Le patron du parti LR Eric Ciotti a annoncé que la droite avait « besoin d’une alliance » avec le Rassemblement national pour les législatives du 30 juin, précisant avoir eu des discussion avec Marine Le Pen et Jordan Bardella.
Marine Le Pen n’a pas tardé à saluer « le choix courageux » et « le sens des responsabilités » d’Eric Ciotti et a dit espérer « qu’un nombre conséquent de cadres LR le suivent ».
Elus divisés sur la question
Ce qui est certain, c’est qu’en pratique le parti LR, il est vrai déjà bien moribond, semble avoir explosé en plein vol.
Le LR compte en ce moment 61 députés à l’Assemblée nationale.
« Je souhaite que tous les députés républicains sortants qui souhaitent ne pas avoir d’adversaire du RN puissent ne pas avoir de concurrents », a justifié Ciotti, affirmant « vouloir préserver un groupe » au Parlement.
Mais plusieurs élus LR ont aussitôt désavoué leur patron, exigeant même sa démission immédiate. Gérard Larcher, qui préside le Sénat, a déclaré devant les sénateurs LR qu’il « n’avalisera jamais un accord avec le RN ».
Le président des sénateurs LR Bruno Retailleau, a qualifié les propos d’Eric Ciotti de « ligne personnelle », rejoint par le chef des députés LR Olivier Marleix pour qui M. Ciotti « n’engage que lui » et doit démissionner. Laurent Wauquiez a également déclaré s’opposer à cette alliance.
Du côté du gouvernement, le ministre de l’Intérieur, lui-même ex-LR, Gérald Darmanin, a déclaré qu’Eric Ciotti avait signé « les accords de Munich et enfonce dans le déshonneur la famille gaulliste en embrassant Marine Le Pen. Une honte. Français, réveillons-nous ! ».
Dans tous les cas, c’est une étape du scénario prévu par Emmanuel Macron qui vient de se réaliser. Un parti de moins (divisé contre lui-même) et un pas de plus vers la cohabitation avec Jordan Bardella à Matignon.
Pierre-Alain Depauw
Cet article vous a plu ? MPI est une association à but non lucratif qui offre un service de réinformation gratuit et qui ne subsiste que par la générosité de ses lecteurs. Merci de votre soutien !
