les soupçons se portèrent une nouvelle fois sur la Russie. Quelque temps plus tard, on apprenait par le Göteborgs Posten4 qu’il y avait de fortes probabilités que ce fut un submersible allemand. Incident également soumis au secret.
Le 25 mai 2016, l’OTAN a poussé la Suède dans la nouvelle guerre froide contre la Russie. En signant un accord de partenariat avec l’Alliance atlantique, l’État scandinave s’est engagé à soutenir ses forces armées sur les plans civil et militaire, notamment sur l’île de Gotland. L’OTAN pourra stationner ses troupes et mener des exercices sur le territoire suédois. Pour autant, la Suède n’en devient pas membre. Le gouvernement suédois a ainsi adressé un signal contre la Russie, et sonne la fin d’une tradition de neutralité vieille de deux cents ans. Hultqvist justifia cette décision en expliquant que la politique de sécurité « devait s’adapter à l’époque »5. « L’agression russe contre l’Ukraine rompt les lois du droit international et menace la sécurité en Europe », a-t-il précisé. Il a aussi parlé d’espionnage grandissant dans les régions de la Baltique, évoqué une « rhétorique nucléaire » et la violation de l’espace aérien suédois par des avions russes.6
1 http://sverigesradio.se/sida/artikel.aspx?programid=83&artikel=6451552
2 http://sverigesradio.se/sida/artikel.aspx?programid=83&artikel=6451214
3 http://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/2014/10/19/schweden-nervoes-unbekanntes-u-boot-im-hafen-von-stockholm-aufgetaucht/
4 https://www.gp.se/nyheter/debatt/hemlighetsmakeriet-om-ub%C3%A5tsjakten-skadar-sverige-1.2764861
5 https://euobserver.com/nordic/133563
6 http://deutsche-wirtschafts-nachrichten.de/2016/05/28/ende-der-neutralitaet-nato-zieht-schweden-in-den-kalten-krieg-gegen-russland/
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !