Fête des saintes Reliques conservées dans le Diocèse, cinq novembre

De la férie : messe du vingt-quatrième dimanche après la Pentecôte [4ème après l’Epiphanie]

Sanctoral

Fête des saintes Reliques conservées dans le Diocèse

 Après avoir célébré, le jour de la Toussaint, la fête des saintes âmes qui sont entrées au ciel, l’Église honore aujourd’hui les saintes reliques de leurs corps restées sur terre jusqu’au moment de la résurrection glorieuse dont elles sont un gage pour nous. Dès les premiers temps de l’Église, dans les Catacombes, on célébrait les saints mystères sur les tombeaux des martyrs, afin de montrer que ces saints avaient mêlé leur sang à celui de la victime du Calvaire. Plus tard, à Rome, on éleva des temples grandioses, vastes reliquaires abritant la sépulture des martyrs les plus célèbres. Les restes de ceux qui avaient ainsi confessé leur foi étaient déposés sous le maître-autel ou Confession des basiliques qu’on leur consacrait ; d’où l’usage de la translation des reliques des martyrs qui est une des parties essentielles de la cérémonie de la Dédicace d’une église, de même que l’usage de mettre des reliques de saints martyrs dans une petite cavité de la pierre d’autel, appelée tombeau. C’est pour ce motif que la messe des saintes Reliques, qui remonte au XIXe siècle, est en grande partie composée, de même que l’Office de ce jour, de pièces tirées du Commun des martyrs, et que le prêtre se revêt d’ornements rouges. De même qu’une vertu surnaturelle sortait de la sainte Humanité de Jésus et guérissait ceux qui s’en approchaient, Dieu dans le ciel, opère souvent par les reliques des saints (ossements, cendres, vêtements ou autres objets à leur usage) restées sur terre, « des merveilles », comme par exemple, chasser les démons, guérir les malades, rendre la vue aux aveugles, purifier les lépreux, chasser les tentations et nous donner tous les dons excellents qui descendent du Père des lumières ».

L’Introït est emprunté au Psaume XXXIII. Il chante la sollicitude de Dieu pour les siens dans la mort comme dans la vie. Quel qu’ait été le sort des justes sous l’épreuve ou la persécution, leurs ossements se retrouveront tous à l’appel du Fils de l’homme au dernier jour. Les miracles qu’opèrent ces ossements desséchés nous révèlent en effet, dit saint Augustin, qu’ils ne sont pas vraiment morts. Ils doivent augmenter notre foi dans la résurrection future, et nous faire demander comme l’Église, en la Collecte, de partager nous-mêmes au temps voulu la gloire dont cette vertu qui resplendit en eux déjà est le gage assuré.

ÉPÎTRE. Les saintes Reliques formaient pour nos aïeux la première richesse, le trésor par excellence des cités. On eût dit que rosée du ciel et graisse de la terre, bénédictions de ce monde comme de l’autre, émanaient des corps saints. Leur présence imposait le respect aux armées ennemies, non moins qu’aux légions d’enfer ; elle gardait les mœurs, entretenait la foi, excitait la prière au sein des villes devenues par elles le centre envié vers lequel se portaient les foules, qu’attirent aujourd’hui moins sainement nos villes de plaisirs. De quelle vigilance on entourait l’auguste dépôt ! Tous les malheurs publics n’eussent pas égalé celui de sa perte. Pourtant « ici, mes Frères, dit le Cardinal Pie, j’ai à vous dévoiler un plan merveilleux du Dieu que l’Écriture appelle admirable dans ses Saints. Le Seigneur Jésus, qui a dit à ses disciples : « Allez et enseignez » : Euntes ergo, docete, se plaît souvent à les mettre encore en mouvement après leur mort, et il se sert de leur apostolat d’outre-tombe pour porter le bienfait de la grâce à d’autres peuples qu’à ceux qu’ils ont évangélisés de leur vivant. « Je vous ai établis, leur a-t-il dit, « afin que vous alliez et que vous portiez des fruits » : Posui vos ut eatis, et fructum afferatis. Conformément à ce mot d’ordre, les Saints, même après qu’ils sont arrivés au terme bienheureux de leur pèlerinage mortel, se résignent encore à redevenir voyageurs. Si j’avais le loisir de vous raconter les pérégrinations posthumes de nos illustres pontifes et thaumaturges, par exemple, les courses réitérées, les allées et les venues, les marches et les contre-marches de notre Hilaire et de notre Martin durant plus de dix siècles, et les fruits incroyables de ces étranges déplacements, tout en captivant votre attention par des récits pleins d’intérêt, je risquerais de vous fatiguer par ma longueur. » Le Graduel et son Verset, tirés des Psaumes, exaltent la gloire future dont celle qui entoure les bienheureux sur leurs couches d’honneur ici-bas n’est qu’une faible image.

ÉVANGILE. En vérité, en vérité je vous le dis : celui qui croit en moi fera lui-même les œuvres que je « fais, et il en fera de plus grandes. » Cette parole de l’Homme-Dieu s’appliquait aux Saints, aux disciples de Jésus qui croiraient en lui jusqu’à mettre pour lui leur béatitude de ce monde dans la pauvreté, la faim, les pleurs et la persécution. On devait la voir s’accomplir au temps de leur vie mortelle ; elle se justifierait toujours, et souvent plus, dans la puissance que garderait leur dépouille inanimée pourchasser les démons, guérir tout mal, obtenir toute grâce ; ce n’était pas de l’étroite province de Judée, mais des rivages du monde entier que s’ébranleraient les foules, pour venir écouter les Saints dans l’éloquent silence de leurs tombes, pour éprouver la vertu qui sortirait d’eux. Aussi, nous dit Paulin de Noie en de poétiques développements, « Dieu secourable ménagea la distribution des Saints parmi les nations, de telle sorte que leur aide ne pût manquer aux infirmes mortels. S’il donna les principales cités pour séjour aux plus grands, la grâce dont ils sont doués pour nous ne vit point là seulement où gît leur corps en son intégrité : où que subsiste une parcelle de ce corps, leur main s’y trouve et sa puissance, Dieu témoignant en cette manière de leur crédit au ciel. Du pieux dépôt s’envolent, semences de vie, les cendres sacrées ; une goutte minime fuit de la source : source elle-même pour la grâce et l’amour, elle produit des fleuves. »

Célébrons donc le Seigneur en ses Saints ; car c’est de lui que leur vient toute vertu, comme dit l’Offertoire. « Qui jamais adora les Martyrs ? qui prit un homme pour Dieu ? » disait saint Jérôme, en sa défense des honneurs rendus aux ossements sacrés. Et en effet, dans la Secrète, l’Église professe que de même que le culte de ces cendres vénérées remonte d’elles jusqu’aux Saints eux-mêmes, ainsi la puissance des Saints n’est qu’une puissance d’intercession auprès du Père de l’auguste Victime dont nous vient tout salut. « Celui qui mange ma chair et boit mon sang, a dit l’Homme-Dieu, je le ressusciterai au dernier jour. » La Communion, qui dépose le germe de l’immortalité glorieuse en nos corps, justifie l’objet de cette fête et en explique la joie. Quelle conclusion formuler dans notre prière en ce jour, sinon le vœu de vivre éternellement avec les bienheureux qui nous ont réjouis par la présence de leurs Reliques saintes ? C’est ce que fait l’Église en la Postcommunion.

Martyrologe

Saint Zacharie, prêtre et prophète, père du bienheureux Jean Baptiste, Précurseur du Seigneur.

De plus, sainte Élisabeth, mère du même saint Précurseur.

A Terracine, en Campanie, l’anniversaire des saints martyrs Félix prêtre et Eusèbe moine. Eusèbe, qui avait enseveli les saints martyrs Julien et Césaire et qui convertissait à la foi du Christ de nombreux païens, auxquels le saint prêtre Félix donnait le baptême, fut arrêté en même temps que lui. On les mena tous deux devant le juge, qui ne put en venir à bout et les fit mettre en prison; comme ils refusaient de sacrifier, ils furent tous deux décapités dans la même nuit.

A Emèse, en Phénicie, les saints martyrs Galation et Épistème son épouse. Durant la persécution de Dèce, ils furent déchirés à coups de fouets; on leur coupa ensuite les mains, les pieds et la langue; enfin ils eurent la tête tranchée et consommèrent ainsi leur martyre.

De plus, les saints martyrs Domnin, Théotime, Philothée, Silvain et leurs compagnons, sous l’empereur Maximien.

A Milan, saint Magne, évêque et confesseur.

A Brescia, saint Dominateur évêque.

A Trèves, saint Fibice, qui d’abbé devint évêque de cette ville.

A Orléans, en France, saint Lié, prêtre et confesseur.

* Dans la plupart des diocèses : Fête des Saintes Reliques conservées dans les églises du diocèse (ou de notre Ordre, ou de notre Congrégation).

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