Saint Urbain V, Pape et Confesseur, dix-neuf décembre
Ayant rétabli à Rome le Siège Apostolique, accompli l’union des Grecs et des Latins, réprimé les infidèles, il a bien mérité de l’église.

De la férie : messe du troisième dimanche de l’Avent

Sanctoral

Saint Urbain V, Pape et Confesseur

Le bienheureux Urbain V, de son nom de famille Guillaume de Grimoard, naquit près de Mende, sur un sommet des Cévennes. Il gravit rapidement les degrés successifs de l’échelle des lettres et des sciences. La vie religieuse s’offrit alors à lui comme l’idéal qui répondait le mieux aux tendances de son esprit et aux besoins de son coeur. Il alla frapper à la porte de l’abbaye de Saint-Victor, près de Marseille, et, à l’ombre paisible du cloître, il s’éleva chaque jour de vertu en vertu. On remarquait particulièrement en lui une tendre dévotion pour la Sainte Vierge. La profession religieuse n’avait fait que développer son ardeur pour la science, les supérieurs crurent bientôt l’humble moine capable d’enseigner, et, en effet, il illustra successivement les chaires qui lui furent confiées à Montpellier, à Paris, à Avignon et à Toulouse. Quelques années plus tard, après avoir été peu de temps abbé de Saint-Germain d’Auxerre, il fut envoyé en Italie par le Pape Clément VI en qualité de légat. C’était, à son insu, un acheminement vers la plus haute dignité qui soit au monde. Il fut élu Pape en 1361 et prit le nom d’Urbain V, parce que tous les Papes qui avaient porté ce nom l’avaient illustré par la sainteté de leur vie. C’est lui qui ajouta à la tiare papale une troisième couronne, non par orgueil, mais pour symboliser la triple royauté du Pape sur les fidèles, sur les évêques et sur les États romains. Il se proposa, en montant sur le trône de saint Pierre, trois grands projets: ramener la papauté d’Avignon à Rome, réformer les moeurs, propager au loin la foi catholique. Le retour de la papauté à Rome fut un triomphe, et les poètes le saluèrent comme l’augure d’un nouvel âge d’or. Pendant ces grandes oeuvres, Urbain vivait en saint, jeûnait comme un moine, et rapportait toute gloire à Dieu. A sa mort, il demanda qu’on permît au peuple de circuler autour de son lit: « Il faut, dit-il, que le peuple puisse voir comment les Papes meurent. »

Bienheureux Jean Discalceat, Prêtre, Premier Ordre Franciscain, dix-neuf décembre
Comme saint François, il porte un habit de grosse et vile toile grise et continue d’aller pieds nus.

Bienheureux Jean Discalceat, Prêtre, Premier Ordre Franciscain

Jean Discalceat ou Jean le Déchaussé (en breton Yann Divoutou), né à Saint-Vougay (Léon, en Finistère) vers 1279. Discalceat n’est pas son nom, mais un qualificatif dérivé du mot latin Discalceatus qui veut dire « déchaussé » car il marchait pieds nus. En breton on l’appelle Yann Divoutou ou Yann Diarc’hen, c’est-à-dire Jean sans sabots. Il naît d’une famille pauvre dans l’évêché du Léon. Baptisé Jean, il est toute sa vie appelé Yannig (« petit Jean » en breton). Resté orphelin, il entra en apprentissage chez un oncle ou un cousin, maçon et charpentier. Il se montre adroit et pieux, car, après sa journée, il aime élever des croix aux carrefours. Il construit aussi des ponts, des arches sur les rivières. Il prie, il médite et, pour répondre à l’appel de Dieu, il part étudier à Rennes où il est ordonné prêtre en 1303. Il est nommé recteur de Saint-Grégoire près de Rennes. Il y reste treize ans, vivant délibérément dans la pauvreté, marchant pieds nus comme les moines mendiants. Il se singularise en distribuant tous ses revenus aux pauvres. Trouvant sa paroisse rennaise trop confortable, il demande à être nommé à l’un des cinq couvents de Cordeliers de Bretagne, à Quimper. En 1316, il reçoit de son évêque, Alain de Châteaugiron, l’autorisation de rejoindre l’ordre des franciscains cordeliers et vient à Quimper où il restera 33 ans. Il se fait remarquer par son ascétisme, jeûnant très souvent. Comme saint François, il porte un habit de grosse et vile toile grise et continue d’aller pieds nus. Il se donne totalement aux pauvres de Quimper. Il vient notamment en aide à la population lors du siège de la ville par l’armée de Charles de Blois en 1344 et 1345. En 1346, il organise l’aumône pour les victimes de la famine en Cornouaille. En 1349, la peste s’installe à Quimper. Il organise les secours aux malades qu’il soigne sans répit, et ensevelit les morts. Il contracte lui-même la peste et en meurt le 15 décembre 1349. Enterré en son couvent quimpérois, sa tombe devient un lieu de pèlerinage. Très populaire en Bretagne, « Santig Du » est le patron des pauvres. Dans la cathédrale Saint-Corentin de Quimper, près de sa relique (morceau du chef), une tablette reçoit encore du pain déposé là par des anonymes et récupéré par des personnes dans le besoin. Cette pratique originale remonte au XV° siècle. Un vitrail lui est consacré à la cathédrale de Quimper en 1993. Ce saint est aussi invoqué pour retrouver des objets perdus et sollicité pour obtenir du beau temps. Si sa cause n’a jamais été introduite à Rome, il est néanmoins vénéré comme saint par le peuple, comme il était de coutume à l’époque, selon le fameux Vox populi, vox Dei.

Martyrologe

En Mauritanie, saint Timothée diacre. Après un long emprisonnement enduré pour la foi du Christ, il fut jeté dans le feu, où il consomma son martyre.

A Alexandrie, le bienheureux Némèse martyr. D’abord accusé par calomnie d’avoir volé, il fut déféré au juge qui le renvoya absous; peu après, durant la persécution de Dèce, il fut dénoncé comme chrétien devant le juge émilien: celui-ci le soumit deux fois à la torture, puis le fit brûler avec des brigands, le rendant par là semblable au Sauveur, qui fut crucifié entre deux larrons.

A Nicée, en Bithynie, les saints martyrs Darius, Zosime, Paul et Second.

A Nicomédie, les saints Cyriaque, Paulille, Second, Anastase, Syndime et leurs compagnons martyrs.

A Gaza, en Palestine, la passion des saintes Meuris et Thée.

A Rome, la mise au tombeau du pape saint Anastase Ier, homme d’une très riche pauvreté et d’une sollicitude toute apostolique. Rome, dit saint Jérôme, ne méritait pas de le posséder longtemps, car il ne convenait pas que la capitale du monde fût décapitée sous un tel pontife: et en effet, très peu de temps après sa mort, la ville fut prise et saccagée par les Goths.

A Auxerre, saint Grégoire, évêque et confesseur.

A Orléans, en Gaule, saint Adjut abbé, illustre par le don de prophétie.

A Rome, sainte Fausta, mère de sainte Anastasie, célèbre par sa noblesse et sa piété.

A Avignon, le Bienheureux pape Urbain V. Ayant rétabli à Rome le Siège Apostolique, accompli l’union des Grecs et des Latins, réprimé les infidèles, il a bien mérité de l’église. Le souverain pontife Pie IX a ratifié et confirmé le culte qui lui était rendu de longue date.

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