Le projet de suppression des subventions au planning « familial » n’a pas nui à Marion Maréchal-Le Pen.
Pour vérifier cela, il suffit de comparer l’évolution des scores entre les 2 tours en PACA et en Nord-Pas-de-Calais – Picardie.
Au premier tour, la situation est semblable dans les 2 régions. En PACA, 41,7% pour le total des listes Front national (FN, 40,6%) et Ligue du sud (1,1%), 29,0% pour l’Union de la droite (UD) et ses alliés et 29,3% pour l’Union de la gauche (UG) et ses alliés. En Nord-Pas-de-Calais – Picardie, 40,6% pour le FN, 29,4% pour l’UD et ses alliés et 30,0% pour l’UG et ses alliés. Marion-Maréchal Le Pen n’est que légèrement avantagée par un report de voix probable des électeurs de la ligue du sud, mais celle-ci n’a obtenu qu’ 1,1% des suffrages exprimés.
Au 2e tour, l’écart s’est nettement accru, puisqu’il est de 3 points: Marion-Maréchal Le Pen a obtenu 45,2% contre 42,2% pour sa tante qui s’était prononcé, elle, contre la suppression des subventions au planning familial. Cette remarque est encore renforcée par le fait que la participation a davantage augmenté en PACA (suffrages expr.:+5,2 points) qu’en Nord-Pas-de-Calais – Picardie (suffrages expr.:+4,0 points).
Par ailleurs, on peut remarquer qu’en France métropolitaine, selon le ministère de l’intérieur, le FN a obtenu plus de conseillers régionaux (358) que le PS (339), pour la première fois de son histoire. Il est le deuxième parti de France en nombre de conseillers régionaux bien qu’il n’ait jamais profité de la prime majoritaire attribuée au vainqueur (25% des sièges) puisqu’il n’a gagné aucune région. Les républicains en ont eu 478.
Le FN a passé au 2e tour, pour la première fois de son histoire, les 15% des inscrits. Il recule toutefois très légèrement d’un tour à l’autre en % des suffrages exprimées (de 28,4% à 27,9% en France métropolitaine). Ceci résulte d’une baisse dans 7 régions et d’une hausse dans les 6 autres où le FN était présent au 2e tour (c’est-à-dire partout en France métropolitaine). Dans 6 des 7 régions où il baisse, il n’était pas arrivé en tête au 1er tour; il a donc subi le vote soi-disant « utile » en faveur des listes de l’UD. Ce vote a probablement permis à l’UD de l’emporter en Ile-de-France et en Normandie, où les résultats ont été serrés. Mais pour les habitants de ces deux régions, cela ne changera à priori presque rien, si on en juge d’après le comportement passé des élus de l’UD.
En Centre-Val-de-Loire, le FN recule très légèrement du premier au deuxième tour (de 30,5 à 30,0%) bien qu’il soit arrivé en tête; ceci est décevant, mais vient peut-être d’une forte hausse de la participation, car le FN augmente nettement le nombre de ses suffrages.
En Bretagne, au contraire, le FN progresse de 18,2 à 18,9% d’un tour à l’autre, bien qu’il ne soit arrivé que troisième au premier tour. Ceci s’explique par le fait que l’UD n’avait aucune chance de l’emporter (du point de vue mathématique) car la gauche avait totalisé presque 55% au premier tour; les électeurs du FN n’ont guère dû être tenté par le vote utile.
Le FN aurait tout intérêt, s’il veut attirer davantage d’électeurs du parti « Les républicains » ou de ses alliés, de prévoir davantage de baisse des dépenses afin de réduire les déficits et donc l’endettement colossal de la France.
Gontran Paume