Saint Pierre Chrysologue, Évêque, Confesseur et Docteur de l'Église, quatre décembre
Saint Pierre Chrysologue, évêque de Ravenne, confesseur et docteur de l’église.

Sanctoral

Saint Pierre Chrysologue, Évêque, Confesseur et Docteur de l’Église

La fête de ce célèbre évêque de Ravenne, mort le 2 décembre vers l’an 450, avait pénétré depuis longtemps dans la liturgie romaine quand Benoît XIII l’éleva au rite double, pour honorer surtout le titre de Docteur de l’Église universelle attribué à Chrysologue dès l’antiquité. De fait, il convient que l’Église romaine, dans sa liturgie de l’Avent, réserve une place d’honneur à celui qui, consacré évêque à Rome, travailla tant, avec saint Léon le Grand, pour que les Pères de Chalcédoine distinguassent, dans l’unité de personne, la double nature divine et humaine du Verbe incarné, et qu’ainsi fût condamnée l’erreur d’Eutychès. Rappelons ces célèbres paroles de saint Pierre Chrysologue, adressées à Eutychès qui avait sollicité sa bienveillance : Quoniam beatus Petrus qui in propria sede et vivit et praesidet, praestat quaerentibus fidei veritatem. Nos enim pro studio pacis et fidei, extra consensum Romanae civitatis episcopi, causas fidei audire non possumus.  Pierre, surnommé Chrysologue, à cause de l’or de son éloquence, naquit de parents honnêtes, à Imola dans l’Émilie. Dès son jeune âge, tournant son cœur vers la piété, il s’attacha à l’Évêque de cette ville, Cornélius le romain ; ayant fait auprès de lui de rapides progrès en science et en sainteté, il fut créé Diacre. Peu après, l’Archevêque de Ravenne étant mort, les habitants de cette ville envoyèrent, à Rome, suivant l’usage, le successeur qu’ils avaient élu, solliciter du saint Pape Sixte III, la confirmation de cette élection. Cornélius se joignit aux députés de Ravenne et emmena avec lui son Diacre. Cependant l’Apôtre saint Pierre et le Martyr Apollinaire apparurent en songe au Souverain Pontife, ayant entre eux ce jeune lévite, et ordonnèrent au Pape de ne pas en placer d’autre que lui sur le siège archiépiscopal de Ravenne. Aussi le Pontife n’eut pas plutôt vu Pierre, qu’il reconnut en lui l’élu du Seigneur ; il rejeta donc le candidat qui lui avait été présenté et préposa Pierre au gouvernement de cette Église métropolitaine, l’an du Christ quatre cent trente-trois. Les envoyés de l’Église de Ravenne eurent d’abord quelque peine à accepter ce choix, mais au récit de la vision ils acquiescèrent volontiers à la volonté divine et reçurent le nouvel Archevêque avec le plus grand respect. Ainsi Pierre, sacré Archevêque malgré lui, fut conduit à Ravenne où l’empereur Valentinien, Galla Placidia sa mère, et tout le peuple, l’accueillirent avec une grande joie ; il leur déclara qu’ayant consenti à porter pour leur salut un si lourd fardeau, il ne leur demandait qu’une chose : de s’appliquer à suivre ses avis et de ne pas résister aux préceptes divins. Il s’occupa alors de faire ensevelir avec des parfums précieux les corps de deux Saints morts en cette ville, saint Barbatien Prêtre, et saint Germain, Évêque d’Auxerre, dont il revendiqua comme héritage le capuchon et le cilice. Il ordonna Évêques, Projectus et Marcellin. Il fit creuser à Classe une fontaine vraiment admirable de grandeur et éleva plusieurs temples magnifiques en l’honneur du bienheureux Apôtre André et d’autres Saints. On avait coutume de célébrer aux calendes de janvier, des jeux accompagnés de représentations théâtrales et de danses ; il abolit cet usage par la force de ses exhortations, et dit à ce propos, entre plusieurs autres choses remarquables : « Celui qui veut s’amuser avec le diable ne pourra pas se réjouir avec le Christ. » Par l’ordre de saint Léon le Grand, il écrivit au concile de Chalcédoine contre l’hérésie d’Eutychès. En outre, il répondit à l’hérésiarque lui-même, par une autre lettre qu’on a jointe aux actes du concile dans les dernières éditions, et qui est consignée dans les annales ecclésiastiques. Dans les prédications publiques qu’il adressait à son peuple, l’éloquence de Pierre était si véhémente et son ardeur si grande, que parfois la voix fui manqua, comme il arriva dans son sermon sur l’hémorroïsse. Les Ravennais présents en furent si émus et remplirent tellement l’église de larmes, de cris et de prières que, dans la suite, le Saint lui-même remerciait Dieu d’avoir fait tourner son extinction de voix au profit de l’amour du Sauveur. Il gouvernait très saintement cette Église depuis environ dix-huit ans, lorsqu’ayant appris par une révélation divine que la fin de ses travaux approchait, il revint dans sa ville natale. Là, il se rendit dans l’église de Saint-Cassien et y déposa en offrande sur l’autel principal, un grand diadème d’or orné de pierres précieuses, une coupe également en or, et une patène d’argent qui donne à l’eau qu’on y met et qui en est versée comme on l’a souvent expérimenté, la vertu de guérir les morsures de chiens enragés, et de couper la fièvre. Alors il congédia ceux des habitants de Ravenne qui l’avaient suivi, leur recommandant d’apporter le plus grand soin au choix d’un excellent pasteur. Puis, adressant à Dieu d’humbles prières, et suppliant saint Cassien, son protecteur, de recevoir avec bonté son âme, il s’en alla doucement de cette vie, le trois des nones de décembre, vers l’an quatre cent cinquante. Son saint corps fut enseveli avec honneur, au milieu des larmes et des témoignages de piété de la ville entière, et déposé auprès de celui du même saint Cassien, où, de nos jours encore, il est religieusement honoré. Un de ses bras, entouré d’or et de pierres précieuses, a été transporté à Ravenne, et on l’y vénère dans la basilique Ursicane.

Sainte Barbe, Vierge et Martyre, quatre décembre
Durant la persécution de Maximin, elle subit d’abord les rigueurs de la prison, puis fut brtîlée avec des torches et eut les seins coupés.

Sainte Barbe, Vierge et Martyre

Bien que sa légende ait fait fortune et que son culte se soit fort répandu, on ne sait presque rien de la vie de sainte Barbe, sauf le fait de son martyre, probablement en Asie Mineure au IIIe ou au IVe siècle. Après un grand nombre de supplices, dont elle fut miraculeusement préservée, son propre père lui trancha la tête vers l’an 300, mais il en fut aussitôt puni frappé par la foudre; ce dernier prodige est à l’origine de la dévotion populaire qui invoque principalement cette sainte contre les dangers de mort subite; son patronage est revendiqué notamment par les artilleurs et les mineurs. Son nom se trouve parmi les « Quatorze Saints Auxiliaires ».

Prière pour être préservé de la mort subite :

« O sainte Barbe, Ô vierge pure,

Veille sur mon âme et mon corps,

De mon vivant, comme à la mort,

Protège-moi, je t’en conjure ;

Obtiens qu’à mes derniers moments,

Je reçoive les sacrements. »

Bienheureux François Galves, Prêtre, Premier Ordre Franciscain, Martyr, quatre décembre
François Galvez, à la fois apôtre zélé et glorieux martyr.

Bienheureux François Galves, Prêtre, Premier Ordre Franciscain, Martyr

Le P. François Galvez, à la fois apôtre zélé et glorieux martyr. Né à Valence, où il fit avec de brillants succès ses études de belles-lettres, de philosophie et de théologie, il entra d’abord dans le clergé séculier; puis, se sentant appelé dans l’Ordre séraphique, il en prit l’habit dans le couvent de Saint-Jean de Ribéra et y fit sa profession solennelle. Là, en entendant parler des merveilles qui s’opéraient au Japon, il demanda, ainsi que plusieurs confrères, à passer aux Philippines. Il y acquit bien vite la science de gagner les âmes à Jésus-Christ. Ses supérieurs lui confièrent d’abord le soin des chrétiens japonais qui se trouvaient dans notre mission de Dilao. A leur contact, il se perfectionna dans la connaissance de leur langue ; il parvint même à la parler avec l’élégance et la propriété de termes des indigènes. Ce fut alors qu’en 1603, il fut désigné pour le Japon, où il se livra, sans compter ses peines, aux exercices d’un zèle ardent. Cet état de choses dura jusqu’en 1614, où lui et tous ses confrères furent bannis ; il rentra pour lors aux Philippines. Mais cet éloignement lui fut une grande amertume ; aussi attendit-il avec une sainte impatience, ainsi que ses compagnons, le moment favorable pour rentrer dans sa chère mission. Ce fut en 1616 que l’occasion s’en présenta. Le gouverneur de l’archipel, Don Juan Silva, partant pour Singapour, il obtint l’autorisation de prendre passage sur le même navire. Son intention était de demeurer à Macao jusqu’à ce que se rencontrât la facilité de passer au Japon. Mais il ne fallait pas que ces desseins fussent découverts ; pour les dissimuler, il se déguisa en Abyssin, se contentant de dire qu’il y avait là des Franciscains. Son séjour à Macao dura peu, ensuite il passa dans le royaume de Mongamé, où il eut des succès analogues ; il alla même dans l’Yendo. Enfin des hérétiques hollandais ayant suscité une violente persécution, il fut arrêté à Camacura, ainsi qu’Hilaire Magasaymun et sa femme qui le logeaient. Ces derniers eurent tous leurs biens confisqués et, de même que le Père, furent amenés à Yendo. Tous trois y furent présentés au conseil de l’empereur. Un de ses membres apostropha ainsi le saint missionnaire : « Imposteur, de qui as-tu reçu ainsi pouvoir de séduire par tes prédications tant de gens simples et ignorants ? Nous allons bien voir si toutes tes fourberies vont prendre fin ! » L’apôtre répondit : « Seigneur, nul n’a jamais été trompé par moi ; jamais ne sont sorties de ma bouche des paroles capables de séduire. Loin de là ; je suis venu prêcher Jésus-Christ et son Evangile, par là procurer le salut des pauvres âmes. Seul, l’Évangile donne la lumière, l’a vie et le salut. » Sans le laisser finir, le président commanda que les prisonniers fussent conduits au cachot où déjà se trouvait un Père de la Compagnie de Jésus ; ce fut pour tous une consolation de se trouver admis à souffrir ensemble pour l’amour de Jésus-Christ. Condamnés à mort, ainsi que plus de cinquante chrétiens, ils furent tous brûlés vifs. Au milieu des flammes, ils montraient le même héroïsme que ceux qui les avaient précédés ; c’était le 2 septembre 1624.

Martyrologe

Saint Pierre Chrysologue, évêque de Ravenne, confesseur et docteur de l’église, dont il est fait mention le 4 des nones de ce mois (2 décembre).

A Nicomédie, la passion de sainte Barbe, vierge et martyre. Durant la persécution de Maximin, elle subit d’abord les rigueurs de la prison, puis fut brtîlée avec des torches et eut les seins coupés; enfin, après d’autres tourments, elle consomma son martyre par le glaive.

A Constantinople, saint Théophane et ses compagnons.

Dans la province du Pont, le bienheureux Mélèce, évêque et confesseur. Déjà très remarquable par son érudition, il le fut davantage encore par les qualités de son âme et la pureté de sa vie.

A Bologne, saint Félix évêque, qui sous saint Ambroise avait été diacre de l’église de Milan.

En Angleterre, saint Osmond, évêque et confesseur.

A Cologne, saint Annon évêque.

En Mésopotamie, saint Maruthas évêque. Il rebâtit les églises de Dieu détruites en Perse durant la persécution du roi Isdegerde, et opéra tant de miracles qu’il mérita d’être honoré même chez ses ennemis.

A Parme, saint Bernard, cardinal et évêque de cette ville, religieux de l’Ordre de Vallombreuse.

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