Le Canada possède actuellement le régime d’euthanasie qui connaît la croissance la plus rapide au monde, tandis que le temps d’attente pour recevoir des soins médicaux de base peut atteindre 27 semaines.
Selon un rapport publié en août par le groupe de réflexion canadien Cardus, le nombre de Canadiens se suicidant grâce au programme d’euthanasie « Aide médicale à mourir » (AMM) a été multiplié par treize depuis sa légalisation, faisant de l’AMM le programme d’euthanasie qui connaît la croissance la plus rapide au monde.
« Santé Canada a considérablement sous-estimé à quoi ressemblerait un « état stable » de décès liés à l’AMM et à quelle vitesse le Canada atteindrait le seuil de 4 % du total des décès », révèle le rapport.
« Ce seuil a été atteint en 2022, soit onze ans plus tôt que ce que Santé Canada avait prévu seulement quelques mois auparavant », poursuit-il.
Lancé en 2016, l’AMM n’était initialement accessible qu’aux personnes en phase terminale. Cependant, en 2021, le gouvernement Trudeau a élargi cette pratique mortelle pour qu’elle soit accessible aux personnes qui ne risquent pas de mourir, mais qui souffrent d’une maladie chronique.
Bien que l’AMM ne s’applique pas encore aux personnes atteintes de maladies mentales, ce n’est pas faute d’avoir essayé de la part du gouvernement Trudeau, qui a décidé de retarder l’élargissement de l’euthanasie aux personnes souffrant uniquement de ces maladies jusqu’en 2027, suite à la réaction négative des Canadiens et d’éminents médecins.
Les rapports les plus récents montrent que l’AMM est la sixième cause de décès au Canada.
Selon Santé Canada, en 2022, 13 241 Canadiens sont décédés à la suite d’ une injection létale d’AMM. Cela représente 4,1 % de tous les décès au pays cette année-là, soit une augmentation de 31,2 % par rapport à 2021.
Les Canadiens peuvent être euthanasiés, mais ne peuvent pas recevoir de soins de santé de base
Les Canadiens pourraient être surpris d’apprendre que le gouvernement du premier ministre Justin Trudeau continue de faire pression en faveur de l’élargissement de l’AMM alors que de nombreux Canadiens n’ont pas accès aux soins de santé.
Toutefois, le rapport semble avoir confirmé ce que de nombreux Canadiens ont déjà réalisé lorsqu’ils se sont rendus à l’hôpital pour recevoir des soins médicaux : l’AMM est prioritaire par rapport aux véritables soins de santé.
Les temps d’attente pour recevoir des soins au Canada ont augmenté en moyenne pour atteindre 27,7 semaines, ce qui conduit certains Canadiens à désespérer et à opter pour l’euthanasie au lieu d’attendre de l’aide.
C’est ce qui est arrivé à Dan Quayle, 52 ans. Le 24 novembre, il a choisi de se faire tuer par injection létale après avoir été empêché de recevoir un traitement contre le cancer en raison des délais d’attente plus longs.
De même, en 2022, une femme de Winnipeg a écrit dans sa nécrologie publiée à titre posthume qu’elle avait choisi de mourir par suicide assisté après s’être vu refuser les traitements dont elle avait besoin : « J’aurais pu avoir plus de temps si j’avais eu plus d’aide. »
Léo Kersauzie
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