Le putsch de l’armée contre le président Mohamed Morsi a entraîné des conséquences dont on parle bien peu. A partir du 14 août, les Frères musulmans rassemblés au Caire pour leurs manifestations pro-Morsi ont été dispersés et pourchassés violemment par les militaires. Et ce sont les chrétiens qui en ont payé le prix. Ce sont les églises, les écoles et les magasins coptes qui ont été incendiés par les Frères musulmans en représailles des violences commises par les militaires… musulmans.
La ville de Minya en Moyenne-Egypte témoigne encore du ravage laissé par les flammes des nombreux incendies. Amir Tadros, édifice néo-gothique, est aujourd’hui un champ de ruines. Les fidèles coptes se retrouvent sous des tentes de fortune.
Au total, « une soixantaine d’églises ont été incendiées, vandalisées et pillées. La majeure partie est du XXe siècle. Les plus anciennes datent du IVe au VIe siècle. Les premières communautés coptes remontent aux Ier et IIe siècles », souligne Pierre-André Lablaude, architecte en chef des Monuments historiques, expert envoyé sur place par l’Unesco à la mi-septembre, escorté pour la première fois de gardes du corps armés. Le monastère de Delga, près de Minya, du IVe siècle, a entièrement brûlé, les coupoles ont tenu, mais tous les décors en bois, du XIIe siècle, ont été pillés, après avoir été découpés. Comme le monastère du Fayoum, avec son caravansérail en activité, où le prêtre continue de célébrer la messe dans les décombres.
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