Deux complices, François et Tucho, pour continuer à « déconstruire » l’Eglise de Notre Seigneur

« Les personnes « trans » peuvent être parrains et marraines, et les « parents » homosexuels peuvent faire baptiser leurs enfants ».

Lire aussi : Trans, homosexuels, la secte bergoglienne pour tous

Hæc est autem scriptura, quæ digesta est : Mane, Thecel, Phares. Or voici l’écriture qui a été tracée: Mané, Thécel, Pharès. [Dan 5, 25]

Alors que la dernière déclaration de Jorge Mario Bergoglio n’a pas encore fini de scandaliser les fidèles et de diviser les Pasteurs, une nouvelle s’ajoute, du même genre, qui ouvre une autre blessure dans le corps martyrisé de l’Église.

Les réponses à quelques questions de S.E. Mgr José Negri, évêque de Santo Amaro au Brésil, sur la participation au sacrement du baptême et du mariage des personnes transsexuelles et homoaffectives ont récemment été publiées, en date du 31 octobre 2023 (ici). Au-delà de la définition hypocrite des « personnes homoaffectives » – comme s’il était possible de séparer l’identité homosexuelle de l’exercice intrinsèquement peccamineux de la sexualité contre nature qui la définit – ce document représente une nouvelle rupture avec la doctrine catholique, non seulement pour les questions auxquelles il accepte de répondre, non pas tant pour les réponses qu’il formule, mais aussi et surtout pour les effets que son interprétation médiatique aura parmi les fidèles ; une interprétation qui est significativement cohérente avec la soi-disant méthode inductive théorisée par Bergoglio lui-même dans un autre document sur l’étude de la théologie sacrée (ici). Selon cette théorie – condamnée par Pie XII – il est nécessaire de « partir des différents contextes et situations concrètes dans lesquels se trouvent les personnes, en se laissant sérieusement interpeller par la réalité, pour devenir un discernement des signes des temps ».

Ce n’est pas un hasard si tous les médias titraient « Le Vatican s’ouvre aux trans et aux gays », « Oui aux divorcés comme parrains et marraines », « Les personnes trans pourront se faire baptiser, un tournant pour le Vatican ».  

Le document du Dicastère présidé par Tucho Fernández – auteur de Amoris lætitia et de Guéris-moi avec ta bouche, l’art d’embrasser (sic)n’est évidemment pas mû par un zèle pastoral pour les âmes de ceux qui vivent dans un état habituel et public de péché mortel afin qu’ils puissent se repentir et se convertir, mais par le désir de normaliser leur comportement, en supprimant la sodomie des péchés qui crient vengeance en présence de Dieu, ou en laissant sa condamnation à la théorie et en admettant de fait ceux qui la pratiquent non seulement aux Sacrements, mais aussi à ces fonctions – comme le parrain du Baptême et de la Confirmation ou le témoin du Mariage – dont l’Église a toujours exclu ceux qui, par leur conduite de vie, contredisent publiquement l’enseignement de Notre-Seigneur. Une fonction qui, dans le rôle de parrain, devient particulièrement éminente. Nous excluons donc toute excuse possible, fondée sur une prétendue incompréhension des propos de Bergoglio, notamment parce que le précédent du « Qui suis-je pour juger » qui lui a valu la couverture du magazine LGBTQ The Advocate (ici) s’était déjà avéré désastreux dans ses effets. Ces effets ont été souhaités à l’époque, réaffirmés par des déclarations et interviews répétées, et confirmés par le dernier document du Vatican.

« Ouvrir un peu plus les portes » est en effet la stratégie de Bergoglio.

Ceux qui prétendent que ces déclarations inouïes sont le résultat d’une improvisation et qu’elles n’ont aucune répercussion sur le corps ecclésial se trompent ou sont de mauvaise foi. Elles remontent très loin – en l’occurrence le 7 décembre 2014 – et font preuve d’une planification méthodique, d’une intention malveillante et d’une volonté obstinée de nuire aux âmes, de discréditer l’Église et d’offenser la Majesté de Dieu.

L’attaque contre la famille traditionnelle et le soutien ouvert aux unions et aux comportements peccamineux des concubins, des adultères, des homosexuels et des personnes transgenres commencent avec le Synode sur la famille, une répétition générale pour l’actuel Synode sur la synodalité. Ce fut en même temps que cette assemblée que Bergoglio voulut accorder une interview au journal argentin La Nacion, anticipant les manœuvres que nous le voyons accomplir aujourd’hui et qu’aucun des Dubia cardinalices n’a pu éviter.

Qu’est-ce qu’on fait d’eux [les divorcés remariés], quelle porte peut-on ouvrir ? Il y a une inquiétude pastorale : allons-nous donc leur donner la communion ? Ce n’est pas une solution de leur donner la communion. Ce n’est pas la solution à elle seule, la solution est l’intégration. Ils ne sont pas excommuniés. Mais ils ne peuvent pas être parrains et marraines, ils ne peuvent pas lire les lectures à la messe, ils ne peuvent pas distribuer la communion, ils ne peuvent pas enseigner le catéchisme, ils ne peuvent pas faire sept choses, j’ai la liste là. Si je leur disais cela, ils auraient l’air d’être excommuniés de facto ! Alors, ouvrir un peu plus les portes. Pourquoi ne peuvent-ils pas être parrains et marraines ? « Non, regarde, quel témoignage vont-ils donner à leur filleul ? » Le témoignage d’un homme et d’une femme qui disent : « Regarde, mon chéri, je me suis trompé, j’ai glissé sur ce point, mais je crois que le Seigneur m’aime, je veux suivre Dieu, le péché ne m’a pas vaincu, je continue ». Mais de quel genre de témoignage chrétien s’agit-il ? Ou si l’un de ces escrocs politiques corrompus se présente pour être parrain et est légalement marié à l’Église, l’acceptez-vous ? Et quel témoignage va-t-il rendre à son filleul ? Témoignage de corruption ? (ici)

Ces paroles, aussi agaçantes dans la forme que trompeuses dans le fond, résument le projet subversif de Bergoglio, qui trouve une confirmation précise dans le dernier document du Dicastère du Vatican qui a remplacé dans le nom et les fonctions la Congrégation pour la Doctrine de la Foi déjà compromise ; et à la tête duquel a été nommé un individu qui ne cache pas sa identité de vues absolue et totale avec le jésuite argentin, notamment en matière de sodomie.

Le caractère spécieux des arguments trahit l’inconciliabilité absolue entre ce qu’enseigne le Magistère catholique et ce que Bergoglio veut réaliser, en exécution des ordres qui lui ont été donnés par ceux qui l’ont fait élire. N’oublions pas que parmi les résultats à obtenir avec la destitution de Benoît XVI et la promotion d’un « printemps de l’Église », les courriels de John Podesta mentionnaient précisément une modification de la Morale avec l’introduction de « l’égalité des genres », un euphémisme hypocrite derrière lequel l’Agenda 2030 cache la normalisation du transsexualisme, de la sodomie et de la pédophilie, ainsi que la destruction par le divorce de la famille naturelle composée de l’homme et de la femme.

Cela suffirait, aux yeux d’une personne honnête et droite, pour éviter avec le plus grand soin toute variation – ne serait-ce que disciplinaire – sur ces questions qui devraient voir l’Église catholique et le monde mondialiste sur des positions diamétralement opposées et irréconciliables. Si, par conséquent, un « pape » – expression du progressisme le plus exaspéré et apprécié comme tel par les ennemis historiques de l’Église – décide d’ouvrir la fenêtre d’Overton sur la condamnation de la sodomie, du concubinage et du transsexualisme, il le fait non seulement en pleine conscience, mais dans le seul but de contredire ouvertement le Magistère et de subvertir dans son essence la mission de la Hiérarchie.

Cet « ouvrir un peu plus les portes », parce que, selon Bergoglio, « la solution est l’intégration », est une déclaration d’intention d’il y a neuf ans qui trouve aujourd’hui une réalisation ponctuelle, dans le silence stupéfait du Collège des cardinaux et des évêques, bien plus : avec leur approbation substantielle.

Car il est facile de plaire aux puissants de la terre, à ceux qui manipulent les gouvernements et même les chefs de la Hiérarchie pour atteindre leurs objectifs criminels. Il est beaucoup moins facile d’affronter avec foi et courage le bonum certamen que l’Église a toujours combattu contre le Prince de ce monde, pour affirmer fièrement l’Évangile du Christ, et d’affronter le martyre pour défendre fidèlement ce qu’Il a ordonné à ses Pasteurs d’enseigner fidèlement.

Une analyse sérieuse du document du Dicastère pour la Doctrine de la Foi ne peut et ne doit pas se limiter à la réfutation de propositions hérétiques individuelles, car elle finirait par céder à la méthode sournoise avec laquelle elles ont été conçues et rédigées.

Au contraire, il est nécessaire d’en considérer les effets immédiats et à long terme, en tenant compte de la manière dont les Réponses se situent par rapport à d’autres déclarations antérieures et surtout par rapport à la mens (l’intention) qui les oriente en toute évidence et sans équivoque dans une seule direction. La déclaration de Bergoglio dans l’interview avec Elisabetta Piquè, « La solution est l’intégration », est révélatrice de cette mens malveillante et subversive, qui rend son auteur non seulement gravement responsable devant Dieu des offenses et des péchés qu’il provoquera et de la damnation éternelle à laquelle il condamnera ceux qui les commettent, mais qui montre également l’indignité et l’hostilité du jésuite argentin à occuper la charge de Pontife Romain et de Pasteur universel du Troupeau du Seigneur.

Inimicus Ecclesiæ, ai-je dit dans mon discours sur le vice du consentement (ici). Un ennemi qui agit avec constance et préméditation en faisant exactement le contraire de ce que l’on attend du Vicaire du Christ et du Successeur du Prince des Apôtres.

Nous sommes confrontés à une réalité douloureuse et terrible : Bergoglio se présente comme hostile aux Catholiques fidèles au Magistère – dont il se moque, qu’il condamne et qu’il marginalise – et comme complice de ceux qui contredisent ouvertement ce que l’Église a enseigné immuablement depuis deux mille ans.

Et ce n’est pas tout : il veut amener les bons Catholiques – et avec eux les quelques rares évêques et prêtres qui professent encore la Foi dans son intégralité – à se séparer de la secte qui s’est infiltrée et a envahi l’Église, en les provoquant avec une arrogance éhontée à se sentir scandalisés et offensés. L’inclusivité qui inspire Bergoglio dans son travail de démolition est l’exact opposé de ce que nous a enseigné Notre-Seigneur qui, dans la parabole du banquet des noces (Mt 22, 1-14), ne laisse aucun doute sur la nécessité de porter le vêtement de la Grâce pour y être admis. Dans ce passage de l’Évangile, le seigneur qui trouve un hôte sans vêtement le fait lier par ses serviteurs et le jette dans les ténèbres extérieures, où il y a des pleurs et des grincements de dents (ibid., 13). Les paroles du Sauveur : « Vous serez mes amis si vous ferez ce que je vous ordonne » (Jn 15, 14) ou « Ce n’est pas celui qui dit : ‘‘Seigneur, Seigneur’’, mais celui qui fait la volonté de mon Père qui entrera dans le Royaume des cieux » (Mt 7, 21) ne laissent pas place à aucune équivoque, et le fait qu’un « pape » ose les contredire est d’une gravité inouïe qui ne peut en aucun cas être tolérée, pour le bien des âmes et pour l’offense faite à Dieu. Aujourd’hui, nous nous trouvons face au paradoxe d’un autoproclamé « patron » de l’Église – parce que Bergoglio agit comme tel – qui expulse du banquet ceux qui ont l’habit nuptial et y admet indistinctement tous les autres. Mais si « l’église » de Bergoglio ne veut pas des Catholiques, comment peut-on la qualifier de « catholique » ? Si celui qui exerce son autorité de « pape » le fait contre l’autorité du Christ, comment peut-il être considéré son vicaire ?

À la National Gallery de Londres, il y a un splendide tableau de Rembrandt, réalisé en 1636 : le Festin de Balthazar, qui reprend l’histoire du prophète Daniel (Dan 5). Le roi babylonien Balthazar, pendant le siège par le roi perse Cyrus le Grand, avait organisé un banquet somptueux à la cour, utilisant pour les libations les vases sacrés du Temple volés comme butin par Nabuchodonosor. À cette occasion, devant tous les invités et les dignitaires, une main apparut écrivant des mots incompréhensibles sur le mur de la salle royale, devant le chandelier (Dan 5, 5). Ce fut Daniel qui interpréta ces paroles obscures, Mane, Thecel, Phares (Dan 5, 25) :

Mane : Dieu a compté ton royaume et y a mis fin.

Thecel : Tu as été pesé sur la balance et tu as été trouvé insuffisant.

Phares : ton royaume est divisé et donné aux Mèdes et aux Perses (Dan 5, 26-28).

Face à la contemplation de la passio Ecclesiæ par la main de Bergoglio et de ses complices, nous pouvons espérer et prier que ceux qui n’ont pas cru à l’action silencieuse du Bien puissent se convertir face à l’inquiétante par évidence de ce qui s’y oppose. Avant qu’il ne soit trop tard.

+ Carlo Maria Viganò, Archevêque

9 novembre 2023, In Dedicatione Basilicæ Ss. Salvatoris

© Traduction de F. de Villasmundo pour MPI relue et corrigée par Mgr Viganò

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