Les socialistes exultent. Enfin, après une hausse ininterrompue depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, et continuée sous François Hollande, le chômage serait prétendument en train de baisser. Alleluia. La mythique inflexion de la courbe serait là. Pour être précis, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité (catégorie A) a diminué de 0,7% en septembre 2015, soit une baisse de 23 800 chômeurs.

Pour arriver à ce résultat, il faut utiliser un quadruple tour de passe-passe. D’abord, on remplace le concept de chômeur par celui de demandeurs d’emploi (inscrits à Pôle-Emploi). Disons que ce remplacement a une vocation pratique. Si on ne compte pas les inscrits à Pole-Emploi, en fait, on ne sait pas trop comment compter ni quoi compter. Ensuite, on remplace les demandeurs d’emploi par la seule catégorie A des demandeurs d’emploi. Ici, on rentre déjà dans une forme d’intoxication médiatique. Cela permet de faire de la com, sur une partie du problème, sachant qu’on peut faire basculer certaines personnes d’une catégorie à une autre. Enfin, le troisième tour de passe-passe consiste à triturer les chiffres bruts pour obtenir des chiffres « corrigés » des variations saisonnières. Enfin, on s’intéresse uniquement à la France métropolitaine et non à la France entière.

MPI - 81 - 02 -

Si on regarde les chiffres bruts en France, toute la France, pas seulement l’hexagone métropolitain, la réalité est que le chiffre global sur les 5 catégories suivies par Pole-Emploi augmente de 166 000 personnes en 1 mois, et de 323 000 sur 1 an.

Il n’y a donc strictement aucune baisse réelle. La réalité est que depuis 1 an le nombre de chômeurs augmente pratiquement au rythme de 1000 par jour calendaire. Le rythme est quasiment le même depuis février 2008. Aucune raison d’exulter. La situation est tout simplement terrifiante. Dans un an, d’ici la prochaine élection présidentielle, on va commencer à taquiner la barre de 7 millions de chômeurs (ABCDE) en France.

Par ailleurs, si on s’intéresse aux chômeurs qui ont retrouvé un emploi, à savoir la catégorie « Reprises d’emplois déclarées », en août 2015 : 94 900 et en septembre 2015 : 95 200 personnes sont sorties réellement du chômage en trouvant un emploi. L’embellie, si on veut utiliser ce mot, concerne 300 chômeurs de plus en septembre qu’en août, c’est-à-dire +0,3%, autant dire rien.

Il faudrait créer 10 millions d’emplois

Pour sortir du chômage de masse, il faudrait sans aucun doute des mesures extrêmement énergiques visant à créer jusqu’à dix millions d’emplois. En effet il faudrait :

– résorber le chômage existant, soit environ 6 à 7 millions d’emplois,

– dégraisser massivement tout ce qui ressemble à des fonctionnaires, en particulier dans les départements et les régions. On sait que l’Allemagne a 30% de personnel en moins, dans ses structures administratives, et jusqu’à preuve du contraire, la gestion territoriale en Allemagne vaut bien celle de la France.

– fermer quantités d’agences bidons, qui ne servent à peu près à rien, sinon à recaser les copains. Naturellement, pour supprimer ces emplois quasi fictifs, qui sont proches du chômage déguisé, il faudrait créer des emplois réels dans le privé.

En pratique, un plan ambitieux devrait porter sur un chiffre approchant les 8 à 10 millions d’emplois à créer dans le privé.

Il est parfaitement clair que la stratégie appliquée depuis des années par l’UMPS consiste à créer des emplois publics qui sont en pratique financés par des prélèvements, des impôts ou des taxes. Cette méthode aboutit concrètement à faire peser sur le privé une charge de plus en plus lourde, qui étouffe complètement les petites et moyennes entreprises. Cela revient à demander au privé de se financer lui-même et de financer aussi un secteur public, obèse, inutile et même parfois nuisible.

Il est absolument essentiel que cette stratégie soit inversée dans les meilleurs délais. On entend personne ni à l’UMPS ni au FN tenir un discours véritablement pertinent sur ce sujet. On peut d’ailleurs déplorer que le FN ait tendance à évoluer vers une ligne économique socialisante étatiste, alors qu’il était auparavant nettement plus favorable aux entrepreneurs.

MPI - 81 - 03 -

On peut également ajouter que la politique appliquée par le PS consistant à importer des électeurs, appelés « migrants », est totalement irresponsable. Ce genre de réserve électorale captive devra être perfusé et assisté financièrement par des impôts ou des cotisations diverses, alors que la situation est déjà au-delà du supportable.

La France ressemble de plus en plus à un pays soviétique à l’intérieur, livré à une immigration sauvage et évoluant dans un extérieur ultra-libéralisé. Un cocktail explosif ingérable.

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