Donald Trump, le 47e Président des États-Unis, qui prendra ses fonctions le 20 janvier 2025 a déjà commencé à former son futur gouvernement. Pour le deuxième acte, The Donald récompense ceux qui l’ont défendu dans l’arène médiatique et lors des meetings, en constituant une équipe qui, en sus de gouverner, semble prête à livrer une bataille culturelle. Des noms qui feront peur à l’État profond. Petites chroniques des uns et des autres.
L’administration Trump 2 : les premières nominations
•Vice-président : JD Vance
•Secrétaire d’État : Marco Rubio
•Procureur général : Matt Gaetz
• Secrétaire à la Défense : Pete Hegseth
• Secrétaire à la sécurité intérieure : Kristi Noem
• Secrétaire d’État à la santé et aux services sociaux des États-Unis : Robert F. Kennedy Jr.
• Secrétaire à la Défense
•Directrice du renseignement national : Tulsi Gabbard
•Conseiller à la sécurité nationale : Mike Waltz
•Directeur de la CIA : John Ratcliffe
•Directeur du FBI : Kash Patel
• Chef de cabinet de la Maison Blanche : Susie Wiles
•Administrateur de l’EPA : Lee Zeldin
•Ambassadrice auprès des Nations Unies : Elise Stefanik
•Conseiller juridique de la Maison-Blanche : Bill McGinley
•Chef de cabinet adjoint : Stephen Miller
•Le tsar des frontières : Tom Homan
•Ambassadeur en Israël : Mike Huckabee
•Responsables du Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE) : Elon Musk et Vivek Ramaswamy
•Envoyé pour le Moyen-Orient : Steve Witkoff
Dan Scavino, James Blair et Taylor Budowich occuperont également des postes de direction à la Maison Blanche. Le nom du journaliste Tucker Carlson, ancien de Fox News, et soutien de Tump durant toute la campagne circule comme Secrétaire de la salle de Presse de la Maison blanche.
Des nominations politiquement incorrectes
Le milliardaire Elon Musk et Vivek Ramaswanny vont dépoussiérer la bureaucratie américaine, réduire les impôts en réduisant les dépenses fédérales, les mouvements woke étant en première ligne des coupes budgétaires.
Le vice-président JD Vance, qui n’a pas encore 40 ans, représente l’Amérique profonde. Converti au catholicisme, il a a des positions très conservatrices, notamment sur l’avortement et l’aide à l’Ukraine.
Le Chef de cabinet de la Maison Blanche est Susie Wiles, l’architecte de sa victoire en tant que co-directrice des campagnes de Trump. C’est la première femme nommée à ce poste puissant et crucial à la Maison Blanche. « Ice maiden » (la dame de glace) surnom que lui a donné Donald Trump, est « tombée » dans la politique depuis plus de 40 ans et a notamment travaillé pour Ronald Reagan.
Le nouveau « tsar des frontières », Tom Homan, devra quant à lui mener à bien le très controversé plan de rapatriement massif des migrants illégaux promis par Trump pendant la campagne.
Le Procureur général, Matt Gaetz, qui sera donc à la tête du Département de la Justice, rend fou l’état profond : anti-avortement, ne se soumettant pas à la fable du réchauffement climatique anthropique, anti-immigrationniste et hostile au financement de la guerre en Ukraine, il a tout pour plaire aux progressistes. Quelques faits marquants de sa vie politique : il avait déposé la motion de censure ayant permis de destituer le « Speaker », le président de la Chambre Kevin McCarthy, qui s’était arrangé avec les démocrates pour faire voter des aides supplémentaires à l’Ukraine. Et il est l’homme qui est resté assis pendant l’ovation lors du discours de Zelensky au Congrès américain, le 21 décembre 2022.
Matt : « Pourquoi les femmes les moins susceptibles de tomber enceintes sont-elles celles qui s’inquiètent le plus des avortements ? Personne ne veut vous mettre enceinte si vous ressemblez à un pouce ».
J : « Que répondez-vous aux gens offensés par vos propos ? »
Matt : « Soyez… pic.twitter.com/qexvWw5e4j
— ⚜ Eric Archambault ⚜ (@EricArchambaul7) November 14, 2024
L’homme qui est resté assis pendant l’ovation lors du discours de Zelensky au Congrès américain, le 21 décembre 2022, est le nouveau procureur général des États-Unis, (l’équivalent de ministre de la justice), Matt Gaetz, nommé par Donald Trump pic.twitter.com/z15Rm8enOK
— Aliénor d’Aubigné ⚜️☦️ (@AlienorAubigne) November 14, 2024
La Directrice du renseignement national, Tulsi Gabbard, est une des prises démocrates de Trump, qui pourrait inquiéter l’Etat profond. Vétéran de l’armée américaine, elle est connue pour sa position franche sur les questions de politique étrangère. Hostile à la guerre en Ukraine, elle a accusé le secrétaire d’État Antony Blinken de transformer le département d’État en une arme pour le complexe militaro-industriel, avec un programme dangereux visant à entraîner l’Amérique dans une guerre mondiale perpétuelle. Elle fut également l’une des seules à dire qu’il y avait des laboratoires biologiques financés par les USA qui travaillaient sur des armes biologiques en Ukraine. Concernant les guerres au Moyen-Orient, elle est très critique de la politique étrangère américaine des dernières années : « « Notre histoire de guerres de régime au Moyen-Orient a causé des souffrances et un chaos indicibles, déstabilisé des régions entières et, en fin de compte, nous a rendu moins sûrs. Nous devons arrêter ces interventions. » Sur les relations entre Israël et la Palestine : « Nous avons besoin d’une approche équilibrée qui respecte la sécurité d’Israël tout en défendant les droits des Palestiniens ».
🔴🇺🇸 🇫🇷 Donald Trump nomme Tulsi Gabbard Directrice du Renseignement National.
🇺🇦 Elle était l’une des seules à dire qu’il y avait des laboratoires biologiques financés par les USA qui travaillaient sur des armes biologiques en Ukraine.
L’Etat profond a du soucis à se faire ! pic.twitter.com/juXdKWBB9G
— BELeM (@Belem_74) November 13, 2024
Le Secrétaire d’État à la santé et aux services sociaux des États-Unis, Robert F. Kennedy Jr., fait craindre le pire à Big Pharma. Trump l’avait promis, il tient parole. C’est certainement la majeure nomination de l’administration Trump, avec celle d’Elon Musk. La plus osée si l’on considère la puissance des laboratoires pharmaceutiques et des multinationales de l’agro-alimentaires aux États-Unis à laquelle Robert F. Kennedy Jr. a affirmé s’attaquer. Les actions des fabricants de vaccins chutent après l’annonce de RFK Jr. à la tête du HHS.
Le Directeur de la CIA sera John Ratcliffe qui occupait à la fin du premier mandat de Trump les fonctions de coordinateur national du Renseignement. Ce fut lui qui exposa la fausse collusion russe, la manipulation de la campagne Clinton ou mis à au jour les abus du FBI en matière de libertés civiles devant la Cour FISA. Il a également fait sortir la vérité sur le portable de l’enfer de Hunter Biden.
Le Conseiller à la sécurité nationale Mike Waltz est un ancien colonel des forces spéciales des « Bérets verts », et un faucon anti-Chine, en plus d’avoir durement critiqué la politique étrangère de Joe Biden à l’égard de l’Ukraine et d’affirmer que « L’Europe doit faire plus ».
Une équipe gouvernementale avec une stratégie mêlant spectacle, loyauté et une pincée de provocation
Le Secrétaire d’État, Marco Rubio, est sénateur de Floride, d’origine cubaine. Il s’oppose à la normalisation des relations avec La Havane et a toujours été un faucon en matière de politique étrangère, adoptant des positions intransigeantes envers la Chine et l’Iran. Sur la guerre en Ukraine, il a récemment déclaré qu’une « conclusion » était nécessaire, tout en étant un fervent partisan d’Israël, avec des positions souvent dures sur le conflit du Moyen-Orient. Il devra cependant être, avec Mike Waltz, un des architectes de la politique étrangère de Trump « l’Amérique d’abord », le nouveau président s’engageant à mettre fin aux conflits en Ukraine et au Moyen-Orient et à éviter de nouveaux conflits militaires américains.
Le Secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, lui-aussi un vétéran de l’Irak, de l’Afghanistan et de la base de Guantanamo à Cuba, est un visage de Fox News. Trump l’a nommé pour « ramener notre armée à la méritocratie, à la responsabilité et à l’excellence. Pete Hegseth sera un champion courageux et patriotique de notre politique de ‘la paix par la force’ ».
La Secrétaire à la sécurité intérieure, Kristi Noem, est gouverneur du Dakota du Sud rural et fièrement conservatrice.
L’Envoyé pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, magant immobilier, l’Ambassadeur en Israël, Mike Huckabee, et l’Ambassadrice auprès des Nations Unies Elise Stefanik, sont des personnalités décidemment pro-israéliennes mais Trump le promet : ils travailleront « pour la paix ».
Après son retour triomphal sur la scène politique américaine, le président élu rassemble son équipe gouvernementale avec une stratégie mêlant spectacle, loyauté et une pincée de provocation. Les noms choisis pour les rôles clés n’impressionnent pas en raison de leur expérience bureaucratique, mais en raison de leur impact médiatique. C’est un pari audacieux qui reflète le caractère du magnat new-yorkais : mieux vaut des visages télégéniques et fidèles que des technocrates froids et distants.
Francesca de Villasmundo
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