Il s’agit des comptes bancaires de 85 personnes et organisations non gouvernementales soupçonnées d’entretenir des liens avec les islamistes somaliens shebabs à en croire le journal officiel kenyan.
Cette mesure s’entend comme une sorte de riposte après le massacre perpétré le 02 avril 2015 derniers à l’université de Garissa par un commando shebab.
Au cours d’un message télévisé, le président kenyan Uhuru Kenyatta avait prévenu en disant : « Les planificateurs financiers de cette brutalité sont profondément ancrées dans nos collectivités»(…) « Nous n’allons pas leur permettre de continuer leur vie comme d’habitude, toute la force de la loi sera exercée encore avec plus d’intensité comme cela a été le cas les années précédentes. »
Mais cette mesure ne fait pas l’unanimité puis qu’elle est dénoncée par plusieurs organisations dont « muslim for human right », une ONG de défense des droits de l’homme dirigée par Khelef khalifa qui pense que son organisation est transparente et ne devrait donc pas être frappée par cette mesure. A la presse, il a déclaré : « « Nous sommes choqués de voir que notre organisation est concernée par cette mesure, parce que nous avons toujours respecté les lois du pays. Nous fournissons nos relevés tous les ans au ministère des Finances. Nous détaillons par ailleurs la liste de tous nos bailleurs, notamment le montant des fonds que nous recevons. Nos comptes sont publics. On ne nous a jamais demandé de nous justifier sur le financement de nos activités, que nous exerçons légalement ».
Selon l’AFP, d’importants transferts d’argent se passent entre la somalie et le Kenya où vit une forte communauté somalienne et ces transferts ne passent pas par la banque, mais par le biais des compagnies de transferts d’argents car la somalie ne dispose pas d’un système bancaire.
Cette décision porte un coup dur non seulement à ces entreprises, mais aussi à l’économie somalienne d’autant que ces compagnies sont depuis des mois dans le collimateur d’autres pays.
Notons que ces organisations ont 24h pour justifier la traçabilité de leurs fonds auprès du gouvernement kenyan.
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