Les implants cérébraux sont des puces informatiques introduites dans le cerveau et permettant de stimuler des zones malades comme dans le Parkinson, les dépressions chroniques, les troubles obsessionnels compulsifs, les pertes de mémoire. Ils permettent surtout de récupérer la motricité. Ils sont en effet utilisés pour commander par la pensée des prothèses de membres ; ceci ayant été mis au point par l’Armée Américaine pour les soldats ayant perdu des jambes ou des bras lors des différents conflits militaires récents. La réalisation la plus spectaculaire est celle effectuée chez des personnes aveugles dont le lobe occipital (centre cérébral de la vue) est stimulé par des capteurs informatiques situés sur la rétine. Le nombre de Français appareillés de cette manière par les neurochirurgiens est estimé à 40.000. Contrairement à ce que l’on pourrait penser ces implantations sont faciles et peuvent se faire par les fosses nasales ou la gorge, guidées par l’IRM fonctionnelle. La relation entre l’informatique et le corps humain porte le nom d’interface cerveau/machine.
Ceci pose un problème très grave dans la mesure où tout dispositif informatique peut être commandé par un autre ordinateur et faire l’objet d’une cyberattaque. On a vu tout récemment Sony se faire pirater. Il y eut pire avec les ordinateurs de la NASA. Comment éviter que le contrôle des mouvements puisse être capté par un tiers malveillant ? Cette question est en partie résolue par le Pr Michael McLoughlin de l’Université John Hopkins de l’Université de Baltimore.
Un dénommé Leslie Baugh du Colorado, suite à une électrocution massive, avait dû être amputé des deux bras au niveau des épaules. Or à Baltimore le Pr Michael McLoughlin de l’Université John Hopkins dans le Maryland, vient de lui greffer deux bras qui sont en réalité des prothèses artificielles articulées très savamment. Voilà qui est extraordinaire. Mais l’exploit tient au fait que les mouvements de ces prothèses sont directement commandés par la pensée et non par l’intermédiaire d’un implant fixé dans le cerveau. Ce neurochirurgien a réussi à réactiver des nerfs partant de l’épaule et qui ne servaient plus depuis quarante ans. Dans le fond ces derniers servent de câbles électriques donnant l’influx nerveux permettant les mouvements. Leslie Baugh aura bientôt retrouvé un usage normal de ses membres supérieurs. Fantastique…
En réalité les structures métalliques sont commandées directement par le cerveau prolongés par les nerfs jusqu’aux pièces articulées. Une prothèse a toujours ses propres limites : elle est une réparation. Dans ce cas, M. Baugh va être capable par entraînement de faire des gestes de plus en plus sophistiquées comme cela est fait en rééducation classique par la kinésithérapie. Mais il sera possible d’aller au-delà.
Entre le bras du capitaine Crochet dans Peter Pan et Leslie Baugh, il est facile d’imaginer que toute prothèse a pour but d’être de plus en plus fiable et compétente. Il est évident que tôt ou tard seront données à ce genre de prothèse des forces supérieures à la moyenne. Le greffé sera capable d’arracher des arbres, de déplacer des pierres énormes. Cette découverte ouvre donc l’ère des Cyborg, c’est-à-dire des mélanges entre l’homme et la machine aboutissant à des pouvoirs surhumains. Comme je l’écrivais dans mon ouvrage L’Ultime Transgression, la science va nous faire passer de la robotique à la robotisation. Demain seront implantés des membres artificiels possédant des capacités nouvelles, des fonctions inouïes qui n’existent ni à la naissance ni par l’intermédiaire de prothèses classiques. Une humanité nouvelle sera capable de réaliser des prouesses herculéennes inédites. Un tel état se nomme « l’homme augmenté ». Il préfigure le mélange total de l’humain avec une mécanique dirigée par le cerveau : l’homme-machine. Tel est le vœu des transhumanistes qui voient dans la transformation de l’homme en robot la possibilité d’atteindre l’immortalité.
Le Dr Michael McLoughlin ne s’y trompe pas quand il déclare : « Je pense que nous ne faisons que débuter. C’est comme aux premiers jours d’Internet. Il y a un énorme potentiel devant nous, et nous avons juste commencé dans cette voie. Et je pense que les cinq à 10 prochaines années vont apporter un avancement phénoménal. »
Combien de temps se passera-t-il avant que nous soyons des cyborgs ?
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