Écosse, les militants pro-vie protestent contre la nouvelle loi interdisant la prière silencieuse à proximité des centres d'avortement

Une manifestation à Edimbourg a réuni des militants pro-vie, certains vêtus de combinaisons de détenus oranges, brandissant des pancartes décrivant leurs soi-disant « crimes » tels que définis par la nouvelle loi, notamment le fait de prier silencieusement et d’offrir de l’aide aux femmes enceintes.

« Affront aux libertés fondamentales en Écosse »

La Société pour la protection des enfants à naître (SPUC) a organisé mardi une manifestation à Holyrood contre la loi écossaise sur les zones tampons, entrée en vigueur le même jour. L’événement pacifique a connu une forte participation et une couverture médiatique.

Les manifestants se sont rassemblés devant le Parlement écossais à Holyrood pour manifester contre le projet de loi sur les services d’avortement (zones d’accès sécurisé) de la députée Gillian Mackay.

Le SPUC a qualifié le projet de loi d’« affront aux libertés fondamentales en Écosse ».

La nouvelle loi, qui entre en vigueur aujourd’hui, impose une « zone tampon » de 200 mètres autour des centres d’avortement en Écosse. Toute activité pro-vie, même la prière silencieuse, censée « influencer » les femmes qui se rendent dans ces centres, est interdite dans cette zone.

Les actions pro-vie dans ces zones seront sanctionnées par des amendes de 10 000 £ ou plus en cas de récidive.

John Mason, le seul député à avoir voté contre la loi sur la zone tampon, s’est adressé aux manifestants. Plus tard, plusieurs manifestants ont eu l’occasion de s’entretenir avec leurs députés respectifs.

S’adressant à la foule, Michael Robinson de SPUC a partagé l’histoire d’Amy qui a subi un avortement mais qui aurait souhaité qu’il y ait une veillée pro-vie à l’extérieur pour offrir une aide vitale.

« Empêcher les gens de prier en dehors des cliniques revient à isoler les femmes qui traversent une crise », explique Amy. « C’est peut-être la seule occasion qu’elles ont de parler à quelqu’un qui pourrait leur offrir un véritable soutien. Et c’est la dernière étape avant qu’il ne soit trop tard. »

Cette loi ne protège que l’industrie de l’avortement, pas les femmes ni les enfants à naître

John Deighan, président de SPUC, a déclaré :

« La législation actuelle sur les zones tampons est une atteinte aux libertés fondamentales en Écosse. Le fait que quelqu’un puisse être criminalisé pour avoir prié ou offert de l’aide à une femme dans le besoin est un précédent scandaleux et dangereux. La SPUC est là pour veiller à ce que cette attaque généralisée contre les libertés civiles ne passe pas inaperçue.

En interdisant les activités pacifiques pro-vie autour des centres d’avortement, la législation sur les zones tampons prive les femmes désespérées d’une issue définitive à l’avortement, et beaucoup de ces femmes se sentent poussées à avorter, parfois par leur partenaire, leur famille ou des circonstances financières.

En fin de compte, les zones tampons ne protègent que l’industrie de l’avortement, et non les femmes et les enfants à naître qui franchissent ses portes.

En plus d’interdire la compassion, les zones tampons constituent un précédent terrible, en violant les droits fondamentaux à la liberté d’expression et à la liberté de religion. En Angleterre, les zones tampons ont déjà conduit à l’arrestation de personnes priant en silence devant des centres d’avortement.

Les zones tampons ont introduit la criminalité de pensée dans la société écossaise, et le SPUC résistera à cette attaque contre nos libertés. »

Aucune justification pour les zones tampons

Les zones tampons ont été approuvées par 118 voix contre une au parlement écossais le 12 juin, bien qu’aucun crime n’ait jamais été causé par une présence pro-vie à proximité des centres d’avortement en Écosse.

Lors d’une audience du comité Holyrood sur les zones tampons, Margaret Akers de la SPUC a expliqué que des veillées de prière offrent aux femmes un moyen d’échapper à l’avortement :

« Un grand nombre de femmes avec lesquelles je travaille n’ont pas le sentiment d’avoir reçu les conseils cliniques appropriés avant leur avortement et n’ont pas le sentiment d’avoir reçu toutes les informations nécessaires pour faire un choix éclairé. »

Une loi similaire sur les zones tampons entrera en vigueur le 31 octobre en Angleterre et au Pays de Galles.

Pierre-Alain Depauw

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