De la férie : messe du vingt-troisième dimanche après la Pentecôte
Sanctoral
Saint Narcisse, Évêque de Jérusalem
Saint Narcisse, né en Palestine, vers la fin du Ier siècle, s’appliqua dès sa jeunesse, avec un grand soin, à l’étude des sciences divines et humaines. Il entra dans l’état ecclésiastique, et l’on put voir en lui le modèle achevé de toutes les vertus sacerdotales; aussi l’appelait-on le saint prêtre. Pendant toute sa vie il fut entouré de l’estime universelle; toutefois ce n’est qu’à l’âge de quatre-vingts ans qu’il fut choisi pour évêque de Jérusalem. Cette haute dignité lui inspira un nouveau zèle et une nouvelle ferveur, et il gouverna son troupeau avec une vigueur qu’on n’aurait pas dû naturellement attendre de son grand âge. Sa vie austère et pénitente fut toute entière vouée au bien de l’Église.
En 195, il présida, avec Théophile de Césarée, un concile tenu relativement à la célébration de la fête de Pâques, et où il fut décidé que cette fête se célébrerait toujours un dimanche, et non le jour où il était d’usage de la célébrer chez les Juifs. Le Ciel opéra un grand nombre de prodiges par les mains de ce vénérable pontife: on en raconte un particulièrement remarquable. Une veille de Pâques, l’huile manquait aux lampes de son église pour les offices solennels qui avaient alors lieu dans la nuit. Narcisse commanda de tirer de l’eau à un puits qui était proche et de la lui apporter; il la bénit et la fit verser dans les lampes; on s’aperçut alors qu’elle s’était changée en huile, ce qui excita l’admiration des fidèles. On conserva longtemps avec respect des restes de cette huile miraculeuse. La vénération que ce saint évêque s’était attirée ne put le garantir de la malice des méchants.
Trois scélérats l’accusèrent d’un crime atroce et confirmèrent leur calomnie par des imprécations horribles contre eux-mêmes. L’un dit: « Je veux être brûlé vif, ci cela n’est pas vrai! » L’autre: « Je veux être couvert de la lèpre! » Le troisième: « Je consens à perdre la vue! » Narcisse crut devoir céder à l’orage et se retira dans un désert, où il s’ensevelit pendant huit années. Dieu Se chargea de sa vengeance. Ses calomniateurs reçurent le prix de leur crime: le premier périt dans un incendie, avec toute sa famille; le second fut couvert d’une lèpre horrible; le troisième, frappé d’effroi et plein de repentir, pleura son péché au point qu’il en perdit la vue. Narcisse ne put résister plus longtemps aux instances de son peuple et vint reprendre le soin de son Église. Il mourut à l’âge de cent seize ans.
Bienheureux Thomas de Florence, Frère convers, Premier Ordre Franciscain
Thomas était le fils d’un boucher de Florence, nommé Bellaci. Ses parents l’ont élevé dans la crainte de Dieu ; mais lorsqu’il fut devenu jeune homme, il s’écarta du chemin de la vertu en fréquentant de mauvais compagnons. Les choses en sont arrivées à un point où les parents ont averti leurs fils de n’avoir rien à voir avec Thomas Bellaci, et c’était une honte de se trouver en sa compagnie. Puis un homme riche de la ville, qui était également très méchant, fit de Thomas son ami et utilisa le jeune homme audacieux pour de nombreux actes ignobles. Il arriva un jour où un crime grave fut commis à Florence et Thomas en fut accusé. Même si cette fois il était réellement innocent, sa réputation le faisait courir le risque d’être condamné à de lourdes peines. Écrasé par la tournure des événements, Thomas arpente les rues jusqu’à ce qu’il rencontre un prêtre pieux qui avait réussi à ramener à la raison plus d’un de ces jeunes hommes. Thomas a d’abord repoussé le prêtre, mais lorsque celui-ci a continué à lui montrer beaucoup de sympathie, Thomas a ouvert son cœur et a raconté son histoire. Le prêtre le consola et l’invita chez lui, lui disant qu’il ferait tout ce qui serait en son pouvoir pour lui. En fait, il a fait déclarer Tomas innocent du crime qui lui était imputé. Thomas résolut désormais de réparer sa vie désordonnée sous la direction de son sauveur. Il rompit ses anciennes fréquentations et rejoignit une société pieuse dont le prêtre était directeur. Au lieu d’errer dans les rues et les tavernes, on le voyait maintenant occupé à son travail et visitant les églises ; au lieu de se livrer à des jeux et à des plaisirs tumultueux, il se livra désormais à la prière et aux œuvres de pénitence. Plus le bienheureux Thomas de Florence était rempli de la grâce de Dieu, plus il avait envie de quitter le monde et de se consacrer à une vie de pénitence.
Près de Fiesole, les Frères Mineurs avaient récemment construit un couvent réputé pour la vie sainte de ses membres. Là, Thomas demande à être admis comme frère lai. Sa demande a été soigneusement étudiée puis accordée. La pénitence que Thomas fit au couvent prouva la sincérité de sa conversion. En jeûnant, en veillant et en se flagellant, il devint un frère modèle. Ses vêtements étaient constitués des vêtements usés de ses frères. Il accomplissait les tâches les plus humbles avec la plus parfaite obéissance. La conversion sincère du frère Thomas a été récompensée par Dieu par des grâces extraordinaires. Lors de la prière, le bienheureux Thomas de Florence était fréquemment ravi en extase, de sorte que son corps était souvent vu élevé dans les hauteurs. Il fut doté de dons spirituels remarquables, de sorte que, bien qu’il fût frère laïc, il fut nommé maître des novices. Il a formé de nombreux saints hommes qui sont devenus avec le temps des gloires de l’ordre. Au fil du temps, le pape Martin V confia à Thomas la tâche de prêcher contre les Fraticelli hérétiques, dont l’extinction complète est attribuée à lui et à ses confrères mineurs. Thomas fonda également de nombreux couvents dans le sud de l’Italie et ailleurs. Le pape Eugène IV l’envoya finalement avec d’autres franciscains en Orient pour promouvoir la réunion de l’Église orientale avec l’Église occidentale. Là, le bienheureux Thomas de Florence rencontra de grandes difficultés, la faim et un emprisonnement cruel ; et il avait l’espoir de remporter la couronne du martyr. Cependant, il a été libéré lorsque le pape lui a envoyé une grosse somme d’argent pour sa rançon. De retour en Italie, Thomas comptait faire la demande d’être renvoyé en Orient. Mais le bienheureux Thomas de Florence mourut lors du voyage à Rome, au couvent de Rieti, le 31 octobre 1447. À cause des nombreux miracles accomplis par son intercession, sa vénération ne cessait de croître et le pape Clément XIV le béatifie.
Martyrologe
Les saints évêques Maximilien martyr, et Valentin confesseur.
A Sidon, en Phénicie, saint Zénobe prêtre. Dans la rigueur de la dernière persécution, alors qu’il en exhortait d’autres au martyre, il en fut lui-même jugé digne.
En Lucanie, les saints martyrs Hyacinthe, Quinctus, Félicien et Lucius.
A Bergame, sainte Eusébie, vierge et martyre.
A Jérusalem, l’anniversaire du bienheureux Narcisse évêque. Digne de louange pour sa sainteté, sa patience et sa foi, ce fut par une heureuse mort qu’il s’en alla vers le Seigneur, à l’âge de cent seize ans.
A Autun, saint Jean, évêque et confesseur.
A Cassiope, dans l’île de Corfou, saint Donat évêque, dont le bienheureux pape Grégoire fait mention.
A Vienne, en France, la mise au tombeau du bienheureux abbé Théodore.
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