Allemagne : le phénomène Sarah Wagenknecht contre les pourparlers d'adhésion de l’Ukraine à l’UE

« Corruption, chaos et culte nazi: l’Ukraine détruira l’UE », a déclaré Sahra Wagenknecht, député au Parlement européen, dénonçant le projet européiste.

En effet, des pourparlers d’adhésion de l’Ukraine à l’UE ont débuté. Ils «sont totalement déplacés», a alerté la parlementaire allemande.

« Peut-être qu’à un moment donné en Ukraine, un monument sera érigé à Mme von der Leyen, mais pour l’UE, cela pourrait devenir une pierre tombale. »

Et de rappeler l’envers du décor :

« On a aussi le sentiment qu’il s’agit, peut-être avant tout, que des investisseurs, avec une fièvre de chercheurs d’or, puissent tout acheter en Ukraine. »

De fait, Zelensky a signé une loi qui permet aux entreprises étrangères d’acheter sans limites les terres agricoles d’Ukraine.

17 millions d’hectares de terres agricoles en Ukraine ont déjà été vendus, soit presque la moitié de la superficie agricole totale d’Ukraine.

Qui est Sahra Wagenknecht ? Un phénomène politique allemand étonnant

BSW est le nouvel acronyme à retenir pour suivre l’évolution du paysage politique allemand. L’ancienne députée du parti de gauche Die Linke, Sahra Wagenknecht, a lancé en janvier 2024 son propre mouvement, Bündnis Sahra Wagenknecht (Alliance Sahra Wagenknecht). Neuf autres députés de Die Linke ont aussitôt rejoint la nouvelle formation — faisant perdre à la gauche plus d’un quart (26 %) de ses députés et son groupe parlementaire.

Le lancement de ce nouveau parti a immédiatement été suivi d’un certain succès lors des élections européennes puisque ce parti créé quelques mois à peine avant le scrutin européen de juin 2024 y a obtenu 6,2 % des voix, en faisant le cinquième parti allemand.

Rupture avec la gauche

Mais ce sont les prises de position de Sahra Wagenknecht qui surprennent au vu de son parcours politique provenant de la gauche radicale.

Sur le positionnement face à la Russie, Sahra Wagenknecht s’est fait remarquer par son opposition à la poursuite du soutien militaire à l’Ukraine. Dès mars 2023, elle se positionnait en chef de file d’un « mouvement pour la paix », poussant le lancement de négociations avec Moscou et l’arrêt des livraisons d’armes à Kiev. L’Allemagne reste le deuxième plus grand contributeur à l’aide militaire à l’Ukraine, derrière les États-Unis.

Concernant les politiques environnementales, le nouveau parti de Sahra Wagenknecht a attaqué la politique environnementale de la coalition SPD-Vert-FDP en la qualifiant d’« éco-activisme aveugle et désordonnée qui rend plus coûteuse la vie des gens sans rien faire pour le climat ».

Sur la question de l’immigration, Sahra Wagenknecht s’oppose à une ouverture totale des frontières,, estimant que l’immigration de travailleurs étrangers augmente la concurrence sur le marché du travail et tire les salaires vers le bas.

Sur la stratégie de lutte contre la pandémie de Covid-19, Sahra Wagenknecht s’est opposée à la vaccination obligatoire et a déclaré ne pas être vaccinée elle-même.

Elle fut à l’origine d’une manifestation appelant à un « soulèvement pour la paix » se déroulant le 25 février 2023, à Berlin, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Pierre-Alain Depauw

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