« Serge Areski Atlaoui est un franco-algérien« . Possédant la double nationalité, il semble cependant que seule la France s’intéresse à la survie de ce condamné à mort en Indonésie pour trafic de stupéfiant.
La France s’est emparée de la cause de Serge Atlaoui au nom de la loi qui interdit en France la peine de mort, interférant, dans cette affaire, sur les lois d’un pays indépendant. Le ministre des affaires Etrangères, Laurent Fabius a convoqué plusieurs fois l’ambassadeur d’Indonésie au quai d’Orsay, menaçant le pays de dégradation des relations avec la France en cas d’exécution.
La Cour administrative de Djakarta a rejeté lundi le dernier recours déposé par Serge Atlaoui, condamné à mort pour trafic de drogue en Indonésie: « Nous rejetons le recours du demandeur », a déclaré le président de la Cour, «Le droit de grâce est confié au président par la Constitution, tandis que la Cour administrative n’a l’autorité que de statuer sur des décrets émis par des responsables administratifs». Il a ainsi confirmé la décision prise en première instance. le réexamen de l’affaire au fond, est donc rejeté. Laurent Fabius avait dénoncé de «graves dysfonctionnements de la justice indonésienne» dans cette affaire. François Hollande avait déclaré récemment que «l’exécution de Serge Atlaoui serait dommageable pour l’Indonésie, dommageable pour les relations que nous voulons avoir avec elle». Le ministre des Affaires étrangères a convoqué à plusieurs reprises l’ambassadeur d’Indonésie. Le représentant de l’ambassade française à Jakarta, présent au tribunal, a cependant refusé de faire tout commentaire sur la décision de la Cour.
Cette décision n’a cependant rien de surprenant, d’autres condamnés à mort ayant déjà tenté de faire valoir leur cause sur les mêmes motifs, en vain.
Il était initialement prévu que Serge Atlaoui soit exécuté le 29 avril , mais son nom avait été retiré d’une liste de 9 condamnés-à-mort au dernier moment, suite aux pressions diplomatiques exercées par la France.
Le procureur général d’Indonésie Muhammad Prasetyo a déclaré que son pays était confronté à une « guerre contre les horribles crimes liés à la drogue », qui menacent « la survie de la nation ». L’Indonésie déclare compter quatre millions de toxicomanes pour une population de 212 millions de personnes.
Cela fait maintenant 10 ans que Serge Atlaoui est incarcéré. Ce soudeur affirme qu’il est venu en Indonésie pour travailler dans une usine d’acrylique et y installer des machines, pour un salaire particulièrement mirobolant, « Je me suis bien dit qu’il y avait quelque chose de louche« , avoue-t-il… Néanmoins il ne se serait pas posé davantage de questions, sur le laboratoire clandestin d’ecstasy, pour lequel il installait les machines. Il a été condamné à la peine capitale en 2007.
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