Sans tambours ni trompettes, une fois de plus Moscou a mis Washington devant le fait accompli en Syrie. En 2012 déjà la Russie avait rappelé la puissance US à la raison et avait étouffé dans l’œuf l’attaque de la Syrie, par les USA et la France. Après moult et moult rodomontades, roulement de muscles, insultes et mépris dont sont coutumiers les autorités américaines, Washington reconnaît qu’elle ne peut pas faire l’impasse sur la Russie dans l’affaire syrienne.
L’engagement de la Russie en Syrie illustre le fiasco des plans de la politique américaine au Moyen-Orient.
Le constat d’échec américain a été rendu public par le chef des forces américaines au Moyen-Orient, le général Lloyd Austin. Selon lui, Washington espérait à l’origine recruter et former 15 000 hommes avant de réduire ses ambitions à 5 000, pour en faire des « opposants modérés à Bachar el Assad », selon la formule consacrée. Mais aujourd’hui les instructeurs américains ne peuvent pas certifier s’ils peuvent compter sur ceux qu’ils entraînent. De plus, ils reconnaissent qu’ils ne sont pas capables de contrôler leurs actions une fois qu’ils sont déployés sur le terrain. Pas davantage que les apprentis sorciers américains ne maîtrisent l’Etat islamique, même si sur le fond leurs intérêts se recoupent souvent.
Le porte-parole du Pentagone, Peter Cook, a récemment reconnu lors d’une conférence de presse que Washington ignore l’emplacement actuel des « opposants modérés »: «Nous avons des préoccupations quant à la disponibilité de ces personnes. Je ne suis pas en mesure de dire avec exactitude où ils se trouvent». Selon lui, le Pentagone «serait préoccupé» si les insurgés ayant reçu une formation militaire de la part des Etats-Unis rejoignaient les groupes terroristes opérant en Syrie. On comprend le désarroi des Américains qui ne réussissent pas à former des opposants à l’abominable Bachar el Assad qu’ils aimeraient tellement renverser pour mettre un fantoche à sa place. Mais comment justifier devant l’opinion américaine le renversement d’ un prétendu dictateur au nom de la prétendue démocratie si des opposants ne sont pas là pour faire foule et réclamer sa tête ?
Le plan militaire des USA en Syrie
La toute 1ère phase du plan des USA en Syrie a été le « printemps arabe » destiné à déstabiliser le pouvoir légitime syrien et à soulever une force d’opposition. Il suffisait d’agiter et de financer les mécontents, comme les services américains savent si bien faire. La 2ème phase, qui a fait ses preuves en Libye, devait être l’attaque de la Syrie par la France appuyée par les USA.
La 1ère phase du printemps arabe, entièrement parallèle à celle qui s’est déroulée en Libye a parfaitement réussi. Mais la 2ème phase a été un échec cuisant du fait de l’intervention russe qui a neutralisé les missiles lancés par les yankees contre la Syrie en 2013, lesquels sont allés se perdre en mer, paralysés par les systèmes russes.
Leur 2ème phase de ce plan s’étant soldée par un échec, ils l’ont remplacé en lançant face à Bachar el Assad et à ses alliés russes l’Etat islamique sensé être sorti spontanément de nulle part, en marge des prétendus « opposants modérés ».
Le terrorisme islamique ne se manœuvre pas toujours aussi bien que leurs promoteurs le souhaiteraient, tous les observateurs peuvent le vérifier en constatant les désastres que continuent d’opérer les forces soulevées par Al Qaïda en Afghanistan, car les recrues sont disparates et les troupes sont de plus en plus incontrôlables au fur et à mesure qu’elles prennent de l’ampleur. Ainsi l’EI a pour but d’établir un califat fondé sur la charia. Le « régime » syrien n’est pour lui qu’une entrave parmi les autres à son expansion.
Néanmoins, cette 2ème phase de substitution qu’est l’EI peut être considérée, du point de vue US, comme un succès au regard de l’ampleur de la déstabilisation qu’il provoque en Fédération de Russie, touchée dans ses républiques musulmanes, en Chine touchée dans sa population Ouighour musulmane et en UE emprisonnée dans l’OTAN, incapable de tenter un rapprochement avec la Russie, qui lui donnerait un peu d’air. Mais si l’Etat islamique rend les services que les USA attendent de lui en géostratégie, en revanche il ne représente pas la force d’opposition susceptible d’être présentée à l’opinion américaine comme une alternative démocratique à la « dictature » de Bachar el Assad.
Les USA ont donc conçu un autre plan en deux phases:
– La 1ère phase est la campagne de bombardements aériens menés depuis septembre 2014 par la coalition dirigée par les Etats-Unis contre l’Etat islamique.
– La 2ème phase était la création d’unités d' »opposants modérés à Bachar el Assad », spécifiquement destinés à renverser et assassiner Bachar el assad au nom de la démocratie.
– L’objectif de ce plan à plusieurs détentes, reste le renversement du pouvoir légitime syrien et l’élimination physique de Bachar el Assad suivi de la main-mise des USA et de ses alliés arabo-turco-musulmans sur la Syrie, à l’image de ce qui s’est passé en Irak et en Libye, avec le chaos qui en a résulté mais qui ne dérange, de toute évidence, pas du tout les compères.
La 1ère phase du plan, les campagnes de bombardement, n’est un échec que dans l’optique où la coalition aurait réellement voulu éliminer l’Etat islamique. Par contre l’image que ces bombardements avaient pour but de répandre aux yeux de l’opinion publique avide de démocratie et de justice, est un échec flagrant. Il s’agissait de prouver à l’opinion publique mondiale que les USA et ses alliés étaient déterminés à éradiquer l’Etat islamique. Ce qui aurait été admissible si la 2ème phase de ce plan réactualisé avait réussi, c’est-à-dire le renversement de Bachar el assad par des « opposants modérés » alliés des démocrates de la coalition.
Or la 2ème phase du plan, la formation d’une solide « opposition modérée » étant un complet fiasco, la 1ère phase devient automatiquement suspecte puisque la preuve est faite que les 6 000 frappes revendiquées par la coalition et les 10 000 morts dans les rangs de l’EI revendiqués au même titre et sans davantage de preuves, n’ont pas empêché l’Etat islamique de prospérer et de répandre ses crimes abominables en imposant la tyrannie de son califat toujours plus loin.
Les USA face à l’échec réitéré de leur plan, face à la volonté russe d’éradiquer les terroristes islamistes et de soutenir leur allié syrien, vont-ils capituler? En tout cas ils ont annoncé qu’ils étaient prêts à composer avec la Russie, même s’ils ont fait sonner les trompettes, notamment par la bouche de François Hollande qui affirme péremptoire, en réponse aux propositions et commentaires du président russe qui veut monter une coalition alternative avec l’armée syrienne:
« Bachar Al-Assad est responsable de la situation en Syrie« , déclarait François Hollande, lors d’une récente conférence télévisée. « C’est lui qui a tiré sur son peuple quand il y a eu des manifestations, lui qui a utilisé des armes chimiques, lui qui a refusé de discuter avec les opposants. Que peut-il faire dans un cadre de transition politique ? La solution ne peut pas passer par le maintien de Bachar Al-Assad mais par un départ et la constitution d’un gouvernement d’union nationale, sans les groupes terroristes ».
En ce qui concerne l’accusation de l’utilisation d’armes chimiques, rien n’a jamais été prouvé. Tout semble indiquer au contraire que ce sont les « opposants » qui les ont utilisées. D’ailleurs l’EI ne se gêne pas pour les utiliser sans se cacher et sans que les grandes âmes en soient particulièrement offensées. Le président de la République feint de ne jamais entendre Bachar el Assad pourtant moult fois interviewé et même entendu par des députés français. Le pouvoir syrien a créé, crée, et créera encore des alliances avec les vrais groupes opposants syriens qui se battent réellement en Syrie et non avec des mots par-delà les frontières pour des intérêts étrangers. Dans sa récente interview aux médias russes il expose une fois encore ces alliances qui renouvellent sans cesse les effectifs de l’armée syrienne. Mais le mépris souverain qu’affiche Hollande, celui qui arme et soutient les terroristes en Syrie depuis 2011, n’a d’égale que sa soumission aux diktats des USA. Comment ose-t-il prétendre vouloir lutter contre l’EI et contre l’armée syrienne en même temps ? Une chose et son contraire: voilà ce qui n’effraye pas beaucoup l’Empire du mensonge que servent les autorités de la République.
Les forces russes face au fiasco américain
C’est dans ce contexte que Moscou a décidé d’augmenter ses livraisons d’armes à l’armée syrienne et de renforcer sa présence militaire dans ce pays. Selon diverses informations, la Russie serait en train d’agrandir une base aérienne dans la région de Lattaquié, en coopération avec la pouvoir légitime syrien, et aurait déployé des chars lourds et des systèmes de défense anti-aérienne de type SA 22.
Cependant, le premier vice-chef d’état-major des armées russes, le général Nikolaï Bogdanovski, a assuré que Moscou «ne projette pas, pour l’instant, la construction d’une base aérienne en Syrie». «Mais rien n’est à exclure», a-t-il dit.
La Maison Blanche a salué «toute contribution de la Russie dans la lutte contre le terrorisme» en s’empressant vite d’ajouter que cette contribution ne pouvait s’entendre qu’en rejoignant la coalition américaine. Le département d’Etat a annoncé des rencontres entre militaires russes et américains «afin d’éviter les évaluations erronées».
De son côté Poutine dément avoir engagé l’armée russe dans les combats en Syrie, sans toutefois en écarter l’idée pour l’avenir:
« il est trop tôt pour dire que nous sommes prêts à » nous déployer dans la région. « Toutefois, nous fournissons à la Syrie un important soutien de toute façon, à la fois dans l’équipement et dans l’armement et la formation du personnel.
Nous avons signé d’importants contrats avec la Syrie il y a quelques 5-7 ans, et nous nous conformons à les appliquer dans leur intégralité. Par conséquent, nous envisageons différents scénarios, mais jusqu’ici, ce que vous avez mentionné [le déploiement de l’aviation russe dans la région] ne figure pas sur notre ordre du jour. »
La Russie a livré il y a quelques jours, deux avions cargo d’aide humanitaire, malgré l’embargo des USA. En effet les USA ont demandé à la Grèce d’interdire son espace aérien aux avions Russes d’aide humanitaire de passage vers la Syrie, puis ils l’ont demandé à tous leurs alliés et obligés. Les avions russes ont été forcés de passer par l’Iran puis par l’Irak pour parvenir en Syrie. L’Irak, malgré les instances US, a refusé d’interdire son espace aérien aux avions russes. Ce qui démontre que le pouvoir de Bagdad échappe désormais, en partie tout-au-moins, à l’autorité américaine et à son double jeu. Ce qui démontre également que les Américains sont sans surprise. Comme en Ukraine, ils ne supportent pas que leurs opposants à eux aient le droit de survivre. En effet la population syrienne civile réfugiée dans l’enclave de Damas subit l’embargo américano-islamiste, qui la coupe des ravitaillements.
En dehors des communications aériennes, la marine russe est très présente en Méditerranée où elle dispose en Syrie de la base de Tartous depuis l’époque soviétique. La marine russe possède une flotte importante, et sans doute sans égale, de sous-marins. Les sous-marins russes sont réputés pour être les meilleurs du monde et pratiquement indétectables. Lorsque Vladimir Poutine affirme que la Russie soutient la Syrie dans sa lutte contre le terrorisme islamiste, il est clair qu’elle en a les moyens et que les USA, s’ils ne veulent pas déclencher une guerre atomique, ne peuvent qu’en tenir compte. Ce fait n’a pas empêché les autorités américaines de faire des rodomontades en intimant à la Russie de rejoindre leur coalition si elle voulait sortir de son prétendu isolement. Des rodomontades qui ne trompent que ceux qui le veulent, chacun sachant très bien à quoi s’en tenir. Sergeï Lavrov, le subtile chef de la diplomatie russe à même suggéré qu’il ne croyait pas à l’objectif officiel de la coalition sensée combattre l’EI:
« L’analyse des frappes effectuées par l’aviation des pays faisant partie de la coalition dirigée par les Etats-Unis donne une étrange impression. On a parfois la sensation qu’outre l’objectif déclaré qui est la lutte contre l’EI, il y a quelque chose d’autre dans les tâches de cette coalition ».
« Certains de nos collègues des pays de la coalition disent avoir parfois des informations précises sur les positions de l’EI, alors que le commandant de la coalition (les Etats-Unis) ne donne pas son feu vert pour porter une frappe », a expliqué le plénipotentiaire russe, qui très diplomatiquement s’est abstenu de conclure, laissant à ses auditeurs le soin de le faire.
Sur France 24, vidéo ci-dessous, Wassim Nasr, spécialiste des réseaux djihadistes, expose la situation des forces russes sur le sol syrien: des dizaines d’avions, des hélicoptères de combat, de la défense antiaérienne, de l’artillerie, et d’autres unités russes sont déjà en place à Lattaquié et l’impuissance de Washington:
« L’engagement russe est public et ouvert. (…) Il faut se rappeler que la Russie est présente en Syrie depuis 1971, dans la base navale de Tartous, et que l’assistance militaire, économique et en terme d’entraînement, de la Russie à la Syrie, n’a jamais cessé. (…) Du côté de l’engagement américain, c’est beaucoup moins évident, parce que les Américains n’ont pas eu une vraie ligne de conduite. »
Le rôle des USA dans la progression fulgurante du groupe Etat islamique en Syrie et en Irak, ne peut donc être un secret pour aucun observateur, même si servilement certains continuent de feindre de l’ignorer comme ce journaliste de France24, dans la vidéo ci-dessus. L’EI n’est qu’un nouvel habillage d’Al Qaïda par les spécialistes US de la déstabilisation des Etats, ainsi que l’a fort bien expliqué » Bachar el Assad dans une récente interview:
« En ce qui concerne la coopération Occidentale avec le front Al nosra, cette réalité existe, nous savons que la Turquie soutient Al Nosra et l’EI en leur fournissant de l’argent, des armes et des volontaires, et nous savons tous que la Turquie entretient des relations étroites avec l’Occident.(…) Al nosra et l’EI opèrent (…) sous la couverture de l’Occident parce que les Occidentaux ont toujours considéré le terrorisme comme une carte qu’on peut mettre dans sa poche et utiliser de temps en temps. Actuellement ils veulent utiliser Al nosra contre l’EI parce que, d’une façon ou d’une autre, l’Etat islamique a échappé à tout contrôle. Mais cela ne signifie pas qu’ils veulent éliminer l’EI, si vraiment ils voulaient le faire, ils en auraient été capables depuis longtemps. »
En fait depuis que la coalition menée par les USA « a commencé de fonctionner, l’EI est en pleine expansion. »
« Des pays comme la Turquie, le Qatar, l’Arabie saoudite, la France et les Etats-Unis et d’autres qui couvrent le terrorisme ne peuvent pas y résister. On ne peut pas être pour et en même temps contre le terrorisme. »
L’Etat islamique « représente la 3ème étape de la politique occidentale du mal, qui vise à remplir des objectifs politiques:
– La 1ère étape a été la création des Frères musulmans au début du siècle précédent.
– La 2ème étape a été Al Qaïda en Afghanistan dont le rôle était de combattre l’Union soviétique.
– La 3ème étape est l’Etat islamique, Al nosra et tous ces groupes. Daech et ces groupes ne sont que les produits extrémistes de l’Occident. »
Le déploiement des forces russes en Syrie
Les révélations de l’agence d’analyse réputée proche de la CIA, Stratfor, ont été démentis de façon peu probante par Sputnik, Stratfor a publié des photos satellite de la région de Lattaquié en Syrie où la Russie aurait établi une grande base militaire aérienne, ajoutant avoir enregistré ces derniers jours une nette augmentation du nombre d’avions et d’hélicoptères de combat russes. Cette information a été reprise par le site russophone « colonel Cassad», réputé fiable. La reculade des Américains en Syrie ajoute foi aux relevés de Stratfor ci-dessous, plutôt qu’à Sputnik.
Pour le moment on ignore si les USA vont ou non tirer les conséquences de l’échec de leur plan en Syrie, ou bien s’il vont sortir un énième plan B. C’est aussi ce qui rend incertaine une intervention officielle de la Russie en Syrie. Pour le moment la question de la présence ou non de soldats russes engagés dans le conflit contre les terroristes islamistes en Syrie reste au stade officieux. Vladimir Poutine en démentant, mais du bout des lèvres, une implication directe des forces russes indique que pour le moment ses forces ne sont pas engagées officiellement. Mais officieusement, il y a de bonnes probabilités; les allégations de diverses sources ne sont pas à rejeter d’emblée et présentent un réel niveau de crédibilité:
« Des soldats russes ont commencé à participer à des opérations de combat en Syrie pour défendre le gouvernement du président Bachar el-Assad », d’après « l’agence Reuters citant plusieurs sources libanaises au fait de la situation politique et militaire.
Selon des sources américaines, la Russie a envoyé ces dernières heures en Syrie deux navires de débarquement de chars et des avions supplémentaires ainsi qu’une petite unité d’infanterie de marine. Un membre des forces syriennes avait auparavant fait état d’une augmentation du nombre de conseillers militaires russes au cours de l’année écoulée.
« Les Russes ne sont plus seulement des conseillers, ils ont décidé de s’engager dans la guerre contre le terrorisme », ajoute l’agence citant les mêmes sources. « Ils ont commencé par engager un petit nombre (de militaires), la force principale n’est pas encore entrée en action. »
La démonstration russe suffira-t-elle à convaincre les Etats-unis qu’il est vain de persévérer à vouloir imposer sa tyrannie sur la Syrie? Si ce n’était pas le cas et que les yankees concoctent un énième plan B, alors le conflit en Syrie passera très certainement à une phase supérieure qui opposera non plus seulement l’armée syrienne aux USA par terroristes islamiste interposés, mais également les forces Russes face à la coalition américaine.
Directe ou indirecte, officielle ou officieuse, l’intervention russe, reste le seul espoir pour la Syrie de retrouver la paix à terme et pour les peuples de l’Union européenne, de faire tarir le flot dévastateur des clandestins musulmans vers l’Union, dont le prétexte est la guerre en Syrie. Reste à savoir jusqu’à quel point l’Empire du chaos est prêt à aller pour imposer son hégémonie par le ravage.
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