En ce premier jour de l’année 2016, qui coïncide avec la 49e Journée mondiale de la Paix instituée par le Vatican sous Paul VI, et avec l’ouverture de la Porte Sainte de la quatrième et dernière basilique romaine Sainte-Marie-Majeure, le pape François s’est exprimé plusieurs fois publiquement.
Comme cela arrive souvent au cours des célébrations qu’il préside, le pape a insisté, dans ces homélies du jour et l’Angélus, sur les thèmes qui lui tiennent à cœur : la Miséricorde de Dieu pour tous, l’indifférence et les guerres ennemies de la Paix, la multitude des migrants qui mettent en danger leur vie pour que soient respectés leurs droits fondamentaux…
Durant la Messe du matin à Saint-Pierre, dédiée à la Journée mondiale de la Paix, François a évoqué la lutte contre le mal, qu’il identifie aux guerres, à l’indifférence envers le prochain, à l’injustice :
«Chaque jour, tandis que nous voudrions être soutenus par des signes de la présence de Dieu, nous devons rencontrer des signes opposés, négatifs, qui le font plutôt sentir comme absent. La plénitude des temps semble s’effriter devant les multiples formes d’injustice et de violence qui blessent chaque jour l’humanité. Parfois nous nous demandons : comment est-il possible que perdure le mépris de l’homme par l’homme ?, que l’arrogance du plus fort continue à humilier le plus faible, le reléguant aux marges les plus sordides de notre monde ? Jusqu’à quand la méchanceté humaine sèmera sur la terre violence et haine, provoquant d’innocentes victimes ? Comment ce peut être le temps de la plénitude, ce que nous donnent à voir des multitudes d’hommes, de femmes et d’enfants qui fuient la guerre, la faim, la persécution, disposés à risquer leur vie pour voir respectés leurs droits fondamentaux ? Un fleuve de misère, alimenté par le péché, semble contredire la plénitude des temps réalisée par le Christ.»
A ces maux dont le pape ne veut voir les causes dans le péché originel, l’apostasie des nations chrétiennes et la perte de sens moral qui s’ensuit, l’absence de propagation de la seule, unique et vraie Foi au monde infidèle et athée, il donne comme remède, pour construire, la miséricorde de Dieu mais déconnectée de sa justice, donc sans appel à la conversion, à la pénitence et à la prière :
« Pourtant, ce fleuve en crue ne peut rien contre l’océan de miséricorde qui inonde notre monde. Nous sommes tous appelés à nous immerger dans cet océan, à nous laisser régénérer, pour vaincre l’indifférence qui empêche la solidarité, et sortir de la fausse neutralité qui empêche le partage. La grâce du Christ, qui porte l’attente du salut à son accomplissement, nous pousse à devenir ses coopérateurs dans la construction d’un monde plus juste et fraternel, où chaque personne et chaque créature puisse vivre en paix, dans l’harmonie de la création originaire de Dieu.»
C’est toujours le même vœux pieux et illusoire, auquel on veut soumettre Dieu et l’humanité, d’un monde du « vivre-ensemble », basé sur des idéaux humanitaristes et mondialistes, qui serait par là-même un monde plus juste, un monde de paix et de fraternité, sans frontières ni identité !
Dans l’Angélus de midi, François est revenu sur le thème des conflits et des crises qui nécessitent que tous les hommes s’attellent à construire la paix en fuyant l’indifférence envers le prochain :
«Aujourd’hui, a rappelé François, nous célébrons la Journée mondiale de la Pais, dont le thème est «Gagne sur l’indifférence et remporte la paix! » La paix que Dieu le Père désire semer dans le monde, doit être cultivée par nous. Pas seulement: elle doit être “conquise”. Cela comporte une vraie et authentique lutte, un combat spirituel qui a lieu dans notre cœur. Parce que l’ennemie de la paix, ce n’est pas seulement la guerre, mais aussi l’indifférence, qui ne fait penser qu’à soi-même, et crée des barrières, des soupçons, des peurs, des fermetures. Nous avons, grâce à Dieu, tant d’informations. Mais nous sommes parfois tellement submergés de nouvelles que nous en sommes distraits de la réalité, du frère et de la sœur qui ont besoin de nous. Commençons à ouvrir notre cœur, en réveillant notre attention envers le prochain. C’est la voie de la conquête de la paix.»
Cette indifférence fustigée par François : allusion à peine voilée aux dirigeants politiques et aux peuples qui refusent la submersion de l’Europe par les vagues migratoires ! D’ailleurs les journalistes du système l’ont bien compris ainsi : La Croix titrait «Les migrants au cœur des messages de paix du pape et de Mgr Welby »
Cette première journée de l’année, centrée sur ce message mondial de paix, s’est terminé par une autre messe à 17h00 à la basilique Sainte-Marie-Majeure et l’ouverture de la dernière Porte sainte de l’Année jubilaire de la Miséricorde. L’homélie pontificale a porté sur le pardon pour tous et au-dessus de la loi :
«La Porte Sainte que nous avons ouverte est de fait une Porte de la Miséricorde. Quiconque passe ce seuil est appelé à s’immerger dans l’amour miséricordieux du Père, avec une pleine confiance et sans aucune crainte; et il peut repartir de cette Basilique avec la certitude, avec la certitude, qu’il aura à ses côtés la compagnie de Marie (…) La Mère du pardon enseigne à l’Église que le pardon offert sur le Golgotha ne connaît pas de limites. La loi avec ses subtilités ne peut l’arrêter, ni la sagesse de ce monde avec ses distinctions. »
Pour François, la loi de l’Église qui régit la morale catholique, socle indispensable pour le bien commun d’une société, serait-elle trop subtile et obsolète face aux nouveaux « modes parentaux » reconnus et promus au Synode sur la Famille avec son aval, et pourtant si éloignés des préceptes évangéliques de pureté, fidélité, chasteté ? Ces sages distinctions préservaient pourtant la paix sociale et l’unité familiale et permettaient aux âmes de ne pas sombrer dans un relativisme moral destructeur qui éloigne du pardon divin offert sur le Golgotha.
Alors cette paix tant recherchée par l’être humain pourra-t-elle vraiment être le fruit d’un monde sans foi ni loi car multiculturel, droit-de-l-hommiste, interreligieux ? L’année 2016, l’année de tous les dangers, nous le dira.
Francesca de Villasmundo
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