« Nous annonçons notre allégeance et notre obéissance au calife Ibrahim ben Awwad Ibn Ibrahim al-Qoureishi al-Husseini », connu sous le nom d’Abou Bakr al-Baghdadi, annonce cette vidéo mise en ligne dimanche par le principal groupe de rebelles islamistes en Russie, « l’Émirat du Caucase »

« Nous témoignons de ce que tous les combattants du Caucase, de la wilaya (division administrative) de Tchétchénie, de Daguestan, d’Ingouchie et de Kabardino-Balkarie sont unis dans cette décision et que nous n’avons pas de désaccords », continue-t-il en russe, avec des sous-titres en arabe. (Source)

Voilà de quoi inquiéter au-delà de la Russie, la Chine qui est, elle aussi, agitée par ses musulmans Ouïgours. Cet acte de soumission des musulmans du Caucase, au Califat formé sous l’égide américaine, est éminemment politique et stratégique. C’est un nouvel acte de la guerre froide qui ne cesse de se réchauffer. Dans le rapport de forces qui s’instaure, les USA ne peuvent que se réjouir de l’avancée de l’Etat islamique, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que d’un de leurs faux nez qui leur permettra éventuellement d’avancer masqué sur le territoire russe.

Même si dans les faits immédiats, faire allégeance à l’Etat islamique, pour ces islamistes du Caucase, ne change rien du tout à la situation interne de la Russie.

On notera que comme au Moyen-Orient l’EI, « l’Emirat du Caucase » est trans-frontalier.

Hier  Souhayr Belhassen, journaliste et présidente tunisienne des Droits de l’Homme, déclarait à propos de l’attentat de Sousse en Tunisie, sur ITélé, que les autorités françaises devraient balayer devant leur porte. En effet, a-t-elle dit, il faudrait cesser de fermer les yeux sur les pays qui soutiennent l’Etat Islamique.  Audrey Pulvar lui a alors demandé à quels pays elle pensait. Souhayr Belhassen lui a répondu qu’elle pensait à l’Arabie saoudite et au Qatar, comme une évidence, sans évoquer toutefois la Turquie, on ne sait pourquoi. Elle a rappelé que certains pays entretenaient des relations privilégiées avec ces pays qui alimentent le terrorisme, et demandé que la France en particulier, veuille bien balayer devant sa porte.

Cette déclaration confirme ce que tout observateur attentif sait, mais son intérêt réside dans le fait qu’elle vient d’une figure du mondialisme.

Voilà pourquoi on ne peut que voir l’Empire derrière cette nouvelle tentative de déstabilisation du Caucase russe. La precédente tentative était la guerre de Tchétchénie à laquelle Vladimir Poutine avait mis fin, au cours de laquelle l’Occident s’était solidarisée avec les terroristes.

A l’agitation des états européens encore trop indépendants…

Cette tentative de déstabilisation de la Russie se fait également à travers deux nouveaux foyers de révolutions, (en plus de l’Ukraine), selon le schéma américain bien rôdé des révolutions de couleurs.

L’un des foyers se trouve en Mécédoine, nous avons déjà eu l’occasion de l’évoquer à plusieurs reprises. L’Empire reproche au gouvernement de laisser passer sur son territoire le gazoduc russe. (Voir ici)

Le second foyer est nouveau et se trouve en Arménie, alliée de la Russie.  L’Arménie est l’une des rares anciennes républiques soviétiques à avoir choisi  d’ intégrer la zone de libre-échange qui rassemble la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, laquelle est devenue le 1er janvier l’ Union économique eurasiatique à laquelle participe également le Kirghizstan. En optant pour une union avec la Russie, l’Arménie avait rejeté l’appel des sirènes occidentales. Un affront qui ne pouvait pas être toléré bien longtemps:

Après une semaine de manifestations contre l’augmentation des tarifs de l’électricité de 16% à la date du 1er août, ponctuée par des affrontements violents avec les forces de l’ordre et plus de 237 interpellations, les protestataires appellent au calme. Des milliers d’Arméniens déterminés continuent de camper devant le palais présidentiel d’Erevan dans la nuit du jeudi au vendredi 26 juin. (Source)

On se rappelle que le jour de la commémoration du centenaire du génocide des Arméniens par les Turcs avait été boudé par les USA et nombre de leurs vassaux. Les Turcs avaient choisi de célébrer le même jour la bataille des Dardanelles, pour mieux afficher leur mépris des chrétiens d’Orient actuellement encore persécutés par les mêmes ou leurs sous-fifres.

L’Arménie, ancienne république soviétique, est un petit pays du Caucase du Nord, qui ne compte moins de 4 millions d’habitants, ce qui le rend très vulnérable, comme la Macédoine. 

Selon le procédé coutumier à ce genre de révolution, environ 4.000 personnes s’étaient réunies devant le palais présidentiel, dans la capitale Erevan, pour protester contre l’augmentation du prix de l’électricité. Parmi elles quelques centaines avaient dressé leur campement pour la nuit, mais 237 d’entre elles ont été interpellées par la police anti-émeutes qui a retrouvé sur elles des couteaux, des massues, des casse-têtes et des barres de métal.  

Ce procédé rappelle celui du Maïdan: des mécontents appuyés par des agitateurs étrangers exacerbent les mécontentements populaires jusqu’à faire craquer le pouvoir légitime. D’ailleurs la presse ukrainienne ne s’y est pas trompée qui retient difficilement sa joie de détecter un nouveau Maïdan.

De l’agitation des islamistes du Caucase russe, à l’agitation des états européens encore trop indépendants, la même signature, celle de l’Empire guerrier qui ne vit qu’en semant le chaos.

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