« C’est très important que nous soyons reconnus comme des prophètes de paix »

Le pape François effectue actuellement sa première visite sur le continent africain. Depuis la décolonisation sauvage de la deuxième moitié du XXe siècle, l’Afrique est ravagée, dévastée par les guerres tribales, religieuses, convoitée pour ses immenses richesses par des financiers apatrides et des pays rapaces. Mais la plus grande menace pour l’Afrique aujourd’hui est l’expansion de l’Islam. C’est au nom d’Allah, le miséricordieux, que les combattants islamiques sèment la terreur et perpétuent de nombreux massacres dans les communautés chrétiennes. C’est d’ailleurs dans un contexte mondial tendu, guerrier, de lutte contre l’État islamique au Moyen-Orient, création monstrueuse de la diplomatie américaine et de certains de ses alliés, que s’inscrit ce séjour africain du pape, séjour sous haute surveillance.

Le pape a posé hier le pied au Kenya, premier pays qu’il visite. Cet état africain connaît, ces dernières années, des milliers de victimes à cause du terrorisme islamique. Qui ne se souvient pas de l’attaque de l’université de Garissa, au printemps dernier,  qui fit 147 victimes. Mais ce que la presse bien-pensante oublia de préciser, à l’époque, était la religion chrétienne de la plus part d’entre elles. Comme si ne pas nommer les choses en faisait disparaître leur réalité !

La première rencontre du pape a été, hier soir, comme le veut le protocole, avec les autorités du pays et le corps diplomatique.

On aurait pu croire, dans ce pays où les catholiques sont persécutés, que la deuxième rencontre du pontife romain aurait été avec les autorités de l’Église catholique dont il est le chef. Et bien non ! Il faut dire que les prélats africains ne l’ont pas ménagé ces derniers mois à cause du Synode sur la Famille. Ceci explique peut-être cela…

François, investi de la mission de favoriser la paix, a tenu à recevoir en tout premier, ce matin, à la nonciature de Nairobi, les représentants des autres confessions chrétiennes et les chefs des autres religions. Car la paix selon François, dans la suite logique du Concile Vatican II, des rencontres d’Assise et autres semblables, sur les pas de ces prédécesseurs, Jean-Paul II et Benoit XVI, ne pourra se construire que sur la fraternité, l’union de toutes les religions.

 «Le dialogue œcuménique et inter-religieux n’est pas un luxe. Ce n’est pas un supplément ou une option, mais il est essentiel, c’est quelque chose dont notre monde, blessé par des conflits et des divisions, a toujours plus besoin.» a-t-il rappelé.

Le pape a continué en évoquant leur conviction commune que le Dieu que chacun d’eux essaie de servir est un Dieu de paix. Et que son Saint Nom ne doit jamais être utilisé pour justifier la haine et la violence. Pour conclure en donnant un rôle à jouer à chacun de ces chefs religieux : «C’est très important que nous soyons reconnus comme des prophètes de paix. Puisse l’Omnipotent toucher les cœurs qui perpétuent la violence et donner la paix à nos familles et à nos communautés.»

Radio Vatican n’a pas pu rapporter une seule allusion du pape au nom de Jésus-Christ, le Prince de la Paix. Bien au contraire, ses paroles nient que le Christ soit le seul chemin de paix pour le monde. Mais François va encore plus loin : si on synthétise ce qu’il dit, il affirme ni plus ni moins, en ces quelques phrases d’accueil, que tous les dieux des différentes religions ne sont qu’un seul et unique Dieu, un Dieu de paix, l’Omnipotent, dont les représentants qu’il rencontre à Nairobi sont les «prophètes». Quelque soit le nom que chaque religion lui donne, Allah, Shiva, Râ, Jésus-Christ, etc., c’est un Saint Nom !

Dimanche dernier 22 novembre, l’ami journaliste, le confident téléphonique de François, Eugenio Scalfari, dans son article hebdomadaire au journal italien La Republica, est revenu sur les récents attentas parisiens, la guerre, l’explosion du terrorisme, et la grâce de François pour «dépasser cette tragique situation». C’est un peu comme s’il nous donnait à l’avance la trame du petit – mais au combien significatif et lourd de conséquences – discours prononcé par François lors de cette rencontre inter-religieuse à la nonciature de Naïrobi.

«Il n’y a jamais eu un pape comme lui. Plus que ça : un Pasteur, un Prophète, un Révolutionnaire. [les majuscules sont du journaliste (sic) !] (…) François invoque le Dieu unique. Toutes les religions monothéistes doivent fraterniser au nom du Dieu unique qui n’est pas et ne peut être un Dieu vindicatif mais est un Dieu de Miséricorde et comme tel doit être adoré par les croyants de ces religions à commencer, évidemment, par les chrétiens, les musulmans et les juifs. (…) J’espère que François réussisse à les unir en un seul élan de miséricorde auquel les non-croyants s’associeront aussi.» écrit-t-il.

Il semble bien que pour son premier voyage en Afrique, François s’est attelé, dès les premières heures, à cette tâche, tracée par (ou avec ?) Scalfari, de convaincre les malheureux africains que l’union des religions sous un seul et unique Dieu est le seul remède au chaos, aux guerres, aux divisions, au terrorisme, dans lesquels ils vivent.

C’est prêcher Jésus-Christ, convertir un nom de Jésus-Christ, seul et unique vrai Dieu et Roi, seul et unique Prince de la Paix, qui est optionnel ! Alors il faut s’attendre, quoique rêve François, que la paix sur le monde soit aussi optionnelle !

Francesca de Villasmundo

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