Julia Roberts lors d'un rassemblement pro Harris
Julia Roberts lors d’un rassemblement pro Harris

Les résultats des votes pour l’élection présidentielle américaine montrent la déconnexion totale entre le narratif médiatique et le réel : Kamala Harris, présentée comme la candidate des pauvres, des opprimés, des exclus, des discriminés, des immigrés, ne gagne que parmi les « riches » des villes.

Dans les quartiers les plus riches, dans les villes, la majorité vote à gauche

« Les ZTL (Zone à trafic limité) existent aussi aux Etats-Unis : Kamala ne gagne que parmi les « riches » des villes et elle s’est arrêtée là » titre ironiquement un quotidien de droite italien, Il Secolo d’Italia.

C’est là, et là seulement, dans ces villes de la Californie ou telle New York et Washington, habitées par cette « « élite » de la Bien-pensance déconnectée du réel, cette « conscience morale universelle » qui dicte ce qu’est le Bien et le Mal dans une totale inversion du réel, que Kamala Harris s’est imposée. Et ça s’est arrêté là.

Sans surprise, le monde entier est pareil quand il s’agit de gauche. Comme chez nous, en Europe, dans les quartiers les plus riches, dans les villes, la majorité vote à gauche. États-Unis ou France, ou Italie, cela ne fait aucune différence.

Un article amusant de Nicola Porro le souligne dans les colonnes d’Il Giornale, qui rend compte d’une des raisons de la « gifle trumpienne » reçue par Kamala et les démocrates :

« Dans les quartiers riches des villes, la grande majorité vote pour la gauche. Aux États-Unis, c’est un peu plus compliqué, mais l’effet est similaire. S’il n’en avait tenu qu’aux habitants de la ville de Washington, Kamala aurait remporté plus de 94 pour cent des voix des Américains, écrit l’éditorialiste et le présentateur, avec les données en main. Vous avez bien lu. Trump obtient environ 6 % des voix dans ces villes. »

New York, Los Angeles, Washington : Kamala et la gauche ne gagnent que dans les « zones à trafic limité »

Et New York ? « Ici, pour chaque vote remporté par Trump, Harris en obtient quatre, avec une victoire écrasante. À Los Angeles, le candidat Harris obtient le double des voix, à San Francisco, les démocrates ont battu les républicains cinq fois. »

En bref, dans les villes, Trump ne fait pas de bons scores, mais l’emporte largement en dehors des « zones à trafic limité », remportant le siège de la Maison Blanche. Kamala réussit bien parmi les classes riches, parmi l’élite, mais perd les élections. Elle réussit également dans les États où la carte d‘identité n’est pas demandé, c’est-à-dire les États gouvernés par les démocrates.

C’est pourquoi la défaite formidable fait doublement mal aux démocrates : choqués par une compétition qu’ils croyaient à leur portée, avec Hollywood qui les soutient et les sondeurs qui écrivent jusqu’à la fin sur un face-à-face qui s’est avéré « fantomatique ». Il se trouve qu’eux aussi, stars et starlettes, monstres sacrés comme De Niro, tous fervents anti-Trumpiens, vivent hors de la réalité dans un monde à leur image et ressemblance. (Sur la photo Julia Roberts dans la campagne pro Harris)

« Les stars et les intellectuels ne comprennent pas que le monde ne finit pas dans leur quartier »

Ce n’est pas un hasard si le journaliste et essayiste Porro critique les sondeurs et compagnie en chantant qu’aujourd’hui ils ne peuvent que garder le silence :

« Sondeurs, journalistes, stars de la télévision, du cinéma, intellectuels, se réveillent aujourd’hui avec un mal de tête. Ils ne réalisent pas vraiment que le monde ne s’arrête pas dans leur quartier. Ils ne comprennent pas comment il est possible de ne pas donner cinquante dollars pour payer le stationnement de leur parking devant un restaurant. Ils vont dans des supermarchés où la malbouffe, parce qu’elle reste de la malbouffe, n’a pas de logo et est toujours bio. Il y a une déconnexion phénoménale avec la réalité. »

Comment ne pas lui donner raison ? Bref, le peuple trumpien a compté plus que les soutiens de Taylor Swift ou de Julia Roberts à Kamala. Une autre qui a adressé un message ridicule : « aux urnes, chères femmes, trompez votre mari et votez pour Harris ». Un message que la classe moyenne américaine, occupée par d’autres problèmes, a renvoyé à son émetteur.

Et c’est pourquoi ces « zones à trafic limité », si à la mode parmi les bobos-radical-chics européens, seront un jour balayées comme les démocrates américains l’ont été par la vague populaire qui a voté Donald Trump.

Francesca de Villasmundo

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