8 mai 1945, un autre monde

Il y a tout juste  59 ans, le 7 mai 1954,  les troupes françaises encerclées dans la cuvette de  de Dien Bien Phu cessaient  leur  combat héroïque  sur ordre du commandement militaire de Hanoï.  Une défaite signant la victoire finale du  Viet Minh en ce qu’elle ouvrait la voie aux concessions décidées lors des accords de Genève assurant la mainmise communiste sur le nord de l’Indochine.  Les généreux  gains territoriaux accordés aux partisans rouges  ont alors surpris Khrouchtchev  et Ho chi Minh eux mêmes qui n’en espéraient pas tant… et furent le signal de l’exil d’au moins un million d’Indochinois.

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Une préfiguration du drame des boat people fuyant la victoire totale du Nord Vietnam sur le Sud en 1975 après la chute de Saïgon.  Il y a soixante ans, il faut le rappeler car  la désinformation est tenace,  les troupes françaises ne se  battaient  pas  pour le maintien du statu quo ante, de  la mainmise coloniale sur l’Indochine, mais contre le totalitarisme communiste. Il était en effet établi que l’Indochine, une fois éradiquée la guérilla communiste, serait indépendante  et avait vocation à  rejoindre « l’Union Française » sur le modèle des relations  unissant le Royaume-Uni à ses anciennes colonies et dominions au sein du Commonwealth.

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Mais ce 7 mai est aussi l’anniversaire  de la capitulation en 1945  des armées allemandes du front de l’ouest  à Reims, en présence du  Maréchal Jodl et de l’amiral Von Friedeburg. Certes, cette date a été effacée de notre mémoire collective par   la  seconde cérémonie, beaucoup moins « confidentielle »,  organisée   le 8 mai, à Berlin, pour complaire au sanglant tyran Staline.  Ce  qui n’était pas non plus  pour déplaire à De Gaulle puisque la capitulation signée le 7 mai l’avait été par la France en tant que simple témoin  et non comme acteur de cette victoire contre l’Allemagne…

 Ce soixante-dixième anniversaire  de  la défaite  de l’Allemagne hitlérienne, prend aujourd’hui un sens particulier puisque les tensions entre les puissances victorieuses en 45  se matérialisent aujourd’hui en une  nouvelle guerre froide, voire tiède…Ce n’est pas anodin dans le climat actuel de Russophobie note Bruno Gollnisch, le résultat de l’étude historique réalisée par l‘Ifop pour metronews souligne un changement assez net des perceptions du principal vainqueur du nazisme.

En mai 1945, au sortir d’une guerre qui a tué 567 000 Français –dont 350 000 civils-  et  selon le sondage réalisé déjà à l’époque par l’Ifop,   57% de nos compatriotes  interrogés citaient alors   l’URSS comme le principal acteur de la défaite allemande et 20% seulement les Etats-Unis. La puissance qui était celle du Parti communiste du déserteur Maurice Thorez,  premier parti de France, son influence  idéologique et intellectuelle, la méfiance  voire l’hostilité de De Gaulle vis-à-vis du monde anglo-saxon en général et de l’Amérique en particulier,  expliquaient certainement  ce résultat.

Il est aussi  évident et factuellement exact  que  les sacrifices immenses, la résistance extraordinaire du peuple russe au cours de la « grande guerre patriotique » ont été déterminants dans cette victoire des alliés. Certainement  plus que le débarquement  de  Normandie, lequel  n’aurait  pas été possible sans la fixation sur le front de l’Est du gros des troupes  allemandes.

Enfin, tous théâtres d’opérations  confondus, les pertes américaines entre 1941 et 1945 se sont élevées   à un peu  moins de 420 000 morts, assez loin  derrière, à titre de comparaison,   les 620 000  morts militaires de la guerre de sécession (1861-1865).

Le plus lourd tribut, devant l’Allemagne, au second conflit mondial, fut payé par le peuple russe.  Selon les  estimations,   8 800 000  à 11 700 000 militaires furent  tués  en URSS au cours des combats contre l’armée allemande,  auxquels il faut ajouter 13 500 000 à 15 700 000 pertes civiles.  Soit un total effrayant de 23 à  27 millions de citoyens soviétiques tués  entre juin 1941 et mai 1945.

Mais aujourd’hui à cette même question, « Quelle est, selon vous, la nation qui a le plus contribué à la défaite de l’Allemagne en 1945 ? », 54% des sondés  répondent  « Les Etats-Unis » –et même 59% des moins de 35 ans-  et 23% seulement « l’URSS ».

(…)

On se souvient du temps ou Laurent  Fabius, alors dans l’opposition, décrivait Nicolas Sarkozy  comme  un « caniche des Américains ». C’était avant   qu’il endosse le costume de ministre des Affaires étrangères et  qu’il fasse l’éloge  des djihadistes  massacreurs du front  al-nosra« qui font du bon boulot  en Syrie ».    Car  aujourd’hui, M. Fabius est le représentant d’un gouvernement tout aussi atlantiste que le précédent et prend bien soin de  ne pas trop tirer sur   sa laisse.

Lire la suite sur le blog de Bruno Gollnish…

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